Dans le manga, il y a des auteurs sur lesquels il est impossible de passer outre. Du « créateur » du manga primitif, Hokusai Katsuhika au créateur du manga moderne Osamu Tezuka. Il n’est pas insensé de classer Naoki Urasawa dans le prolongement de ces auteurs incontournables, lui-même ayant hérité en grande partie de l’influence de Tezuka. Au Japon, Urasawa débute avec Pineapple Army, mais la consécration se fera avec Yawara ! un manga sportif sur le judo. Qui l’aurait cru ?! Nous qui connaissions, en général, d’Urasawa le thriller Monster, encensé par le public français. A la fin de la série, Naoki Urasawa veut s’offrir une pause bien méritée. Mais c’est sans compter sur ses idées de génie qui vont conduire très vite à son autre œuvre emblématique : 20th Century Boys. Manga commencé justement à la marge du XXIe siècle, soit en 1999, Naoki souhaite nous conter l’histoire d’un siècle sauvé par une bande d’enfants. Dis comme ça, l’intrigue est assez simple. Mais c’est mal connaître l’auteur. On vous dit tout ici.
Dans un Japon des années 70, de jeunes enfants jouent à un jeu anodin : sauver le monde. Pour cela, la bande de héros se réuni dans leur base secrète afin d’élaborer un plan pour empêcher la destruction de la planète le 31 décembre 1999. A cela, sont rédigés des prédictions de plusieurs catastrophes en tout genre. Ils créent un logo : un index dans un œil, signe distinctif de leur bande. Tout est fait pour être le plus réaliste possible. Un jeu somme toute, universel à tous enfants.
Bien des années plus tard, nos jeunes enfants insouciants sont devenus des adultes actifs. Un de ses enfants, Kenji Endô, gère une supérette tout en élevant la fille de sa sœur, disparue sans un mot. Une vie plus ou moins banale jusqu’au jour où il va découvrir qu’une secte compte réaliser les prédictions de son enfance. Le leader « Ami », serait-il un ami de cette bande ? Ses desseins seront-ils menés à bien ? La gravité est telle que Kenji mènera son enquête en rassemblant la bande pour éviter l’extinction de la Terre.
Bien que l’on pourrait penser que Naoki Urasawa veuille nous amener à découvrir l’identité du gourou Ami, l’auteur souhaitait nous montrer que la trace laissée dans l’enfance peut avoir une résurgence très puissante au passage à l’âge adulte. Kenji souhaite corriger le tir, de toutes ses erreurs, pour éviter que l’humanité soit la cible de cette vengeance et non connaître, substantiellement, l’identité d’Ami. Peu importe, seules les actions menées comptent ! La fin controversée du manga a frustrée beaucoup des lecteurs. Qui est Ami ? Personne ne le saura. Du moins de façon officielle. L’important, est que la bande de Kenji aient fait ce qu’ils devaient faire.
Nous disons bien la bande à Kenji, car ce n’est pas le seul héros de cette histoire. Celui-ci sera même aux marges de l’histoire, accusé à tort d’actes terroristes d’Ami. C’est en sa nièce Kanna, que le combat contre Ami va se poursuivre en compagnie du « Shôgun » meilleur ami de Kenji. Bébé que l’on voyait au dos de Kenji à l’époque, Kanna est devenue une jeune femme forte, prête à résoudre ce mystère et à protéger le monde. Possédant un pouvoir mystérieux, dont les adeptes de la secte souhaitent s’en emparer, elle sera un personnage non négligeable dans la série, portant le flambeau de son oncle. Mais ce n’est pas la seule femme déterminée. On peut parler aussi de Yukiji, amie d’enfance de Kenji, qui jouera un rôle très déterminant aux côtés de Kanna.
Oui, 20th Century Boys c’est beaucoup de personnages sur une longue temporalité (jusqu’en 2017 !). Cette évolution des années, fractionnée par flashback, permet d’avoir une multitude de personnages qui bénéficient d’une psychologie développée et mise en valeur. Chacun d’entre eux vont porter leur pierre à l’édifice de quelconque manière. Cette richesse rend l’intrigue plus complexe qu’elle ne l’est, mais toujours avec une aisance narrative hors-norme.
C’est un manga personnel où de nombreuses anecdotes de l’enfance d’Urasawa sont retranscrites à travers Kenji. Celles-ci tournent aussi autour de la musique rock. T-rex, du fait de leur titre 20th Century Boy, ou de l’influence de Lennon. Le manga est en complète résonnance avec notre temps. Ancré dans l’actualité, Naoki puise son inspiration dans plusieurs faits réels. Les actes d’Ami ne sont pas sans rappeler la secte Aum, perpétuant l’attentat au gaz sarin à Tokyo en 1995. Cet aspect concret se retranscrit aussi sur le plan graphique. L’expressivité des visages de personnages et l’agencement du découpage de case, donne une tension et une profondeur troublante de réalisme. A croire que Naoki Urasawa est aussi bon à la narration qu’au dessin. Enfin, le succès du manga est tel, qu’une adaptation cinématographique est produite : une trilogie couvrant l’intégralité de la série. Urasawa qui y participait de près, à repris la fin du troisième volet pour réécrire la fin de la série. La fin du film, n’étant pas une fin alternative, mais la véritable fin.
20th Century Boys est un passage obligé pour tout amateur de science-fiction, d’intrigue complexe ou d’esthétisme graphique. Qui que vous soyez, quoi que vous aimiez, tout le monde peut apprécier le génie de Naoki Urasawa. Trouvez les tomes de la série chez Panini et également en une belle version deluxe pour les fans.
2 commentaires
L’un de mes mangas favoris <3
L Expo universel c est en 2025 au Japon sa devait être Paris mais il se sont fait souffler la place ^^
Pour le reste j avou que le film parle de lui même sur notre époque
Le virus
L expo universelle au Japon
Le robot géant que les Japonais sont en train de construire
Et la machine à remonter le temps qui me fait plus pensé au souvenir d un métaver…