20th Century fox présente « Les Figures de l’Ombre » réalisé par Theodore Melfi, adapté du livre de Margot Lee Shetterly « Hidden Figures » relatant l’histoire vraie de trois mathématiciennes afro-américaines qui ont révolutionné le monde spatial. Avec un casting des plus attractif : Taraji P. Henson véritable star de la série « Empire »; Octavia Spencer meilleure seconde actrice aux Oscars dans « La Couleur des Sentiments » ou encore la chanteuse Janelle Monae participant à la bande originale du film; ces trois femmes ayant connu une ascension méritée ne sont elle pas à même d’interpréter ces femmes d’exception ?
L’approche réducteur du monde du travail sur les femmes ainsi que sur les femmes afro-américaines sont désolantes et ouvre les plaies de l’esclavage aboli il y a 150 ans désormais. Si l’homme blanc a exploité les hommes noirs, c’est qu’ils en ont à revendre! Ces trois portraits de femmes plus que douées vont briser les barrières érigées par la pensée colonialiste et ségrégationniste.
Strength has no gender
Les femmes depuis des temps immémoriaux se battent pour obtenir une place à l’égal de l’homme. Encore aujourd’hui, il existe des inégalités illégitimes. Le combat mené par les femmes l’est tout autant lorsque l’on est « femme noire ». Nous sommes dans les années 60 sous la ségrégation. En pleine guerre froide, les USA mène une course spatiale face à l’URSS. Ces femmes travaillant dans un groupe de calcul de lancement et d’atterrissage de la NASA vont apporter un élan sans précédent. Menacées de chômage face à l’ordinateur IBM pouvant réaliser un nombre incalculable de multiplications, empêchée d’accéder à un poste qui leur revient de droit ou à l’éducation à cause de leur couleur de peau, tout ces obstacles ne sont pas assez solides pour ces dames.
Genius has no race
En matière de conquête spatiale, la défaite face au russe du lancement de Spoutnik en passant par la Friendship 7 qui a mis en haleine tant d’Américains, sont exposés de manière divertissante et pédagogique. Ces femmes ont contribué à ces échecs et exploits qui font la fierté des Etats-Unis . C’est lors de ces événements fédérateurs, que l’on découvre qu’il n’y a pas de couleur. Comme dirait le responsable en chef interprété par Kevin Coster : » A la NASA, on pisse de la même couleur ». Ainsi les départements ne seront plus sectorisés à la manière ségrégationniste. C’est donc une avancée non seulement en terme de droit civique qu’en terme scientifique.
Courage has no limit
La vie est faite de progrès et ces femmes vont mener des révolutions pour mettre à bien celui-ci: devenir ingénieur en aéronautique, cadre, devenir ce qu’elles ont décidée d’être. Non prétentieuse soient-elles, ces femmes savent de quoi elles sont capable et le revendique avec humilité et humour. On peut changer les institutions, organisations qui régissent l’ordonnancement du monde mais on ne peut changer sa couleur de peau. En acceptant que les noirs américains sont des êtres à l’égal de l’homme blanc, l’Amérique a tout à y gagner. Le film apporte donc un message de liberté, d’opportunité de s’épanouir dans le domaine où notre don peut être exploité sans limites.
C’est un agréable film que l’on découvre. Penchant sur les problèmes sociaux et scientifiques, il a su rendre au mieux le réel. Des images d’archives sont diffusés : la présence du président Kennedy et de Martin Luther King nous emporte dans des moments historiques clés. La musique produite par Pharrell Williams est plus que « génialissime », tant son groove est communicatif. Ce film met en lumière avec finesse et sincérité les figures de l’ombre… « Elles voulaient changer leurs vies, elles ont changé l’histoire. » Sorti en salles le 8 mars 2017.