Oyé Oyé, le Tomb Raider nouveau est arrivé. Très attendu, le dernier bébé de Square Enix et Crystal Dynamics a-t-il su à nouveau faire renaître la flamme chez les adorateurs de Lara Croft, l’aventurière qu’il est aujourd’hui clairement inutile de présenter ? Nous vous répondons tout de suite.Welcome to the next level
A part le piolet, la première chose qui frappe est sans nul doute l’ambiance visuelle voire l’atmosphère du jeu tout entière, très réussies. L’esthétique de Rise of Tomb Raider oscille ainsi entre l’excellent et le réellement magnifique. Nous pensons sincèrement que parfois parler de « cinématiques jouables » serait à peine exagéré, tant les possibilités offertes par la Xbox One par rapport à sa grande sœur sont ici concrètement exploitées et perceptibles. Que les fétichistes capillaires se rassurent, la queue de cheval anti-gravité de Lara est également toujours de la partie.Qui plus est, l’expérience de l’opus précédent ainsi que les nombreux trailers et autres démos jouables auraient pu vous laisser penser (appréhender ?) que le titre se déroulerait essentiellement en Sibérie. Que nenni, les montagnes envoutantes et enneigées ainsi que les superbes grottes glaciaires représentent environ un tiers du jeu. Le reste se partageant entre les divers temples ou tombeaux aux effets de lumière parfois époustouflants, et un dernier environnement dont la description trahirait le déroulement de l’aventure. Sachez juste que l’ambiance du titre change assez fortement à tous niveaux vers la moitié du jeu, et retenez simplement que la variété sera agréablement de mise à ce niveau.
Du changement dans la continuité
Une fois la claque visuelle passée, il est temps de se pencher sur le gameplay. Et là par contre, peu de surprise, on retrouve très vite ses marques. Si les nouveaux-venus seront comblés par une maniabilité souple et très complète, ceux qui avaient terminé l’épisode précédent s’y retrouveront en moins de dix minutes. Rise of Tomb Raider va même carrément piocher de nombreuses idées du côté d’Uncharted ou d’Assassin’s Creed, dont l’inspiration du 3ème épisode (lui aussi sous-titré « Rise » d’ailleurs…) est évidente à plusieurs niveaux. Mais il le fait avec une telle maitrise que nous lui pardonnons sans problème.
Lara court, saute, bondit, grimpe, escalade et bien entendu dégomme de l’ennemi à foison. Le fusil d’assaut autrefois quelque peu craqué se retrouve affublé d’une précision moindre et donc d’une efficacité (justement) revue à la baisse. Par contre, l’arc reste plus que jamais l’arme de prédilection de cette nouvelle aventure Croftienne. Notamment grâce à des possibilités de jeu en mode infiltration plutôt réussies, qui tenteront même les plus férus d’action frénétique tant le headshot de camping est parfois jouissif.L’environnement qui nous entoure offre toujours sa dose de tyroliennes, de murs d’escalade, d’ascenseurs et autres séances de natation. Du côté des ennemis, par contre, on passe aux choses sérieuses. Exit le tir aux pigeons d’indigènes soixante-huitards, et bonjour aux militaires parfois armés jusqu’aux dents. Certaines scènes de combat peuvent s’avérer réellement tendues, avec une mention spéciale aux soldats en armure qui descendent du plafond en rappel, sous une pluie de fumigène et armés de fusils avec visée laser.
Lara Craft
Le Crafting trouve une place prépondérante dans Rise of Tomb Raider. Le choix des améliorations ou objets à fabriquer, ainsi que la collecte des matières premières joue un rôle réellement significatif dans l’aventure. On y trouve même désormais un magasin, jusque-là inédit mais franchement inadapté (Là encore sans trop vouloir spoiler, nous vous invitons juste à vous demander pourquoi Lara ne met pas directement une balle dans la tête du vendeur…). Nous citerons enfin la fabrication de certaines armes ou munitions au beau milieu des combats, contribuant vraiment au dynamisme de ces derniers.Vous l’aurez sûrement compris, côté gameplay, cet opus n’invente rien ou si peu ; car il reprend en majeure partie celui du titre précédent. Quelques nouveautés sont bienvenues, telles que le couteau de combat, permettant notamment de sectionner des cordes préalablement tendues et augmentant les combinaisons possibles lors des différents puzzles. Nous citerons aussi la fabrication d’explosifs plus variés, allant du cocktail Molotov à la grenade à fragmentation (à partir d’une boîte de conserve – Lol ?). Ainsi que les flèches empoisonnées, très (trop ?) efficaces. Ou encore l’utilisation des flèches cordées avec des poulies et en tant que grappin. Des nouveautés sympathiques mais pas révolutionnaires donc, qui ont tout de même l’avantage de vous permettre d’orienter votre style de jeu. Du plus bourrin au plus subtile, en passant par l’acrobatique. Nous passerons sur les compétences liées aux langues étrangères, plutôt anecdotiques (et c’est sûrement tant mieux).
L’aventure c’est l’aventure
Il semble que le scénario de ce nouvel épisode soit déjà l’objet de quelques critiques, car jugé trop classique. De notre côté, nous avons aimé. Tout d’abord parce qu’il fait un réel bond en avant par rapport au titre précédent (réduit à d’énièmes pérégrinations dans la jungle), tant dans sa maturité que dans sa narration. Ensuite, parce que si les twists et autres révélations ne sont pas pléthores, elles sont suffisamment surprenantes pour rendre l’ensemble vraiment intéressant. L’histoire n’étant au final pas si prévisible et si manichéenne que nous pourrions le penser à l’issue du premier tiers de jeu.De plus, les traditionnels tombeaux facultatifs se trouvent désormais complétés par de nombreuses quêtes secondaires. Certains PNJs vous proposent ainsi de les aider, et vous récompenseront en conséquence (la plupart du temps avec des pièces d’armement supplémentaires). Evidemment loin d’un The Witcher 3, l’ensemble est toutefois assez varié et encore une fois réussi. Nettoyer une caverne de son bestiaire, sauver des alliés capturés ou encore ramasser des matières premières pour soutenir un chantier sont ainsi autant d’exemples de quêtes possibles. Ajoutons à cela que le titre est d’une fluidité exemplaire, avec pratiquement aucun temps de chargement une fois l’aventure lancée, procurant ainsi une immersion maximale. Un mode complémentaire « Expéditions » offre une simili-expérience de jeu en ligne, via une compétition asynchrone et 3 types de jeu (course au score, survival ou tout simplement rejouer les défis originels). Pas de panique également, si vous aviez encore envie de prolonger l’aventure ou s’il vous reste un peu d’argent à dépenser, les premiers DLCs (d’équipement) sont déjà prévus.Le tout nous donne donc une durée de vie moyenne de 15 heures en ligne droite. Que vous pourrez tout au plus doubler en augmentant le réalisme du jeu (en limitant l’utilisation de « l’instinct de survie », indiquant les prochaines étapes à suivre ou les objets à ramasser, par exemple), ou encore en vous plongeant les tombeaux et quêtes secondaires – qui le méritent.
Crâne de Crystal véritable ou imitation plexi ?
Il est finalement assez difficile de conclure sur Rise of Tomb Raider, parce qu’il n’y a à la fois rien et tout à en dire. Rien à en dire car le titre reprend tout de ses origines ou copie ses voisins, mais n’invente finalement pas grand-chose. Et tout à en dire car il le fait avec un tel brio, une telle réussite, que nous n’avons pas grand-chose sinon rien à lui reprocher non plus. Et qu’il est très difficile de lâcher la manette une fois le jeu lancé.
Beaucoup se posent sûrement la question de savoir si le titre suffit à motiver l’achat d’une Xbox One ou pas. Si vous êtes déjà possesseur d’une PS4 ou tout simplement raisonnable, nous ne saurions que trop vous conseiller d’attendre : l’aventure sera toujours aussi superbe en 2016 et les innovations pas vraiment assez nombreuses pour céder. Mais d’un autre côté, si le titre vous fait réellement envie ou que la flamme de la nouvelle génération de consoles brûle déjà en vous, vous avez peu de chance d’être déçu.
De l’excellence dans le classicisme, ainsi pourrions-nous sûrement le mieux résumer la dernière ballade de Lara Croft. Jeu d’aventure restant paradoxalement sage dans ses sentiers battus, Rise of Tomb Raider demeure toutefois magnifique et captivant – ce qui constitue déjà, en soi, une réelle réussite.