Sortie l’an dernier au Japon, le dernier titre du studio Nippon Ichi Software débarque dans nos bacs. The Witch and The Hundred Knight 2 (WHK2 hein, parce que ça va bien là) est donc un action-JRPG à tendance Dungeon Crawler (comme Diablo) très rogue-like (The Binding of Isaac, Spelunky par exemple).
Le jeu se déroule dans le monde de Kevala, où les jeunes filles peuvent avoir le « Witch Disease » et suit les aventures de deux sœurs, Amalie et Milm alors que cette dernière est suspectée d’avoir la maladie. Alors qu’une intervention chirurgicale a lieu pour lui extirper la maladie, Milm s’éveille et devient la sorcière Chelka. Dans le process, elle insuffle la vie dans sa poupée, la transformant en Hundred Knight. Chelka n’est pas du tout comme le corps qu’elle possède. En effet c’est une sorcière plutôt « malpolie », avec un plan plutôt machiavélique. Elle lâche des insanités pendant les dialogues plutôt compassés des autres personnages.
Partant de ces prémisses, le potentiel pour raconter une histoire intéressante était clairement là. Las, Nippon Ichi Software vendange tout cela en passant directement à des dialogues passables et un arc narratif très faible. C’est dommage, car disposer d’une franchise inconnue aurait dû permettre d’apporter un peu de fraicheur au genre. La thématique « sombre » est plutôt bien rendue, mais le titre sort rarement de sa zone de confort. Tout de même on peut noter une différence avec les autres JRPGs, il y a peu de cinématiques, les scènes faisant avancer l’histoire sont toujours vocalisées, ce qui rend le jeu plus digeste (même si le scénario est facultatif pour le coup). Il y a un tout petit peu d’interactivité dans les scènes de dialogues, car vous pouvez répondre en tant que Hundred Knight. Mais il s’agit le plus souvent de réponses basiques.
Prendre le contrôle du Hundred Knight est réactif et fluide. La majeure partie du gameplay consiste à parcourir des cartes générées aléatoirement (voir plus bas) et à combattre des groupes d’ennemis différents. Vous pouvez équiper jusqu’à 5 armes de votre choix, qui vous permettront de créer des combos intéressants et dynamiques pour contrecarrer les méchants sur votre chemin. Si il est toujours gratifiant de tailler des ennemis de niveau inférieur à chaque coup, cela devient vite répétitif.
Malheureusement, WHK2 complique son gameplay avec des mécanismes et des systèmes supplémentaires apportés au fil de l’eau. Vous pouvez par exemple changer de ‘Facets’ à la volée, il s’agit essentiellement d’un équipement différent pour le Hundred Knight. Cela permet d’avoir toujours la bonne attaque pour le bon ennemi, et comme ils ont tendances à se grouper tous ensemble, la bascule rend cela simple. Le personnage dispose aussi d’un mécanisme d’esquive qui, s’il est chronométré correctement, déclenche un effet de ralentissement pendant une courte période de temps et permet de passer des coups supplémentaires. Il y a évidemment tout un système de compétences pour monter de niveau, des chances d’effectuer des mouvements de finition et des systèmes d’artisanat que je pourrais continuer à décrire, mais vous avez compris je pense.
Par contre, qu’est-ce qu’on s’ennuie à traverser les niveaux générés aléatoirement ! Surtout quand le seul but est de passer au travers d’ennemis sans cervelles. Les paysages sont très répétitifs, composés de motifs bien trop semblables à mon goût. Heureusement, WHK2 est assez joli à regarder. Ce n’est pas la folie, mais le style cartoony et le design très « anime » des personnages correspond parfaitement au jeu. À l’occasion, durant les dialogues, il y a même de très belles illustrations pour les personnages.
Pour conclure, je dirais que Nippon Ichi Software a été trop conservateur. Il fallait clairement jouer la carte de la nouveauté pour réussir à séduire le public occidental, comme Capcom a pu le faire avec Monster Hunter World par exemple. WHK2 se prend trop au sérieux au point d’en devenir presque risible. Comme quoi, les éditeurs japonais n’ont pas tous compris le message !