Synopsis : Lieutenant Kurokôchi, de la 2e brigade d’investigation est un flic corrompu qui détient les pires secrets des politiciens et hommes d’affaires de la préfecture de Tokyo ce qui lui confère un grand moyen de pression sur eux. Le genre de policier dont Shingo Seike, officier envoyé par l’agence de police nationale a horreur. Mais le jeune inspecteur découvre bientôt que le vieux ripou à un objectif colossal que nul ne soupçonne !
Takashi Nagasaki nous livre ici un scénario aux petits oignons, si ce nom ne vous est pas inconnu c’est que vous n’êtes pas un fan de Naoki Urasawa, il s’agit du co-auteur de Billy Bat. La trame scénaristique est bien ficelée et aborde des thèmes intéressants qui poussent à la réflexion, tel que la frontière mince qui existe entre le bien mal, que le mal n’est pas toujours on l’on croit, qu’il ne faut jamais se fier aux apparences et surtout est-ce que la fin justifie les moyens ?
Les protagonistes quant à eux sont bien construit et complémentaires, d’un côté Keita Kurokôchi un flic véreux, puéril qui passe son temps à plaisanter de sorte qu’on se méfie pas de lui car en réalité il est extrêmement rusé. Il ne laisse rien au hasard et chacune de ses actions est calculée et il ne recule devant rien pour arriver à ses fins. De l’autre Shingo Seike un bleu avec un grand sens de la justice qui verra vite ses idéaux remis en question lorsqu’il découvrira ce que cache le système judiciaire. Il comprendra que le lieutenant Kurokôchi est un mal nécessaire pour arrêter les gros poissons qui nagent au-dessus des lois, néanmoins il ne le suivra pas aveuglément car ils ne partagent pas les mêmes valeurs morales.
Quant au dessinateur Koji Kono, il a fourni un excellent travail, le trait est réaliste et colle très bien à l’ambiance de l’œuvre, cependant certains détails comme le sang et la fumée ne sont pas bien reproduit, bien que l’on sente une nette amélioration dans le tome 2. Les décors sont assez bien réalisé bien qu’un peu trop sobre à mon goût et manquent parfois de détails. Les trames utilisées offrent de belles variations de tons. Le découpage des cases est assez classique il me fait même penser a du Franco-Belge bien qu’il y a parfois une double page ou une page entière consacrée à Kurokôchi ce qui donne généralement une scène extrêmement Bad-Ass ! L’intensité des scènes d’action est très bien retranscrite sans pour autant rendre les mouvements flous ou difficiles à voir.
J’ai beaucoup apprécié cette œuvre dont l’intensité monte crescendo, les rebondissements sont nombreux les protagonistes peuvent autant triompher durant un chapitre et se retrouver dans une situation désespéré le chapitre suivant. J’avais davantage l’impression de regarder une bonne série policière que de lire un manga et cela pour plusieurs raisons, premièrement les plans utilisés dans les cases ressemblent à ceux utilisés dans le cinéma.
Les dialogues sont travaillés et cela se ressent et pour finir le parallèle entre la police et les manigances politiques dans la police m’ont beaucoup fait penser à The Wire et sur certains aspect Kurokôchi ressemble à McNulty qui lui aussi était détester par la plupart de ses collègues et ses supérieur. Il ne recule devant rien pour lui et tout les moyens sont bons pour faire tomber un gros poisson quitte à transgresser la loi. Il y a quand même des points négatifs, ça manque de scène d’actions même si les quelques-unes sont épiques et les personnages secondaires manquent d’intérêt du moins au début cet aspect s’améliore dans le second volume.
Genre peu représenté dans le paysage manga français, L’inspecteur Kurokôchi est disponible chez Komikku Editions et est disponible depuis le 19 mars 2015.
1 commentaire
Génial ! j’ai adoré ce manga, je ne le connaissais pas, j’ai commencé le tome 1 est je suis totalement lancé !
Merci vous êtes les meilleurs je vous aime, embrassez-moi !