Dans le rayon des gros jeux de cette fin d’année Death Stranding en est un poids lourd. Le nouveau bébé de Hideo Kojima dont le développement a débuté en 2016 est désormais disponibles dans les étales de France et Islande. Que faut-il en penser ? Faut-il craquer ?
C’est l’histoire d’un transporteur…
Tout commence dans un monde ravagé par le “Death Stranding” un mal méconnu de tous et ayant chamboulé la vie des humains. En plus de cette connexion entre le monde des vivants et celui des morts. Le tout est également accompagné d’une pluie dévastatrice. Celle-ci nommée Timefall abime les objets et les humains en provoquant un vieillissement soudain.
Cependant, Sam “Porter” Bridges est le salut dans ce monde en proie à une fin certaine. Sam, porté par Amélie et Die-Hardman aura la lourde tâche de connecter les Etats-Unis. Rallier chaque régions au réseau Chiral permettant ainsi une connexion et ainsi collaborer tous ensemble. Outre cet aspect viral, ce besoin de connexion entre les etats, Sam aura également la mission de récupérer Amélie des griffes des Homo Ludens. Des terroristes sans foie ni loi dont l’intégralité des membres furent autrefois des transporteurs à l’image de Sam.
Il va s’en dire que le scénario est complexe et alambiqué à l’image de tous les scénarii estampillé Hideo Kojima. Le titre pousse le joueur à réfléchir sur plusieurs axes dont les notions de chiralité ou encore d’aspérité. Egalement sur l’union voire l’espoir. Les personnes hermétiques à Hideo Kojima n’accrochent pas plus à Death Stranding. Ce dernier s’appuie sur les mêmes ressorts narratifs avec une histoire partant de tous les côtés et dont le cinéma reste une composante importante. Oui, Hideo Kojima est un grand cinéphile et cela depuis ses débuts en 1987. Or, désormais, il emploie des acteurs à l’image de son héros avec Norman Reedus.
Death Stranding ne se dévoile pas dès le départ. Certes, ils posent son univers et son contexte au tout départ, mais tant de questions se posent et le joueur doit mériter de connaître la suite, de gratter le fond, le lore du titre.Le joueur doit chercher les informations, chaque mail reçu regorge de bout d’histoire permettant de comprendre notamment certains phénomènes comme le Timefall ou les BB.
Evidemment les cinématiques sont également là pour nous aiguiller et même nous perdre par moment. Toutefois, elles ont tendance à récompenser et éclairer le joueur sur la durée. Death Stranding n’est pas un sprint à la manière d’un Call of Duty mais une course de fond à la manière d’un Metal Gear Solid.
Si l’on devrait juger l’histoire, il faut avouer qu’elle est prenante, même si beaucoup de personnages sont des archétypes habituels de l’univers de Kojima. Un héros qui parle peu, fermé sur lui-même mais pourtant héroïque voire légendaire. Les femmes sont toujours énigmatiques et en même temps tellement essentielles au récit.
Si vous vous posez la question du développement narratif, sachez que vous en aurez pour votre argent. Comme tout bon scénario kojimesque, il y a une fort propension au fantastique et Death Stranding s’y prête particulièrement bien. Sachant que le titre offre moult rebondissements notamment sur sa fin.
Un gameplay qui se mérite
Le gameplay de Death Stranding se mérite au plus au point. Le début peut paraître très contraignant. Le coeur du gameplay se situe dans le fait d’effectuer des livraisons. Ni plus ni moins. Cependant, faire ces livraisons impliquent de grandes responsabilités. En effet, comme tout homme, Sam est conditionné suivant le poids qu’il porte sur son dos. Plus celui-ci est chargé plus il aura du mal à avancer.
Au début du jeu, cela peut s’avérer pénible, voire très pénible. Le titre vous oblige à vous y investir corps et âme. Si vous le faites, Death Stranding vous récompensera pas des aptitudes mais surtout via des objets qui au fur et à mesure vous aideront fortement dans votre progression. Cela peut-être aussi bien des armes que du “confort” comme des gants, bottes, batteries et autres joyeusetés.
Toutefois, les charges à porter vont être de plus en plus lourdes et il faudra par moment prendre sur soi et marcher tant bien que mal en évitant aussi bien les Mules. Des humains, autrefois transporteurs, devenus pilleurs, mais également les échoués. Des personnes mortes mais encore connectées au monde des vivants. Ces derniers sont detectables via votre “BB” un vrai bébé dont il faudra s’occuper et prendre soin mais étant d’une grande aide pour éviter lesdits échoués. Une hostilité provenant aussi bien des ennemis suscités mais également de l’environnement en lui-même avec des crevasses, des montagnes, des villes ruinées. Bref, de quoi s’amuser intensément. Cependant, des véhicules sont présents pour vous aider durant votre périlleux périple. Des motos et des camions sont à dispositions. Vous pourrez y entreposer votre cargaison mais également ceux volé dans les camps de Mules.
On s’y prendre facilement et rapidement au gameplay. Plus le temps passe plus on s’y fait. Le jeu nous aide par petite touche avec par exemple des exosquelettes pour porter plus de charge ou encore courir plus vite. Malgré tout, l’exosquelette comme les véhicules fonctionnent avec des batteries. Et pour se faire il faudra parfois les recharger en cours de route. Pour recharger les batteries (celles de votre véhicules et les vôtres) vous aurez à votre disposition des CCP. Élément essentiel dans le gameplay de Death Stranding. Impossible d’y couper. Une mallette permettant de se transformer en tour de guet, en abris anti précipitation ou encore en borne rechargeable, voire même en tyrolienne. Vous pourrez en créer vous-même ou bien profiter des installations d’autres joueurs. Car oui, les joueurs interagissent dans votre monde et vice et versa.
Si je pose une batterie dans un champ d’autres joueurs dans leur partie pourront la voir et lui donner des likes. Des likes qui sont comme des points de compétences permettant de monter de niveaux après chaque livraison effectuée.
Outre cet aspect communautaire bien senti, il vous faut faire attention à la pluie. Celle-ci anéantit tout ce qu’elle touche. Et vos marchandise pourront en faire les frais sur le long terme pour devenir totalement inutilisables.
L’aspect communautaire de Death Stranding, c’est sa moelle épinière, son point névralgique, sa connection centrale. On ne peut y couper. Et le jeu tourne autour du partage et la connexion entre les joueurs. Que de la bienveillance. Aucune possibilité d’être négatif et c’est une bonne chose. Aucune possibilité d’influer sur le gameplay du joueur si ce n’est en les aidant. Il est toujours bon de se dire qu’il est possible d’aider autrui en mettant un abris ou encore une borne de rechargement ou bien apporter du matériel pour reconstruire des routes. En bref, sur ce point là, Death Stranding est totalement révolutionnaire. Nous avons envie de voir naître d’autres expériences de ce genre.
Et les personnages ?
Comment ne pas en parler ? Ce sont tous des acteurs géniaux ou des réalisateurs de talents. Norman Reedus, interprétant Sam est totalement génial. Un jeu d’acteur que l’on pourrait penser proche d’un Solid Snake. Parfois troublant mais si touchant, lui n’étant qu’un simple transporteur et non un guerrier aguerri.
Les autres acteurs comme Lea Seydoux, Madds Mikkelsen ou encore Margaret Qualley sont très bons et particulièrement investis dans leur mission. C’est fou de se dire que l’on se retrouve avec un casting 5 étoiles dans un jeu vidéo. Cela a tendance à rendre les cinématiques d’autant plus prenantes, notamment qu’on en vient à se dire que l’on se retrouve davantage face à un film qu’un jeu vidéo.
Il en devient difficile malheureusement d’en parler sans spoiler donc il est de bonne augure d’arrêter d’en évoquer la substantielle moelle que vous découvrirez pars vous -même.
Les missions ?
Les missions ? Elles sont simples en l’état, tout n’est qu’une succession de livraison. Que ce soit dans les missions principales ou secondaires. C’est un jeu qui ne pourra pas être mis entre toutes les mains. Très clairement.
C’est possiblement un point négatif, à part monter de niveaux et obtenir des items, vous pouvez simplement faire le jeu d’une traite en ne faisant que les missions principales. Vous en aurez déjà pour une bonne trentaine d’heures. Ce qui est déjà pas mal du tout, surtout avec les longues et bonnes cinématiques Kojimesque.
En conclusion :
Death Stranding est un très bon jeu. Un ovni, une oeuvre belle, charnelle, vivante et excellente. Kojima revient sur le devant de la scène avec une expérience incroyable. Il était difficile de se dire que le papa de la licence Metal Gear Solid pouvait faire mieux. Et c’est ce qu’il nous prouve avec son nouveau BB.
On ressort totalement ébouriffé de cette expérience. Elle n’est pas comme les autres, mais ça on le savait déjà. C’est un grand titre de cette génération. Une expérience majeure qui retiendra le coeur des joueurs pendant encore quelques années, jusqu’à ce que Kojima se surpasse une nouvelle fois.