Reconnu comme le digne successeur de Dragon Ball, One Piece fait, depuis plusieurs années maintenant, voyager et chavirer le cœur des fans. Avec un succès sans précédent et des millions de tomes vendus chaque année, le manga s’est vu conquérir de nombreux supports dont les films d’animations. Compte tenu de la popularité de l’œuvre en France, le treizième film intitulé Gold a été diffusé en avant-première, six jours après sa sortie au Japon et le verdict est sans appel : EX-PLO-SIF.
Synopsis : Dans sa quête du One Piece, l’équipage au Chapeau de Paille arrive sur Grantesoro, capitale mondiale du divertissement, où les hommes fortunés viennent jouer au casino et assister aux spectacles les plus grandioses. Grantesoro est un sanctuaire imprenable contrôlé par l’Empereur de l’Or, Gild Tesoro. Même la Marine ne peut y intervenir. Mais Luffy et ses compagnons vont vite découvrir l’effrayante face cachée de cette ville et devront risquer leurs vies pour tenter de s’en échapper.
Il n’aura fallu que trente secondes pour conquérir le public. Trente secondes où seuls des bruits de pas et un claquement de doigts se faisaient entendre, il est là : Gild Tesoro. Suivi par le chant de la belle Carina, le show peut commencer. L’intro présentant l’équipage des Mugiwara est démente et donne immédiatement le ton que va suivre le film ; tonitruant. Directement propulsés sur l’immense navire qu’est Grantesoro, nos protagonistes vont rapidement être pris dans l’ambiance festive et joueuse de l’endroit. Comme à la grande habitude du manga, le schéma va être le même que celui des arcs mais ça marche ! C’est donc un équipage surexcité qui va découvrir les merveilles du casino et cela nous donnera notamment une course de voitures spectaculaire mettant en avant le trio inséparable que forment Luffy, Chopper et Usopp. Rapidement rattrapé par l’appât du gain, Luffy et son équipage seront privés de leur vice-capitaine, Zoro, capturé par Tesoro. C’est donc dans le but de le récupérer que nos pirates préférés vont se lancer dans une lutte désespérée contre celui que l’on appelle « le roi du casino ».
Tout comme les deux précédents films supervisés par Oda, Strong World et Z, celui-ci n’est pas arrivé comme un cheveu sur la soupe. Son arrivée a donc été grandement préparé avec un arc hors-série dans l’anime, un épisode 0 et un téléfilm de deux heures diffusé le 16 juillet dernier. C’est donc un Tesoro bien connu du public que l’on rencontre enfin dans le film. Parfait mélange entre Doflamingo et Crocodile sur le plan physique et Doflamingo et Eneru sur le plan moral, Tesoro se positionne très vite comme l’un des meilleurs antagonistes que la série ait pu nous offrir. Néanmoins, il est fort dommage que toute son histoire ne soit dévoiler qu’en l’espace d’une minute à peine tandis que dans le précédent film, Z, les antécédents de Zephyr étaient bien amenés avec la présence d’Aokiji qui les racontait aux Mugiwara. L’action a été privilégié par rapport à la profondeur de l’histoire mais rien de bien dramatique tant elle était entraînante mais on aurait peut-être voulu en voir un peu plus sur cet homme complexe qu’est Tesoro.
Autre personnage qui a beaucoup été traité durant toutes les animations de Gold, téléfilm y compris, c’est Carina. Son passé avec Nami ayant été aperçu dans Heart of Gold, la surprise n’est pas de mise dans le film et c’est bien dommage, peut-être aurait-il fallu s’abstenir de le montrer dans Heart of Gold. Mais rien de cela ne gâche réellement le film, le tout est bien amené et les personnages sont si charismatiques qu’ils se suffisent à eux-mêmes.
Les scènes d’action sont indéniablement l’un des gros points forts de ce long-métrage. On voulait du bon One Piece et c’est ce qu’on a eu, des moments bien épiques et bourrins dont Oda connait si bien la recette. Chacun des membres de l’équipage de Luffy a eu son petit moment de gloire durant le film excepté Chopper et Robin qui ont été un petit peu laissé de côté. De son côté, Franky a bénéficié d’un grand spot ce qui est très appréciable puisqu’il n’en a jamais vraiment eu un dans les films jusqu’ici. Encore une fois, à l’instar de Strong World, Nami a un rôle important de par son lien avec Carina. On le sait, elle est la chouchou d’Oda mais on aurait aimé voir un Brook ou une Robin bénéficié, à leur tour, d’un rôle majeur également. A double tranchant, l’absence de Zoro pendant une bonne grande partie du film fait grincer les dents mais permet de faire la lumière sur les autres personnages. Très axé sur la comédie, le film est rempli de scènes drôles, beaucoup plus que dans les précédents films et c’est un régal. Là est la force de ce treizième film, il sait mettre de l’action quand il le faut, de l’humour quand il y en a besoin, bref tout est parfaitement dosé.
Une des rares fois où l’on peut froncer les sourcils est l’apparition des « guests ». Uniquement là pour du fanservice et donner envie aux gens de venir au cinéma, ils ont un rôle et un temps d’écran moins conséquents qu’Aokiji ou les hauts gradés de la Marine dans Z. Parmi eux, des acteurs importants de l’arc qui s’est récemment fini en anime, Dressrosa, comme Sabo, Koala, Spandam et Lucci. Ajouté à cela la présence d’Akainu ou encore des scènes où ont été placé à la manière d’un Pandaman Wanze et Absalom, des personnages que l’on avait plu vu depuis Enies Lobby et Thriller Bark, de quoi faire sourire.
La bande son est incroyable et colle magnifiquement bien avec chaque scène du film. De l’ambiance cabaret/casino avec des OSTs très jazzy à l’OST façon western de Max, tout est incroyable et nous fait plonger encore plus dans le monde qu’est Grantesoro. Alliant graphisme et qualité, les plans sont également tous géniaux et captivent. Avec une grande partie du film très axée sur le côté espion, les façades des bâtiments, les décors sont très importants pour permettre aux héros de se faufiler et le travail fourni par l’équipe du film est impressionnante, comme quoi, quand la Toei veut, elle peut.
A la tête du film en tant que producteur, Oda s’est lancé pour la troisième fois consécutive dans la réalisation d’un film One Piece et ce, pour le plus grand plaisir des fans. Le scénario est à la hauteur du talent d’Oda et s’intègre parfaitement au manga, se positionnant entre les arcs Dressrosa et Zou (même si normalement, l’équipage devrait être séparé mais ne chipotons pas). Bien que le film ne soit pas parfait pour autant, il remplit plus que bien nos attentes pour un film de One Piece, c’est-à-dire de l’amusement tout le long, de l’émotion et des retournements de situations inattendus. Devançant largement beaucoup des précédents longs-métrages de la saga, il s’inscrit aisément dans le top trois des meilleurs films du manga. Encore une fois, Oda a démontré son génie et nous a offert deux heures de pur bonheur et comme dirait Tesoro : « C’est ça le divertissement ! ».