- Auteur : TOBITA Nikiichi
- Genre : Aventure, Fantastique
- Editeur : Kurokawa
Synopsis : Troisième fils de la grande famille de samouraïs Yoshinaka, Toranosuke est le seul survivant de l’assassinat de son clan par une horde de ninjas cruels et puissants. Il parcourt désormais le Japon à leur recherche. Son but : les exterminer. Pour venger sa famille, il doit aussi retrouver celui qui les a tous trahis : Kazemaru, son frère d’armes.
La grande guerre entre samouraïs et ninjas s’apprête à enflammer le Japon…
Après Monster x Monster chez les éditions Ki-oon, Tobita Nikiichi revient chez nous avec un nouveau titre, cette fois-ci chez Kurokawa, Shinobi Gataki. Etant donné la qualité de sa première oeuvre, qui était plus que correct pour un premier récit sérialisé, on attendait beaucoup des prochains titres de l’auteur et on ne peut dire qu’une chose, c’est que ce nouveau manga, grâce à son premier tome à réussi à nous conquérir.
Nous suivons donc le périple de Toranosuke, un samourai qui, suite à l’extermination de son clan par des ninjas, se lance à la recherche de celui qui a causé sa perte ainsi que celle de sa famille, Kazemaru, anciennement grand ami de notre héros. C’est dans un cadre du Japon féodal que Toranosuke va mener sa quête de vengeance. Fantasme de bon nombre de lecteurs, ce Japon fait rêver les foules et est ancré depuis longtemps dans l’imaginaire collectif, ce qui offre un premier point d’accroche. Ajouté à ceci, les figures des samourais et ninjas, qui, au même titre, fascine le monde entier, nourrit encore plus l’imaginaire du lecteur. Certes, le fait de se servir de cette base comme univers du récit n’est pas des plus originales mais cela fonctionne et dès les premières pages, on est très vite happé par cette ambiance.
Nous sommes donc plongés dans cette retranscription de ce qui semble se rapprocher de l’époque Edo en suivant les aventures de Toranosuke, jeune samourai très mystérieux. En effet, il a comme caractéristique très particulière, le fait d’avoir un bras qui semble cacher un grand pouvoir qui lui permet de vaincre ses ennemis. A cause de la tragédie qui l’a frappé, Toranosuke est un homme solitaire et méfiant, ayant un cercle intime extrêmement limité. On y retrouve Mayuha, une femme qui l’aide à obtenir des informations quant à ses cibles ainsi qu’Akari, une jeune fille dont le clan a également été décimé. Par le biais de ce point commun, Akari va vite se rapprocher du héros et crée un duo fort et très attachant, à la manière de Kyo et Yuya dans Samurai Deeper Kyo. Leurs routes vont donc se croiser et depuis, ils ne se quitteront plus (ou plutôt elle ne le lâchera plus d’une semelle). Leurs personnalités étant à l’opposé l’une de l’autre, le décalage entre les deux créera des situtions comiques où Akari fera les 400 coups au pauvre Toranosuke. Cette complicité apporte donc bien entendu une bonne dose d’humour mais également une certaine légèreté dans un récit bien sombre.
Pour une deuxième série publiée, Tobita se débrouille extrêmement bien, d’un point de vue graphique. Les décors sont sublimes et les doubles pages ont un sens du détail incroyable. Il ne cesse d’utiliser des pinceaux pour continuer de donner une impression « japonaise » avec notamment des bulles faites au pinceau, qui rappelle tout de suite le travail d’Inoue Takehiko dans Vagabond. Tobita approfondit donc son univers par son art et ne se contente donc pas seulement de reproduire une réalité éloignée dans le temps. Il imprègne chacune de ses planches de l’ambiance japonaise. Ses personnages sont aussi très réussies, notamment lorsqu’il les dessine avec une expression très appuyée. On ressent tout de suite la détresse de ces derniers lorsqu’ils pleurent ou bien leur rage quand ils font face à leurs ennemis.
Pour le dernier trimestre de 2019, Kurokawa frappe fort avec Shinobi Gataki, une série prometteuse mais qui ne sera malheurement composée que de cinq volumes. On a déjà hâte de pouvoir lire la suite et retrouver nos deux protagonistes. Cependant, un petit bémol nous a dérangé dans la lecture. Les textes dans la version française sont mal centrés dans les bulles, ce qui laisse de grands vides par endroit au lieu d’avoir la réplique bien au centre. Certes, il s’agit d’un léger détail mais qui a son importance dans l’expérience que l’on vit en lisant. En espérant que cela soit corrigé par la suite !