Le paysage cinématographique a évolué au fur et à mesure des années avec notamment des adaptations de romans, comics ou jeux vidéo mais aussi de reboots de certaines œuvres qui ont fortement marqué la filmographie de certains cinéphiles comme par exemple très récemment celui sur SOS Ghostbusters qui aura fait couler beaucoup d’encre. Cependant, le film sur lequel nous allons nous pencher aujourd’hui, n’a rien à voir avec tout ceci, il s’agit de Jumanji.
On pourrait se tirer les cheveux à l’idée d’imaginer un reboot d’un des films les plus cultes des années 90 mais il n’en est rien. Pas de panique, Jumanji (2017) n’est pas un spin-off, prologue ou autre reboot du premier du nom. Il s’agit, en effet, de la suite directe, vingt-deux ans après le premier volet. On retrouve alors quatre lycéens qui, après avoir chacun commis une bêtise, se retrouvent tous en colle à nettoyer le sous-sol de leur lycée. C’est alors qu’ils trouvent le jeu Jumanji qui les aspirera à l’intérieur de son monde virtuel. Ils devront alors finir la partie pour pouvoir sortir de cet univers.
Ce qui est compliqué lorsque l’on s’attaquer à une oeuvre qui a déjà son univers et fonctionnement et de l’adapter au fur et à mesure des générations. Il faut savoir conserver l’essence même du film tout en ne faisant pas un simple copié/collé. Il faut donc prendre des risques et se mouiller. Ici, le réalisateur, Jake Kasdan y arrive très bien. On reconnait aisément le monde de Jumanji avec les différentes maps dans lesquelles vont évoluer les personnages telles que la jungle, le marché en passant par le temple final. On note cependant la tentative un peu ridicule d’attirer l’œil de la nouvelle génération avec le fait que le jeu de société se transforme en jeu vidéo dans la nuit, un peu limite… Hormis ce très léger détail, on ne peut nier qu’il s’agit d’un film dans la chronologie de Jumanji. On parlait quelques lignes plus haut, de prendre des risques et Jake Kasdan n’a pas hésité à le faire en proposant un film diamétralement opposé à son prédécesseur.
Là où le premier volet était un véritable film d’action, entrecoupé de quelques scènes comiques, ce nouveau Jumanji, est une comédie à 100% qui est entrecoupée de quelques scènes d’action. Ce n’est pas une mauvaise chose puisqu’il s’agit là de son point fort : le film est plus que drôle, voire-même l’un des plus drôles de l’année. Son casting joue grandement en cela puisqu’on retrouve à l’affiche pas moins de trois acteurs spécialisés dans la comédie à savoir Dwayne « The Rock » Johnson, Kevin Hart et Jack Blake. Avec un duo comme Dwayne Johnson et Kevin Hart, on ne peut que s’attendre à de l’humour à gogo et c’est ce qu’on a eu. Le personnage de Dwayne Johnson, n’a rien à voir avec l’image que l’on se fait de l’acteur puisqu’il est très froussard, Jack Blake joue les bimbos égocentriques tandis que Kevin Hart… fait du Kevin Hart. On apprécie toujours malgré tout le personnage puisqu’il colle bien à celui que l’acteur s’est forgé au travers de ses spectacles et films mais il s’agit toujours de la même chose. On retrouve également Karen Gillan qui ne se fait pas voler la vedette et bénéficie de plusieurs scènes très drôles notamment une qui est l’une des plus hilarantes du film. Malheuresement, Nick Jonas reste très en retrait, on a même l’impression qu’il n’est pas à l’aise au sein de cette équipe.
Jumanji est une histoire à propos d’un jeu, que ce soit de société ou jeu vidéo, on retrouve beaucoup d’idées similaires comme le système de vies qui est un des points clés du film. C’est autour de cela que la tension montera durant certaines scènes. Chacun des personnages à trois vies durant toute la partie et lorsque les trois sont consommées, le joueur est définitivement éliminée dans le jeu mais également dans la vraie vie. En complément, chaque personnage est doté de forces et de faiblesses. C’est en contact avec ceux-ci que chacun aura ses grands et pires moments. Malheureusement, le personnage de Dwayne Johnson, n’a aucune faiblesse, ce qui le met un peu en avant contrairement à d’autres qui ont beaucoup de faiblesses et pas beaucoup de points forts. Un autre point négatif sur ce système est que l’on s’attend, du coup, à certains twists dans quelques scènes, ce qui gâche des moments qui auraient pu être plus intenses. On boudera également l’antagoniste principal qui est très anecdotique avec un manque flagrant de charisme et dont les scènes sont très peu présentes.
Jumanji : Bienvenue dans la jungle se révèle donc être une excellente comédie qui fait passer un excellent moment durant deux heures. Les plus nostalgiques n’y trouveront pas forcément leur bonheur puisqu’on n’y retrouve pas la flamme du premier volet mais l’ambition est de vouloir faire une suite qui se veut un nouveau regard sur cette oeuvre cultissime des années 90. On retrouve également une jolie référence au rôle phare de Robin Williams qui fera forcément sourire ceux qui ont aimé le premier film. Bien évidemment, le film est totalement dans l’idée de générer de l’argent sur une licence phare et il s’agit plus d’un film de producteur que de réalisateur mais on ne retire en rien la bonne humeur qu’il procure.