A l’occasion de la vingt-quatrième édition du Paris Manga 2017, nous avons eu le privilège de rencontrer Yoshimatsu Takahiro, le chara-designer de nombreuses séries dont le second anime de Hunter x Hunter, Slayers ou encore l’incontournable Trigun. C’est durant une courte interview qu’il nous dévoile son parcours dans le milieu de l’animation.
Vous avez de multiples postes sur votre CV dont chara-designer, directeur de l’animation, key animator… Pouvez-vous nous expliquer la différence entre toutes ces différentes tâches et laquelle vous plait le plus et laquelle et la plus éprouvante ?
Le chara-designer va adapter ou créer un dessin pour montrer la base d’un personnage. Ensuite, l’animateur clé va mettre en animation les personnages et va l’amener une certaine évolution. Tandis que le rôle du directeur de l’animation, va s’occuper d’homogénéiser tout ça pour amener vers la progression qu’ils veulent pour le personnage. Il ira même jusqu’à modifier certains dessins. Ce que je préfère et ce qui est le plus difficile est le rôle du chara-designer. Il doit prendre un personnage et le « nettoyer », entre le croquis et le rendu final, il y a un monde et c’est ce travail qui est le plus dur. Le pire c’est quand je propose le croquis et la version final et quand on me dit qu’on préfère finalement la version non-finalisée. [rires]
Qu’est-ce qui vous a amené à travailler dans le milieu de l’animation ?
Quand j’étais petit, je dessinais déjà beaucoup. Par la suite, vu que je dessinais des mangas, je me suis dis que je me dirigerai vers ça. Donc à l’époque, avec des amis, on se réunissait avec une vieille caméra et on mettait plusieurs dessins à la suite afin de créer un petit dessin-animé. C’est ce travail d’équipe qui m’a donné envie de me lancer dedans.
Avec quelle personnalité aimeriez-vous travailler dans un futur proche ?
Je voudrais bien retravailler avec Nishimura Satoshi, le réalisateur de Trigun.
En 2011, vous commencez la deuxième adaptation du manga Hunter x Hunter. Quel rôle a joué pour vous, le premier anime ?
Lorsque j’ai eu un moment de blues puisque je ne faisais que adaptation sur adaptation donc ça ne me plaisait pas trop. J’ai alors allumé la télé et je vois première série de Hunter x Hunter. J’ai regardé un peu et je me suis dis « Ah, qu’est-ce que j’aimerais faire quelque chose comme ça ! ». Et quelques plus années tard, on m’a fait la proposition pour travailler sur le nouveau projet et j’ai été très surpris. Ce qui me plait le plus dedans, c’est que c’est un manga avec énormément de rebondissements, on ne cesse d’être surpris en continu.
Vous avez travaillé sur ATOM : The Beginning et bien que ce soit l’adaptation du manga sorti récemment, avez-vous ressenti une certaine pression puisqu’il s’agit d’un mythe du manga, à savoir Astro Boy ? Les auteurs ne sont pas les mêmes mais vous êtes-vous tout de même penché sur le travail de Tezuka ?
C’est un personnage extrêmement populaire donc bien entendu, j’ai ressenti de la pression. L’auteur d’ATOM : The Beginning s’inspire déjà des traits de Tezuka, et j’essaie également de garder ses traits chaleureux. C’est tout de même difficile de faire d’un personnage avec un gros nez, un personnage qui reste tout de même beau.