- Auteurs : Yamaguchi Mikoto (story), Kitakawa Touta (art)
- Genre : Ecchi, Gore
- Editeur : Delcourt Tonkam
Synopsis : Deadtube. Les jeunes gens n’ont plus que ce nom de site de partage de vidéos à la bouche. En fonction du nombre de vues, il peut rendre n’importe qui incroyablement riche. Mais seuls les vidéos les plus trash, les plus humiliantes ou dangereuses intéressent les
gens. Accepter d’y participer, c’est prendre le risque de finir dernier et d’endosser tous les crimes réalisés par les autres prétendants. C’est à ce jeu morbide que vont jouer Mai et Tomohiro…
Décidement, la plateforme de vidéo de Google ne cesse de faire parler d’elle. Ces dernières années ont vu l’explosion de ce que l’on appelle « les stars du net » ou plus communément, les Youtubeurs. Connaissant un succès qui grandit de jour en jour, ces vidéastes prennent une ampleur sans précédent au sein du quotidien de chacun, allant même jusqu’à titiller l’inspiration de nos amis japonais notamment Yamaguchi Mikoto qui s’est emparé du phénomène.
Le titre ne cache rien, l’histoire ne tourne pas autour du vrai site de partage de vidéos. Il s’agit là de Deadtube ou la face cachée d’internet. En effet, au-delà des simples vidéos que l’on peut trouver tels des tops, des podcasts, tutos beauté, internet est un monde bien plus sombre. Ici, Yamaguchi dépeint cet aspect méconnu et des dangers qu’il peut représenter. Deadtube n’est pas une œuvre qui se veut réaliste, les propos sont poussés à l’extrême mais cela n’enlève en rien leur impact.
Tout tourne d’un jeu, pas très original certes mais là où certains auteurs proposeront un Battle Royal, Yamaguchi écrit un problème qui est plus d’actualité, celui de l’argent. Les personnages s’adonneront aux pires abominations pour empocher le pactole. Pour cela, c’est très simple fourni de magnifiques vidéos de meurtres en direct. Comme dit précédemment, le manga ne se prend pas au sérieux, il est absurde et n’est que le reflet d’internet aujourd’hui, c’est-à-dire du sexe et de la violence.
C’est avec le trait de Kitakawa que l’horreur est propulsée à son apogée. Entre viols, attouchements, suicides, chantages ou encore voyeurisme, l’être humain est présenté dans son plus simple appareil qui est l’égoïsme. Les dessins sont corrects sans forcément être transcendent pour autant, Kitakawa arrive bien à représenter l’extrême abord où peuvent s’aventurer les hommes afin de satisfaire leur désir. Beaucoup de scènes de sexe et de nudité sont présentes mais servent pour illustrer la bêtise et le côté grotesque du manga car oui, il n’est rien de plus qu’une caricature de la réalité.
Deadtube est donc une œuvre qui surfe sur la vague « putaclic » que les internautes aiment tant utiliser pour parler du contenu proposés par certains. Le manga se sert de cela pour marquer le lecteur. Pas d’histoire fortement passionnante, des personnages vides et clichés au possible, tout est mis en place de sorte à ce que seules les scènes gores interpellent le public et il faut l’avouer, ça marche. Les seuls véritables produits proposés restent alors la violence et le sexe, parfois même combinés.