- Auteur : Shuzo Oshimi
- Genre : Seinen, Thriller
- Editeur : Ki-oon
Synopsis : Nanako sait désormais que son petit ami est le pervers que tout le monde recherche : la fleur au centre de leur salle de classe dévastée en est la preuve… Sauf que la jeune fille ne veut pas rompre pour autant ! Alors que Takao refuse de la voir, elle va jusqu’à crier ses sentiments pour lui sous sa fenêtre, ébruitant son secret par la même occasion.
L’adolescent ne pense plus qu’à disparaître… Sawa n’a donc aucun mal à le convaincre de l’emmener de l’autre côté des montagnes enserrant la ville. Mais les deux collégiens sont vite rattrapés, d’abord par Nanako puis par la police qui ramène tout le monde à la maison. Entre l’amour de Nanako et les obsessions de Sawa, Takao va devoir faire un choix…
Les Fleurs du Mal est une œuvre qui sort du lot, elle aura mis du temps à arriver en France. Cependant elle se démarque fortement des autres mangas en cours de publication. Le tome 3 fut riche en stress et en escalade événements, dans la suite notre héros va payer les pots cassés de sa précédente escapade. Son comportement va changer, il commence par s’auto flageller, s’en voulant et demandant constamment pardon pour son acte. Dans les tomes précédents notre héros cherchait à fuir Sawa le tyran et à se rapprocher de Nanako sa muse. Ce qui est intéressant dans la suite c’est que la situation s’est renversée Sawa semble devenir la muse de Takao et Nanako la personne à fuir. Par contre ce qui reste toujours confus à saisir ce sont les sentiments de notre héros, développe-t-il des sentiments pour Sawa ? Est-il frustré car il a perdu son but (Nanako), cherche-t-il à sauver Sawa ? L’aime-t-il ? Veut-il jouer à hadoKen avec ? Beaucoup de questions qui restent en suspens jusque la fin du tome. On restera cependant tourmenter par les choix de notre héros et des répercussions sur les autres personnages.
Au travers du prisme de pureté que représente Nanako, nous allons subir ce que représente une rupture les tenants et les aboutissants, avec des intervenants direct et indirect. Un sentiment de gêne naît, les personnages s’appréhende, s’ignorent et souffrent en silence. Sur ce point Takao n’a pas murit, la fuite reste la seule option envisageable pour lui.
A l’inverse le prisme de perversité que représente Sawa, dont l’influence sur notre héros semble s’estomper de début de tome, revient à la charge. Comme si le principe de l’échange équivalent s’appliquer, on découvre un peu le background et l’intimité de Sawa mais on n’y gagnera qu’une descente plus profonde dans les abysses de la frustration et de la perversion.
Notre héros se perd dans ce tome, lui qui précédemment pensait avoir trouvé un cap à suivre se retrouve une nouvelle fois au milieu de la tempête de doute qu’est l’adolescence. Une nouvelle voie s’offre à lui, il va la suivre sans réfléchir. Elle est sombre et pleine de déviance, il s’y jettera la tête la première. L’auteur nous le retranscrira parfaitement d’un point de vue graphique. Les fleurs du mal pleuvent à foison dans ce tome mais c’est le final que c’est frappant. Le noir, l’obscurité n’est plus trouble, elle est uni est presque douce, comme si Takao n’hésitait et qu’il avait accepté sa perversité. Mais c’est aussi le traitement graphique accordé à Sawa qui reprend de la place sur les planches.
Je pourrais facilement lire la suite et fin de l’œuvre en cherchant bien sur le net. Mais ce serait me privé d’un plaisir à la lecture. Les fleurs du mal est une épopée sombre, peut-être malsaine pour certain mais empli de sincérité et peut-être même de vérité sur nous-même (faites pas genre, on a tous plus ou moins un coté déviant). Foncez lire si ce n’est pas encore fait.