Ce n’est pas nouveau, Disney, qu’il s’agisse de films d’animation ou de live-action, s’inspire souvent d’œuvres comme des romans. Ici, il s’agit du roman jeunesse Un Raccourci dans le Temps écrit par Madeleine L’Engle.
Déjà adapté en téléfilm en 2003 par Disney, l’histoire conte celle de Meg, une jeune fille dont le père a disparu depuis quatre ans. Avec son petit frère, Charles Wallace, et leur ami qui n’est pas d’une très grande utilité, Calvin, elle part à la recherche de son paternel à l’aide de trois « fées ». Avec un pitch de départ aussi peu original de nos jours, le film part déjà avec un handicap. Aura-t-il cependant réussi à passer outre et proposer un long-métrage divertissant et intéressant ? La réponse est malheureusement non. Le scénario est d’un bancale sans nom, on ne dénigrera pas le livre puisqu’on ne l’a pas lu, mais cette adaptation est affreuse. On se doute que des éléments et des scènes ont été omis puisqu’à certains moments, on ne comprend rien. Par exemple, à aucun moment du film, il n’est expliqué comment Charles Wallace ait une connexion particulière avec les trois guides spirituelles ni pourquoi celles-ci se sont tournées vers Meg au lieu de sa mère. Les scènes s’enchaînent sans réel intérêt comme lorsque le trois enfants arrivent dans un quartier résidentiel mais que RIEN ne se passe. Cette scène aurait très bien pu être retiré que ça en revenait au même.
Le casting est pitoyable de bout en bout. L’actrice qui joue Meg, Storm Reid, ne suscite aucune émotion et on a aucun moment envie de s’attacher au personnage. A titre de comparaison, Millie Bobby Brown, d’un an sa cadette, joue très bien et parvient à nous faire ressentir quelque chose, qu’on aime ou non Eleven. Quant au petit frère de Meg, il est insupportable et, en plus d’être un cliché ambulant, l’acteur ne cesse de surjouer le rendant d’autant plus chiant. Il est plat et inintéressant. Comme dit quelques lignes plus tôt, étant donné que rien n’est expliqué concrètement, on ne comprend pas d’où il vient, son but, etc… Résultat, on se tape, pendant deux longues et interminables heures, un gosse gonflant qui passe son temps à vouloir jouer les génies. Quant au troisième enfant, on n’a rarement vu un personnage aussi INUTILE. Honnêtement, on le retirait et c’était pareil, à AUCUN moment, son rôle est important. C’est à se demander s’il est bien présent dans le roman ou s’il s’agit d’un rajout pour créer une pseudo romance stupide entre collégiens. Que ce soit l’un ou l’autre, c’est peu flatteur pour le support original.
Ce film possède un aspect esthétique plutôt satisfaisant, en effet Disney n’a pas lésiné sur les effets spéciaux et le résultat est agréable à voir. Ils ont aussi choisi une très bonne destination qui n’est autre que la Nouvelle-Zélande afin de profiter des paysages paradisiaques de l’île. La CGI est plutôt bien maîtrisée, on pourra citer certaines scènes comme celle où les héros rencontrent une troupe de fleurs « parlantes » sur une planète avec une végétation luxuriante. On pourra aussi citer une scène où les héros sont pourchassés par une tornade qui est assez réaliste en soi. On notera aussi que la photographie est bien maîtrisée, certains plans du film sont extrêmement beaux et les palettes de couleurs ont été choisies avec soin pour dégager un degré d’esthétisme assez élevé, en particulier la scène où Meg revoit son père pour la première depuis sa disparition, grâce au jeu d’ombres et de lumière et surtout avec les couleurs en arrière-plan cette scène arrive à avoir un certain impact. Mais hélas c’est bien une des seules scènes voir même la seule scène qui arrive à vraiment nous capter sans utiliser d’effets spéciaux. On pourra aussi saluer rapidement les tenues qui sont très réussies en particulier celles des trois guides qui changent au gré de leurs apparitions.
On notera aussi que le film possède un message assez important même s’il est délivré de manière très enfantine, qui est celui de la confiance en soi et de l’amour. C’est justement dans ce film ce que les trois guides ne cessent de répéter à Meg afin de l’aider à retrouver son père, elle doit croire en ses capacités et accepter ses propres défauts afin de pouvoir aider les autres. On peut y voir là un très beau message certes, mais on constate aussi qu’en substance, le film ne propose quasiment rien d’autre car tous les autres aspects ont été clairement négligés. On pourra aussi y voir là une stratégie de Disney pour toucher le plus de monde possible en véhiculant ces idées qui sont un peu la marque de fabrique du studio et surtout pour booster sa campagne de marketing sachant qu’une collection de poupées a été lancée avant la sortie officielle du film ce qui démontre qu’ils avaient peut-être déjà pensé à un plan de secours si le film ne réussirait pas au box-office.
En résumé, Un Raccourci dans le Temps est la définition même du gros foutage de gueule. Orienté très bas âge, il prend les enfants pour des cons en leur servant du vomi. Film pour enfants, ne signifie pas film abrutissant tissé de clichés stupides mis bout à bout. Quoi qu’il en soit, ce film est très clairement fait dans un but commercial et rien de plus. Il ne s’agit pas de raconter une histoire mais simplement de vendre des produits dérivés. En somme, ne vous laissez pas avoir et passer votre chemin.