- Auteur : SUMIYOSHI Ryo
- Genre : Aventure, Fantastique
- Editeur : Glénat
Synopsis : Depuis un combat apocalyptique opposant un Dieu et un Démon, l’humanité s’est vue dotée d’une paire de “bras d’acier” supplémentaire et vit sur une Terre infestée de droïdes mécaniques. Parmi eux, ceux qui possèdent plus de deux bras d’acier sont considérés comme des “descendants du démon”, des “multibras” tués ou abandonnés à la naissance. Notre héros, Ashidaka, fait partie de ces derniers, et survit en chassant les droïdes. Passionné par ces créatures et leur customisation, il cultive son talent jusqu’à ce qu’un jour, le Démon revienne sur Terre pour bouleverser l’ordre établi…
Voici la nouvelle sortie des Éditions Glénat qui reviennent avec oeuvre écrite par Sumiyoshi Ryo à qui l’on devait déjà l’excellent « Centaures » un seinen assez unique qui mettait en scène un monde fictif où humains et centaures se faisaient la guerre, paru en 2018 aussi distribué par les Éditions Glénat. C’est donc avec beaucoup d’attentes que nous avons entamé la lecture de ce nouveau titre.
L’histoire nous plonge dans un univers façonné par le mythe biblique revisité, un dieu et un démon possédant chacun cent bras descendirent sur terre pour régler leur différend ancestral et à l’issue de cet affrontement, les descendants du dieu finirent par peupler la nouvelle terre devenue vierge et ne possèdent désormais qu’une paire de bras mécaniques contrairement à ceux aux « multibras » qui sont considérés comme les descendants du démon. Ashidaka est donc un jeune garçon aux « multibras », abandonné a la naissance par sa mère et élevé par Geji, un autre multibras vivant dans forêt de débris et qui chasse des droïdes afin d’en récupérer les pièces pour pouvoir se customiser. Vivant en marge de la société, Ashidaka et Geji ont toujours vécu seuls, craignant les habitants de la ville jusqu’au jour où l’on verra le retour du démon aux cent bras qui viendra s’attaquer au peuple des humains à deux bras, cet événement amènera notre jeune héros à prendre une décision radicale et le conduira dans une aventure remplie de dangers.
Construit dans un univers mêlant cyberpunk et mythes religieux, cette histoire nous plonge assez rapidement dans le vif du sujet en nous présentant d’emblée toutes les caractéristiques de ce monde si particulier. Le récit est accrocheur même si c’est parfois difficile de comprendre certains aspects techniques, comme les différents types de droïdes ou encore les customisations que les personnages peuvent effectuer sur eux-mêmes. Ashidaka est un héros assez jeune et impulsif, il reste un personnage très classique par rapport aux codes du shonen ce qui est dommage car pour une histoire aussi particulière on aurait aimé voir un protagoniste sortant un peu des sentiers battus. Cependant, Geji lui est un personnage assez intéressant car tout d’abord nous n’apprenons pas grand chose sur ses origines dans ce volume mais il représente surtout une figure paternelle importante pour notre jeune protagoniste, c’est aussi un personnage qui a évolué au fil de l’histoire comme en témoigne sa première rencontre avec le jeune homme.
Comme on l’a déjà dit cette oeuvre mélange habilement plusieurs thèmes assez distincts mais on comprend vite qu’un thème assez particulier reviens souvent dans les titres de Sumiyoshi qui est celui de la discrimination. En effet dans « Centaures » déjà, on voyait clairement cette relation conflictuelle entre les deux espèces qui montrait encore une fois combien les humains peuvent être cruels envers les populations qu’ils considèrent différentes. Ce même phénomène se retrouve aussi dans cette histoire avec la discrimination que subissent les multibras comme Geji et Ashidaka face aux « monopaires » mais ce qui est différent cette fois c’est que l’on sait que ce « racisme » est d’origine biblique et pas seulement une question d’espèce. On apprécie beaucoup le fait que l’auteur veuille incorporer des messages de tolérance dans ses œuvres en particulier dans les temps troublés dans lesquels nous vivons actuellement.
Au niveau graphique, on reconnaît bien la patte de Sumiyoshi et de ses planches très dynamiques dans les phases de combat notamment mais c’est aussi un point faible car le trait de l’auteur semble un peu confus par moments ce qui rend l’immersion un peu plus difficile, on aurait aussi aimé voir une certaine progression par rapport à son oeuvre précédente.
En conclusion ce premier volume d’Ashitaka – The Iron Hero nous montre une histoire prenante avec un héros assez classique mais un univers très intéressant qui ne demande qu’à être découvert malgré un style de dessin assez particulier qui pourra peut-être en rebuter certains mais on espère que l’auteur continuera sur sa lancée.