- Scénario : Sylvain RUNBERG
- Dessins : Victor Santos
- Editeur : Glénat
Synopsis : Shelby Buckman, lycéenne newyorkaise de 17 ans, a déjà connu un parcours sulfureux. À la tête d’un gang de filles surnommées les « Sukeban Turbo », référence à un mouvement féminin radical japonais des années 1970, Shelby revend cocaïne, MDMA et amphétamine aux hipsters de Brooklyn pour le compte de Jared, un jeune caïd de 25 ans. Le look branché et la jeunesse de Shelby et ses copines leurs ouvrent toutes les portes des soirées tendances de la ville qui ne dort jamais, et la clientèle qui va avec. Toute son existence, Shelby n’a connu que le chaos. Et elle ne s’imagine pas vivre autrement. Mais bientôt, sa vie va prendre un autre tournant… La rédemption est-elle au bout du voyage ?
Ce premier comic original de Glénat nous fera tout d’abord découvrir le quotidien de Shelby, une jeune New-yorkaise au tempérament bien trempé qui jongle entre sa vie de jeune femme rebelle et insoumise et son occupation de DJ et dealeuse par la même occasion. Elle travaille pour un homme nommé Jared, qui vit une vie de dépravé entre drogues, alcools et fêtes et un jour alors qu’elle mixe dans une soirée branchée elle rencontre Sam un jeune homme faisant partie d’un boy band et ayant un mode de vie complètement opposé au sien, mais étrangement les deux partages la même envie de liberté et se rendent compte qu’ils cherchent tous deux la même chose, vivre une vie sans contrainte ni attaches et mordre la vie à pleines dents.
L’histoire se concentrera donc sur les deux personnages principaux qui sont Sam et Shelby qui ont une relation qui évolue au fil de l’histoire, on verra vraiment que leur jeune âge influence leur choix ce qui montre bien à quel point leur naïveté d’enfant est bien restée quoiqu’ils ont déjà tout d’une vie d’adulte. L’histoire est captivante avec toutes ses péripéties et événements inattendus, le côté violent et sombre de la ville de New York est vraiment bien représenté à travers les différents personnages et leurs modes de vie et aussi leurs psychologies complexes entre manque d’affection et volonté de s’affirmer on les verra franchir beaucoup d’étapes sous nos yeux pour le meilleur et parfois pour le pire. On pourra voir aussi de nombreuses références qui feront lien avec les situations des personnages et malgré le contexte particulièrement dur du comics on verra quand même de beaux moments d’amitié.
Au niveau des dessins, on verra qu’ils ne sont pas aussi beaux que la couverture le suggère. Víctor Santos ayant déjà travaillait sur la série Polar aussi éditée par Glénat avait fourni un travail remarquable mais on remarque clairement que cette fois-ci que le coup de crayon aisément reconnaissable de l’artiste n’était pas au top. Les personnages sont dotés d’une anatomie très variable et parfois disproportionnée, ce qui a pour tendance de réduire l’immersion dans l’histoire mais pour compenser on voit que les décors ont été beaucoup mieux travaillés, les détails sont précis et rendent hommage à la grande ville qu’est New York. On appréciera aussi grandement le choix des couleurs qui collent réellement à l’ambiance à la fois sombre et sanglante de l’oeuvre.
En conclusion on pourra dire que Sukeban Turbo est un bon comics original, mêlant une quête de liberté et un univers sombre agrémenté de dessins pas toujours très corrects mais qui ne sont pas catastrophiques, on pourra le recommander aux personnes aimant les histoires réalistes proches de notre quotidien mais aussi à ceux qui cherchent de l’aventure.