Synopsis (Sky High Survival): Yuri Honjo est une lycéenne qui se retrouve soudainement sur le toit d’un immeuble, dans un monde étrange entouré de gratte-ciels. Elle tombe nez à nez avec un homme masqué qui a fendu la tête d’un homme en deux. Les gratte-ciels sont reliés par des ponts et Yuri tente de retrouver son frère qui se retrouve sur l’un d’entre eux. Mais existe t-il une sortie autre que de sauter d’un toit ?
Dans l’interview d’aujourd’hui, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Oba Takahiro lors de son passage sur Paris, il s’agit du dessinateur du manga Sky High Survival, et ce dernier a accepté de répondre à nos nombreuses questions dans le cadre d’une interview. Si tu ne connais pas le manga, tu peux lire les différents retours que l’on a fait dessus et démarrer la lecture si les thématiques abordées t’intéresses.
Bonjour et merci de nous recevoir pour répondre à quelques questions, la première, comment êtes-vous devenu dessinateur mangaka ?
Oba San : Depuis tout petit, j’aime beaucoup dessiner. Mais je dirai que c’est à partir du collège que j’ai vraiment décidé de tout faire pour devenir mangaka. C’est à partir du lycée que j’ai commencé à envoyer mes dessins aux éditeurs pour participer aux concours de nouveaux talents, avant d’être finalement repéré, et de prendre la décision de quitter ma région pour m’installer à Tokyo. Une fois sur place, j’ai commencé à travailler comme dessinateur mangaka professionnel.
Utilisez-vous des nouvelles technologies pour votre dessin (tablette, etc…) ?
Oba San: Pour cette série là (Sky High Survival), je faisais tout à la main jusqu’au troisième tome, mais à partir du milieu du troisième tome j’ai commencé à utiliser la méthode numérique. Par là je veux dire que je dessine tout d’abord à la main avant de finir à l’aide du numérique, et jusqu’à aujourd’hui je procède toujours comme ça. Je démarre en dessinant d’abord les personnages et les décors à la main, puis je complète les finitions, les tracés, ou les effets de lumière sur interface numérique.
Comment collaborez-vous avec Miura Tsuina le scénariste ?
Oba San: Pour l’histoire, c’est lui qui s’en occupe intégralement, même s’il arrive que de temps en temps je fasse des demandes pour certaines scènes afin qu’il approfondisse certains personnages. Je lui fais des propositions, mais c’est lui qui au final décide s’il accepte l’une d’entre elles.
Comment se déroule une journée type au travail ?
Oba San: La journée type démarre à 10h30 du matin, trois assistants arrivent chez moi pour commencer à travailler. Ensuite, on travaille non-stop jusqu’à 16h, et c’est à ce moment-là que l’on décide de manger pendant une heure, et c’est d’ailleurs moi qui prépare le repas pour tous le monde. Mes assistants travaillent ensuite jusqu’à 20h30 à partir de la fin du repas, tandis que je continu jusqu’à peu près 2h du matin.
On vous sent à l’aise avec le style survival mais avez-vous déjà travaillé avec un autre genre ? Et si ce n’est pas le cas, quel genre aimeriez-vous exploiter ?
Oba San: En faite, c’est la première fois que je travaille sur une série d’un genre survival. Jusqu’à maintenant, je travaillais surtout sur des mangas de sport, même si j’apprécie beaucoup le genre horreur, avec des thèmes comme ceux de la vie et de la mort. Quand on m’a proposé de travailler sur cette série, ça m’a fait plaisir, et j’aimerai bien continuer avec ce genre.
Et justement concernant ce genre, quelles sont les inspirations que vous avez exploités ?
Oba San: Il n’y pas vraiment de choses qui m’aient inspiré directement, mais j’aime bien les histoires qui ont été écrites par Stephen King. Parfois il y développe des contextes extravagants avec des monstres, comme dans The Mist, et il s’agit toujours de contexte un peu bizarre, mais avec le côté effrayant des êtres humains qui est constamment mis en avant, car au final, ce sont toujours les êtres humains qui font le plus peur. C’est quelque chose de plutôt universel, et une idée que j’aime beaucoup.
Pouvez-vous nous expliquer les étapes pour une planche ou un chapitre ?
Oba San: Tout d’abord, le scénariste ne m’envoie pas de texte écrit, mais plutôt un genre de story-board avec les découpages imaginés par le scénariste. Après, même s’il s’est occupé du découpage, cela ne signifie pas que je vais faire exactement la même chose, c’est plutôt à partir de cette base que je vais faire mon propre découpage page par page et il m’arrive donc de faire des modifications. Par après, je m’occupe des personnages avant que mes assistants ne s’occupent des décors. Une fois qu’on a réalisé le tout, je les scanne pour pouvoir m’occuper des finitions au numérique.
Avez-vous rencontré des difficultés sur le manga ? Si oui, lesquelles ?
Oba San: Déjà, rien que de dessiner les gratte-ciels tout comme les fenêtres est une étape compliquée qui prend énormément de temps ! C’est sûr qu’il s’agit de quelque chose de difficile, mais aujourd’hui je ne m’occupe plus du décor moi-même. Dans ce manga plus particulièrement, le décor tient vraiment une place importante au point que je le considère comme un personnage à part entière. Très souvent dans les mangas, les décors ne servent qu’à transmettre des informations, mais pour moi ça n’est pas du tout le cas.
Avez-vous le vertige ?
Oba San: (Rire) Je n’aime pas la hauteur ! Mais en même temps, si ça ne me faisait pas peur, j’aurais du mal à la représenter de manière à ce que ça fasse peur aux lecteurs.
On fini avec les 5 kiffs des Illuminati. Votre jeu vidéo favori votre film, votre manga et anime favori ainsi quevotre cd de chevet?
Oba San: Pour le film, il s’agit d’un film d’horreur américain que j’ai vu récemment et qui s’appelle It Follows.
Mon manga préféré, c’est The Fable (par Katsuhisa Minami), un manga réalisé par Minami-Sensei et qui met en scène un tueur. Mon jeu vidéo préféré est Gravity Daze 2 qui est sorti récemment sur PS4, et pour ma musique préférée, j’écoute beaucoup Street Sweeper Social Club (rock américain) et aussi du folk japonais avec Kagehara Pistols.
Pour l’animé sans hésiter, je dirais Madoka.
Un grand merci à Oba San pour sa disponibilité et sa magnifique dédicace et Stéphanie des éditions Kana pour cette opportunité.