- Auteurs : TYPE-MOON, HIGASHIDE Yuichiro (story), ISHIDA Akira (art)
- Genre : Fantastique
- Éditeur : OTOTO
Synopsis : Dans les années 2000, le Saint-Graal est dérobé par un groupuscule rebelle. Pour les arrêter, l’Association des Mages parvint à déclencher une Guerre Sainte exceptionnelle : 14 mages répartis en 2 factions lutteront à mort pour obtenir le calice divin. 14 Esprits héroïques, âmes des héros du passé, du présent et du futur, leur prêteront main-forte dans cette battle royale à grande échelle. Devant le caractère sans précédent de cette Guerre Sainte, un ultime Esprit héroïque est invoqué : Jeanne d’Arc. Sous le nom de Ruler, la jeune femme est chargée de superviser la Guerre et s’assurer du bon déroulement de celle-ci. Mais, dans l’ombre de la guerre, le destin du monde est en jeu.
Au Japon, il existe plusieurs visual novels qui ont beaucoup fait parler d’eux. On pense notamment à Sword Art Online ou encore Re:Zero plus récemment mais le maitre incontesté du genre reste cependant la saga plus que mythique, du moins au Pays du Soleil Levant, Fate. Adapté en de multiples animes, dont Fate/Stay Night, Fate/Zero ou dernièrement Fate/Apocrypha, on ne compte plus le nombre de séries faites pour cette saga. On retrouve bien évidemment le jeu vidéo dans ses nombreux supports avec Fate/Grand Order, jeu mobile qui cartonne chez nos amis japonais mais aussi le manga avec l’adaptation du dernier anime à ce jour (en dehors des films Heaven’s Feel) : Fate/Apocrypha.
On retrouve donc le pitch habituel, les habitués de la licence connaissent bien le principe : des mages, appelés Masters, se voient propulsés dans une guerre où ils devront s’affronter les uns les autres afin d’obtenir le Saint-Graal qui permet d’exaucer n’importe quel voeu. Pour cela, ils auront chacun à leur disposition, un esprit héroique, appelé Servant. Chacun d’eux est une “représentation” d’un personne historique comme par exemple Mordred, fils du roi Arthur ou encore Siegfried, héros du poème épique “Chanson des Nibelungen”. Chaque héros appartient à une classe spécifique dont Saber, Rider, Lancer, Archer, Caster, Assassin et Berserker. Ainsi, les Masters se doivent d’éliminer leurs concurrents afin de pouvoir être l’heureux élu.
Ceci est donc l’histoire de base de chaque série qui se veut différente de la précédente. On aurait pu donc aisément penser que Type-Moon se reposerait encore sur un scénario pratique puisqu’il n’y a qu’à changer les personnages à chaque nouvel “arc” afin de pouvoir proposer une nouvelle histoire sans en changer les grandes lignes. Cependant, dans Apocrypha, les normes ont été bouleversé et… c’est pas fameux. En effet, dans ce nouveau Fate, il ne s’agit plus d’une guerre entre 7 masters mais 14. Ici, il est question de deux camps qui se battent, d’un côté les rouges et de l’autre, les noirs. Fate est une licence extrêmement populaire et comme tout bonne (ou mauvaise) licence populaire, les créateurs (ici Type-Moon) ne cesse de produire de plus en plus de contenu afin de se satisfaire dans un premier temps mais également de plaire au plus grand nombre et attirer de nouveaux consommateurs. C’est dans cet optique qu’Apocrypha a été créé et c’est bien dommage.
Cela aurait pu être intéressant de présenter la guerre sous un aspect plus solidaire plutôt que solitaire comme il est question dans tous les autres Fate. Malgré une idée pas mal, on sent bien que tout ceci a été fait dans le but de proposer le double des personnages. Ce premier tome introduit grossièrement les masters ainsi que leur Servant respectif mais juste au chara-design de ces derniers, on comprend bien vite qu’il s’agira là d’un produit de consommation ce qui est plutôt dommage puisque Fate/Zero et Fate/Stay Night même si la qualité de ce dernier est bien moins bonne que Fate/Zero, il y a un côté artistique. Les personnages étaient atypiques et n’étaient commun à la vague de mode japonaise. Dans Apocrypha, les ¾ des personnages sont bateaux et ne dégage rien. Désolant, pour des personnages censés être de grands noms historiques. Au final, seul deux ou trois Servants sortent un peu du lot avec bien sûr Mordred, un des seuls intérêts du récit.
En effet, celle-ci est relié directement à Arthur, Saber la plus connue de la saga et sans aucun doute son personnage le plus emblématique. Ce dernier est notamment beaucoup utilisé dans la licence mais ici, il ne s’agira pas de lui, un bon point puisque cela permet de s’intéresser à d’autres personnages. Hélas, bien que le côté nostalgique avec les liens qu’on nos nouveaux personnages avec des anciens comme Mordred et Arthur ou encore Jeanne d’Arc et Gille de Rais, on remarque encore une fois que Type-Moon veut vendre ses nouveaux héros en titillant la fibre nostalgique. Cela marche avec les deux exemples sités plus haut mais le coup du Kotomine Shiro ne prend pas. On se rend bien compte qu’il s’agit là d’un personnage créé un peu au hasard à qui l’on aurait attribué un lien avec un ancien personnage mythique de la saga, à savoir Kotomine Kirei. Ajouté à cela son prénom, qui en intrigue plus d’un et son physique qui fait notamment penser à un Archer (Fate/Stay Night) et voilà que vous avez amadoué un public assez facilement.
Le problème de cette nouvelle série est donc qu’elle est faite pour de la consommation dite “rapide”. On ne s’attardera pas longtemps dessus. On assiste donc à un manque cruel d’investissement dans la création de l’univers et notamment des personnages. Type-Moon fonctionne désormais dans un mode de production à la chaîne où il faut engrosser le fan avec de nouveaux personnages et de nouvelles séries. C’est fort dommage pour un tel univers avec autant de potentiel que Fate. D’un point de vue graphique, les dessins ne sont pas fameux non plus. A l’instar de la globalité scénaristique, il semblerait que l’équipe ne se soit pas foulés pour trouver un dessinateur dont le style rentrait plus dans les normes de la saga.