- Auteurs : Victor Santos
- Genre : Thriller, Policier
- Éditeur : Glénat
Synopsis : Laissée pour morte dans les eaux de l’Arctique avec un impact de balle dans la tête, Christy White est secourue par un homme mystérieux. Alors qu’elle demande réparation, celui-ci lui apprend comment reconstituer les bribes de son passé de tueuse. Ils ont tenté de la refroidir, mais ils auraient dû finir le job. Car maintenant, le feu qui anime Christy s’est ravivé et a fini de la décongeler : elle est à point pour faire brûler le monde entier !
Un an après la sortie du premier volume de Polar, intitulé Venu du froid, Victor Santos revient à la charge avec un second tome aussi brillant que son prédécesseur. Oeil pour Oeil est une histoire de vengeance classique avec une héroïne, Christy, ayant soif de sang après avoir été trahi et exécuté par des personnes qu’elles considérait comme ses proches. Christy va donc être sauvée par un mystérieux ermite qui va lui donner les outils pour assouvir sa vengeance. Si le pitch du départ rappelle sans aucun doute le chef d’oeuvre de Quentin Tarantino, Kill Bill, c’est tout à fait normal. L’auteur s’inspire grandement de maitres du thriller comme le réalisateur américain ou encore Frank Miller, connu principalement pour son implication dans la saga de comics Batman avec des oeuvres comme Année Un ou encore The Dark Knight Returns.
Le style graphique est le point fort de cette série. On n’y retrouve seulement trois couleurs à savoir le noir, blanc ainsi que le rouge. Encore une fois, l’influence de Miller est fortement présente puisque l’auteur utilise lui aussi très peur de couleurs. Le découpage est très original, les scènes d’action sont très bien construites, rien n’est confus, les gestes sont fluides, rendant le tout lisible facilement. Parfois, les dessins sont très minimalistes et les angles de vue dans certaines planches sont très techniques, comme à la page 66 où l’angle se présente comme s’il était en verre et que nous nous trouvions en dessous. Les scènes violentes, que Santos affectionnent tout particulièrement, sont bien détaillées, le chara-design est très sympa et notre héroïne est l’incarnation même de la classe. L’ermite de son côté est également très intéressant et fait même penser à Robert Rodriguez dans Sin City de par sa violence et son esthétique.
On assiste également au retour de Black Kaiser dans tous pour un, qui était dans l’histoire principale au sein du précédent volume avec une histoire courte mais incroyable. Elle nous présente une mission : la première de Damoclès. On y retrouve donc un combat très stylé ainsi qu’une fin très satisfaite. Le style graphique de cette histoire est très coloré et les dessins restent toujours aussi détaillés. Le tout orné par Black Kaiser qui est un personnage charismatique à souhait. Accompagné de ceci, Santos nous en rajoute une couche avec une petite histoire bonus de quatre pages avec un flic et qui montre une scène de carnage.
A la fin de l’album, il y a un carnet de croquis sur Oeil pour Oeil qui nous dévoile le processus de création avec des storyboards, croquis et c’est toujours plaisant et intéressant de se pencher sur les premiers jets d’une oeuvre. Nous avons donc là un album excellent qui a, certes, une histoire principale très classique mais qui se démarque par son esthétique et sa narration.