- Auteur : Fumio Obata & Tetsuya Tsutsui
- Genre : Suspense, Thriller
- Editeur : Ki-Oon
Synopsis : Takeru, Sota et Kyoko sont trois amis d’enfance qui partagent un rêve commun : celui de quitter au plus vite leur quartier mal famé. Pour eux, violence, alcoolisme et prostitution font partie du quotidien. Les discours de Paperboy, le justicier au visage couvert d’un journal et qui promet de se battre pour rendre leur fierté aux plus faibles, ne les laissent pas indifférents. Après l’agression de Kyoko par une bande de voyous du lycée, Takeru et Sota décident de suivre le modèle de l’internaute anonyme. “Œil pour œil, dent pour dent” devient leur nouveau credo, et la mort leur unique sentence…
Tetsuya Tsutsui est de retour sur Prophecy en tant que scénariste sur ce spin-off nommé « The Copycat », il a laissé le dessin a Fumio Obata (Un Thé pour Yumiko). Pour commencer, on retrouve un groupe de 3 amis lycéens vivants dans un quartier assez pauvre de Tokyo, on a Takeru (qui bosse dans un bar gay), Sota (qui travaille dans un konbini avec son salaire volé par son père) et enfin Kyoko (qui est obligée de faire l’escort-girl).
L’univers de The Copycat évolue en parallèle avec celui du récit original, l’histoire commence au second crime perpétré par Paperboy. Dès le début, on remarque que Obata ne lésine pas sur la censure, car contrairement à Tsutsui qui évitait de montrer les scènes trop violentes, on a à faire à une version de Prophecy plus violente. Alors que la série originale voulait montrer les problèmes psychologiques au Japon dans la vie quotidienne, ce spin-off met plus en avant les conflits physiques entre les plus forts et les plus faibles. Cela ce voit dès le début, où l’on remarque que le trio de lycéens a grandis dans un des quartiers japonais les plus malfamé de la capitale, cela se remarque par le fait que les 3 protagonistes effectuent des boulots pour pouvoir s’en sortir et quitter leurs taudis. L’un se fait exploiter par son père, alors que les deux autres sont prêts à tout pour réussir à se faire de l’argent. Puis vint l’accident de Kyoko lors de ses premiers jours en tant qu’escort-girl, le client l’a littéralement tabassé et elle se retrouve à l’hôpital, ce qui attise la colère de Sato qui souhaite pouvoir se venger. Son ami Takeru y voit une bonne opportunité puisqu’il lui propose un plan pour attraper le mec qui a blessé Kyoko, ce qui revient à imiter Paperboy, et montrer que ces jeunes gens peuvent protéger les faibles des brutes. Ainsi, profitant d’un internet très présent et médiatisé au Japon, les deux jeunes garçons commencent à copier Paperboy en demandant des dons pour « humilier » publiquement une certaine personne, réglant ainsi leurs problèmes d’argents. C’est ainsi que Kyoko a pu faire le lien avec son agresseur, et à deviner que les deux « faux » Paperboy n’étaient nul autre que ses amis d’enfances, décidant par la même occasion de les rejoindre, bien qu’au final, ce trio de Paperboy s’annonce publiquement comme des faux Paperboy mais plutôt comme des copycat, ce qui a lancé une grande confusion auprès de leurs fans.
Au niveau du scénario, ce spin-off est plutôt bon, il montre une évolution parallèle à l’univers principal malgré quelques incohérences comme la police d’internet qui n’est jamais mentionnée une seule fois, et pourtant, à ce niveau-là de l’histoire, ils sont déjà en train de traquer Paperboy.
Copycat a cependant les même sujets que son histoire principale, qui sont la violence gratuite et l’effervescence d’internet dans le monde d’aujourd’hui. Le problème d’internet, c’est que cette violence gratuite est acceptée par tous les utilisateurs d’internet, encourageant ainsi les méthodes barbares de Paperboy qui, malgré ses bonnes intentions, ne peut se permettre de venger les faibles d’une telle façon.
Au niveau du dessin, on a un style totalement différent de Tsutsui, celui-ci préfère privilégier la violence pour montrer une face plus sombre de la société japonaise, et ainsi dénoncer les problèmes de certains jeunes n’évoluant pas dans les meilleurs conditions possibles.
Pour finir, ce premier tome est un bon début, malgré le fait que ces nouveaux Paperboy soient beaucoup plus agressifs physiquement que l’original et par conséquent, ils choquent plus par leur violence qu’autre chose. L’ajout de cette violence fait que Copycat reste moins bon que Prophecy, surtout par rapport au fait qu’il soit un spin-off, et donc une version plus malsaine qui entache un peu la qualité du scénario.