L’animation japonaise est loin de s’essouffler depuis la fin du studio Ghibli. Le succès de Kimi no Na wa de Makoto Shinkai en est la preuve. C’est ainsi que le public français peut découvrir d’autres pépites de l’animation japonaise, à travers des réalisateurs à la recherche d’œuvre de qualité à destination du grand public. Kenji Kamiyama, n’est pas à sa première création originale : réalisateur de Eden of the East, il se lance une seconde fois dans le scénario avec « Hirune Hime », sélectionné hors compétition au festival d’Annecy 2017: un film mêlant rêves et réalités.
L’histoire se déroule en 2020 à l’approche des Jeux Olympiques de Tokyo. Kokone Morikawa, une jeune lycéenne ordinaire vit avec son père Momotarô, propriétaire d’un garage. Toutefois, ils ne sont pas si ordinaires que cela. Kokone, adepte de la sieste à tout moment, fait des rêves étranges où elle est la princesse du royaume de Heartland. Quant à son père, arbitrairement arrêté, il semble détenir des informations capitales de l’entreprise Shijima Automobile dans une tablette. Kokone est poursuivit par Ichirô Watanabe, directeur de ladite entreprise, qui souhaite s’emparer de ces données. Elle se lancera donc dans une aventure pour la protection de cette tablette et la recherche de la vérité. Dans « Hirune Hime », le monde des rêves de Kokone est, grâce à des connecteurs logiques, en parallèle avec le monde réel. Grâce à ses rêves où Ancien, son double dans le monde fantastique, poursuit son aventure contre le terrible Bewan, double d’Ichirô, Kokone récolte des informations pour prouver la culpabilité de son père.
Visuellement c’est un plaisir de voir un monde imaginaire aussi bien construit qu’il nous ai proposé : le monde de Heartland, où la fabrication de voiture est le seul secteur économique est remarquable. Il y a des voitures « en veux tu en voila », où l’évolution de la technologie de pointe est poussé à son paroxysme. Ce futurisme est un régal pour les yeux et sera bientôt, qui sait, notre propre réalité. Au contraire, le monde réel est fidèle au lieu que nous connaissons. Kokone et son ami Morio vont faire un voyage autant dans l’espace des rêves que sur la Terre. Originaire d’Okayama, ils parcourront le Japon à bord d’une automobile à intelligence artificielle, qui se rendra à Ôsaka pour finir à Tôkyô. Les paysages sont familiers pour les connaisseurs et pour les néophytes, ce film est un excellent moyen de voyager depuis votre siège.
Entre autres les thèmes d’aventure au travers deux mondes, le passage à l’âge adulte, l’industrie de la technologie domine et fascine. L’évolution et le progrès sont le leitmotiv de Momotarô et ses innovations technologiques sont mise au service de la personne. Ainsi, les fabrications de ses automobiles est une passerelle à l’amélioration de la condition humaine. Le véhicule automatisé, aux allures de Baymax dans le monde des songes, en est exemple parfait. Aussi, sans faire d’exclusion, la tradition et la modernité se font fassent, se croisent, pour finir par s’unir et donner un ensemble équilibré : l’une n’empiète pas au détriment de l’autre et c’est un des points les plus appréciable sur ce long-métrage. C’est donc un film agréable que nous délivre Kenji Kamiyama : une histoire au premier abord banale mais saupoudré d’aventures. A voir en famille absolument.