Atelier Lydie & Suelle est le dernier titre d’une franchise qui existe depuis plus de 20 ans. C’est le troisième opus de l’arc narratif « Mysterious ». Le titre suit principalement les aventures de jeunes enfants alors qu’ils s’efforcent de devenir vraiment bons à l’alchimie. Lydie et Suelle, les deux jumelles de ce titre sont une paire d’enfants optimistes ; l’une est timide et l’autre extravagant. Elles sont habillées dans les mêmes vêtements ridicules d’anime, et cherchent donc à devenir les meilleures alchimistes de leur ville alors qu’elles n’ont reçu aucune formation pour cela, et personne pour les y aider et quasi aucun client au début du jeu.
Du point de vue de l’histoire, Atelier Lydie et Suelle est donc assez basique. Au bout d’un moment malgré tout, elles découvrent qu’elles peuvent voyager dans des tableaux (on a vu plus ridicule hein, comme un dieu guerrier de l’antiquité grecque qui vient coloniser les légendes nordiques par exemple) afin d’y récupérer des ingrédients pour leur boutique d’alchimie. En plus de ces parties, il y a des sous quêtes et des bouts d’histoires à gratter un peu partout dans toute la ville.
Sans vraiment se gêner, Atelier Lydie & Suelle est un jeu de rôle très linéaire, avec une approche assez libre sur la manière d’accomplir les quêtes. Par contre, le titre n’est pas un Hack n Slash basique. Il faudra préparer les combats en amont pour en voir le bout. Il faudra donc jouer finement et choisir les éléments à synthétiser avec attention. Le plus important bien sur est le système d’artisanat. Rien d’étonnant en même temps, le titre traitant d’alchimie. La manière dont celle-ci est rendue est complexe et gratifiante, avec moults ingrédients aux propriétés et qualités diverses. Vous aurez souvent pléthore d’éléments qui se ressemblent, mais qui ont des propriétés un peu différentes.
L’ambiance sonore n’est pas en reste, avec quelques jolis morceaux, qui rythment bien tout ce que l’on fait. Rien de symphonique hein, juste des morceaux joyeux et inoffensifs. Malgré cela et des couleurs toujours très vives, tout n’est pas rose dans l’univers de Lydie et Suelle. Certaines parties du titre sont assez mal fichues et viennent rompre un peu l’équilibre global. Par exemple, le titre ne dispose pas de sauvegarde automatique, donc ne faite pas comme moi, n’éteignez pas votre console après 5 heures de jeu… Le titre ne dispose que de peu de tutoriel, et les menus sont à la japonaise (donc mauvais), ce qui vous oblige à faire des âneries pour les comprendre. En fait, les concepteurs ont fait fi de ce qui ce fait habituellement, et ont conçu un titre qui demande un apprentissage. Le manque d’explication est du coup frustrant. Une fois que l’on a compris ça va, mais ça reste pas très logique.
Parlons réalisation. Les décors, les portraits de personnages, comme tout le reste des éléments « statiques » sont très sympathiques, dans ce style d’Anime qui se veut vaguement proche de l’esthétique européenne. Par contre, dés que l’on remue, c’est la cata. Les personnages donnent l’impression de glisser ou flotter dans les aires. On a vraiment l’impression de jouer à un jeu tordu avec des poupées de porcelaine. Cette impression est grandement renforcée par le fait que les personnages n’ont pas d’expression et un regard vide.
Pour conclure, je ne peux pas dire qu’Atelier Lydie et Suelle soit un mauvais titre. Mais c’est un titre pour un certain public. Je ne suis pas sur d’être dans le public visé. L’optimisme aveugle et la gentillesse dégoulinante en fait une vraie pause par rapport aux autres jeux du moment. Le titre est plutôt bon d’un point de vue du gameplay, mais manque cruellement d’un petit coup de polish supplémentaire pour en faire un vrai bon jeu.