- Auteur : Raku Ichikawa
- Genre : Seinen
- Editeur : Akata
Synopsis : Ayako est une jeune étudiante à Tôkyô, en école de mode. Pourtant, peu motivée, elle ne trouve pas l’inspiration pour créer des designs satisfaisants et originaux. Mais grâce à l’amulette qu’elle porte autour du cou, une opportunité inattendue va se présenter à elle : Hodja, immigré turc, va lui proposer de travailler en tant que serveuse au sein d’Aksehir, son petit restaurant égaré au cœur de Shinjuku. Au fil de ses rencontres et de ses nuits de service, mais aussi du contact de Zakuro, fascinante danseuse orientale, Ayako va découvrir tout le charme de la culture turque… au-delà de tous clichés! Et si cette nouvelle ouverture sur l’étranger lui montrait enfin la Voie à suivre?
Ayako est comme la plupart des étudiantes. Bien qu’elle soit dans le domaine de la mode, cher à son cœur, il lui est tout de même impossible de réaliser son projet de fin d’année. Ce qu’il lui fallait? Un endroit où s’égarer et s’ouvrir au monde. »J’avais oublié que j’étais à Shinjuku. » C’est ce qu’elle fera dans ce tout nouveau restaurant turc dont le propriétaire la « séquestrée ». Hodja, sous l’effet de son amulette dite « nazar boncuk« , conclut qu’elle serait parfaite en tant que serveuse. Acceptant très rapidement, elle rencontrera une culture qui lui ai inconnu et dont elle voudra se sentir proche.
C’est la rencontre aussi d’une jeune fille qui n’a pas sa langue dans sa poche, Zakuro, qui tout comme elle, se pose des questions sur son avenir. Danseuse orientale amatrice, elle cherche tant bien que mal à se professionnaliser. En attendant, c’est avec volupté et liberté qu’elle danse chaque soir devant les clients émerveillés. Elle a pour qualité aussi de confectionner ses propres costumes. Ayako y portera un grand intérêt. En ayant vu ces vêtements aura-t-elle un déclic?
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce manga extrêmement novateur et rafraichissant. La mode, domaine de prédilection du personnage principal, mais aussi la danse et la cuisine. Parce que nous sommes dans un restaurant, nous avons une vue d’ensemble sur les spécialités turques, qui ont l’air des plus savoureuses. Lorsque l’on voit Hodja, à l’allure de Père Noël, s’affairer en cuisine, c’est un régal pour les yeux du lecteur.
Les repas sont animés par la danse orientale qui a de nombreuses sous-catégories. Il y a bien des aspects comme les divers vêtements ou encore le type de pas exécuté qui nous échappe en réalité. La diversité et complexité de la danse venue « d’Orient » à aussi propriétés pour le corps féminin. Tant de chose que nous ne savions pas et qu’il est heureux d’en avoir la connaissance.
Le trait du dessin est fin et réaliste. De même, il est détaillé et soigné notamment dans le décor et les costumes de Zakuro. Le contraste entre les jeux d’ombre et plan clair rend le dessin plus somptueux qu’il ne l’est. La couverture avec Ayako en coup de crayon estompé transcrit véritablement la douceur de l’œuvre. « Les nuits d’Aksehir » c’est aussi une histoire d’acceptation de soi et des autres. La recherche de soi et de son épanouissement personnel est importante. L’intégration de la culture turque donne une dimension presque ethnologique où le lecteur est initié aux us et coutumes. Raku Ichikawa, vivant à Istanbul, a fait preuve de recherche aboutit pour donner un tel manga. L’immersion est totale. Dans la même mouvance que « Brides Stories » ou « Reine d’Egypte », ce seinen de trois tomes seulement sera vous ravir à coup sûr.