Parmi les mangas que l’on connaît, il en existe des intemporels et indémodables. Dragon Ball, One Piece, Saint Seiya, City Hunter ou GTO, certains d’entre eux en ont inspiré plus d’un, et permis l’éclosion d’autres mangas. C’est notamment le cas de Shonan Seven, digne successeur d’Onizuka.
Depuis quelques temps, les sorties de mangas se cumulent, les nouveaux titres continuent d’affluer, mais les têtes d’affiches restent les mêmes. Que ce soit My Hero Academia, Dragon Ball Super, ou One Piece, ils attirent l’attention, ne laissant que peu d’intérêt sur d’autres œuvres étant moins médiatisés et suivis par les lecteurs. C’est notamment le cas pour Shonan Seven, réalisé par Toru Fujisawa au scénario (Shinsuke Takahashi au dessin), qui déborde de nostalgie et d’énergie. L’auteur de Great Teacher Onizuka s’est lancé dans une nouvelle aventure qui nous sort de celle de notre professeur préféré. Young GTO, GTO, GTR, s’il reste dans l’univers que l’on connaît, c’est une histoire inédite qui nous est livré par Fujisawa, mais toujours avec sa patte personnelle reconnaissable de tous. Shonan Seven nous fait suivre le destin d’Ikki Kurokami, un lycéen fraîchement arrivé au lycée Tsujido, avec un objectif bien précis, celui de remporter le tournoi du Shonan Seven.
Ce tournoi bien particulier a pour but de rassembler les 7 délinquants les plus forts de la région Shonan, dans le but de les voir s’affronter, et d’assister à la victoire du meilleur d’entre eux. Une victoire symbolique qui aura le mérite d’apporter une grande notoriété, ainsi que la gloire qui va avec, au lycée qui sortira victorieux de cette bataille. Mais avant d’en arriver là, il va falloir parvenir à franchir les qualifications pour être l’un des représentants du lycée, un premier obstacle sur la route d’Ikki qui fera le nécessaire pour s’en sortir. Jusque-là, le portrait dressé du manga n’a rien de fameux, des délinquants, de la baston, et une bonne dose de testostérone en prévision, rien de révolutionnaire ni de particulier. Mais c’est à ce niveau là que l’on constate que Shonan Seven porte bien la patte de Toru Fujisawa, car c’est avec des éléments aussi basiques qu’il parvient à créer un univers génialement fou.Le premier paramètre est bien évidemment l’humour, un aspect omniprésent dans les œuvres de Fujisawa, et qui se distingue de ses collègues mangakas. Petites culottes, chantage sexuel, nez qui saignent, et histoires d’amours, toutes les situations sont propices à un quiproquo et à un retournement inattendu mais hilarant. Le personnage principal étant puceau (tout comme Onizuka), son sang ne fait qu’un tour lorsqu’il a la possibilité de conclure, ce qui a le mérite de l’embarquer dans des aventures toujours plus surprenantes.
Surprenantes, c’est aussi l’adjectif que l’on peut employer pour décrire les bastons dans lesquelles Ikki se retrouve. A l’instar d’Onizuka, Ikki utilise tous les objets dans son environnements pour se défendre. Règlement de compte dans un parc ? La balançoire fait office de tremplin pour prendre de la hauteur et coller une praline en pleine poire. Affrontement à poil dans un love hôtel contre deux malabars qui ont des armes blanches ? La serviette de bain bien retournée se trouve être une belle alternative à un fouet. Comme nous l’a déjà montré le très bon Jojo’s Bizarre Adventure, tout élément aussi banal soit-il peut être exploité par l’auteur pour devenir surprenant et rocambolesque. De la baston et de l’humour dans l’assiette, Fusijawa saupoudre une bonne dose d’honneur et de fierté chez ses personnages pour rajouter un véritable enjeu à chacune des confrontations. Se battre pour ses camarades, se battre pour ses convictions, se battre pour sa fierté, ou une soif de force incommensurable, la thématique de l’honneur est prédominante dans le manga et contraste fortement avec l’environnement ou règne la drogue, l’argent, et le proxénétisme. Une volonté de l’auteur de prouver que rien est tout blanc ou tout noir, très souvent ce sont surtout des nuances de gris qui subsistent dans les problèmes actuelles que l’on connaît, ajoutant un attrait réaliste au récit de Fujisawa. Finalement, Shonan Seven c’est simple comme tout, de gros fous rires, de bonnes bastons, et une énorme dose de valeurs fortes, qui viennent nous réchauffer le cœur, au meilleur moment de l’année avec la fin de l’été qui se profile. A consommer sans modération.