- Auteur : MIYAZAKI Hayao
- Genre : Artbook
- Editeur : Glénat
Synopsis : L’empire de Laputa flottait autrefois librement dans les airs et régnait sur le monde. Mais comme tous les empires, il chuta. Seuls quelques débris de la prospérité passée continuèrent de flotter dans les cieux, portant les vestiges d’un palais immense et somptueux où dorment de fabuleux trésors. Trésors d’ailleurs convoités par une bande de pirates du ciel, « la bande de Dora », et par un régiment militaire.
Vivant dans une ferme isolée au milieu des montagnes de Gondoa, Sheeta est un jour enlevé par Muska, un agent des services secrets du gouvernement aux sombres ambitions, très informée sur Laputa. Cette jeune orpheline possède un pendentif, « la pierre volante » qui pourrait conduire au royaume légendaire, faisant ainsi objet de convoitises. Lorsque Sheeta parvint à s’enfuir, elle fait la rencontre d’un jeune garçon d’une cité minière, Pazu, en quête de vérité sur l’existence de Laputa. Poursuivis par Muska et par la flotte de l’armée, les deux enfants s’entraident pour découvrir avant eux le château dans le ciel.
Sorti le 5 mai 2021, cet ouvrage présente une compilation de croquis préparatoires, d’extraits du film, des celluloïds, d’esquisses de décor, des recherches graphiques des personnages et les mémos personnels du film d’animation Laputa, le château dans le ciel, conçu, écrit et réalisé par Hayao Miyazaki. Tout est de la main de l’auteur, nous y trouvons d’ailleurs divers commentaires recueillis par celui-ci. Concernant les explications techniques, Glénat a eu l’occasion de collaborer avec Tsutomu Ida, assistant réalisateur du studio OH ! Pro.
Le Château dans le ciel est le troisième long métrage de Miyazaki, réalisé en 1986 au Japon. Il n’est pourtant sorti que très tardivement en France (2003) suite au succès du Voyage de Chihiro et de Princesse Mononoke. Comme pour Nausicaä de la Vallée du Vent, Miyazaki construit un monde imaginaire en s’inspirant du rêve que l’homme a toujours eu de voler. Il trouve son inspiration dans le 19ème siècle et la première révolution industrielle.
L’artbook s’introduit en effet par une préface de l’idée directrice du film avec son contexte historique : nous sommes dans une époque de grandes découvertes où la mécanique fait encore rêver. La science reste encore une aventure, le monde urbain et le monde rural maintiennent un équilibre paisible. D’un point de vue graphique, il s’agit d’user de tous les trésors d’imaginations possibles afin de créer un monde dans lequel nous rentrons complètement tout en conservant le caractère imaginaire. Les machines présentes dans cet univers ne sont pas des objets produits à la chaîne, mais faites à la main, possédant ainsi une facture unique et humaine.
Si vous n’avez pas encore regardé Laputa, le château dans le ciel, évitez d’ouvrir ce gros bouquin ! Sur une centaine de pages, nous retrouvons de nombreuses captures d’écran issues du film. Ces assortiments d’images retracent chronologiquement l’histoire en présentant les coulisses de l’œuvre. Nous pouvons y tout le long trouver les notes et inspirations de Miyazaki de l’artbook, notamment par rapport à l’île flottante, originaire du troisième œuvre des Voyages de Gulliver (1726) de Jonathan Swift, « Voyage à Laputa », ou encore le robot géant inspiré du grand automate du Roi et l’oiseau (1979), et bien d’autres. Une grande partie de cet album présente également des celluloïds de film qui ont été retouchés, utilisés ou non dans l’œuvre sur des pages de qualité et agréable à tourner.
Il est important de noter que la partie introductive de l’artbook expliquent les évènements successifs entourant la période de réalisation du projet pour le film, ainsi que les tiraillements et les questionnements de l’auteur. Malgré une édition qui laisse à désirer, le récit reste très intéressant et enrichissant pour un grand fan des films Ghibli (ou de Miyazaki !), bien que lourd et désagréable à lire du fait des énormes blocs de textes…
À la fin de l’ouvrage, se trouve le script du scénario préparatoire sur une petite dizaine de pages avec les répliques des personnages, leurs actions et la scène-clé. Après avoir feuilleté cette partie, il me semble peu intéressant d’y développer un avis, si ce n’est qu’une retranscription résumée du film à l’écrit, il n’y a pas grand-chose à dire.
En résumé, L’Art du Château dans le Ciel est un artbook très joli et informatif ! Je reste quand même déçue de l’édition du texte… En comparant avec l’artbook consacré au Voyage de Chihiro, j’ai trouvé le travail beaucoup plus bâclé : tout est si monotone. Aucun texte en gras pour attirer l’œil (peut-être uniquement sur une ou deux pages d’illustrations et pour le script en fin d’ouvrage), que des gros blocs très lourds qui ne donnent absolument pas envie de lire. Mais la série de croquis préparatoires, esquisses de décor et personnages relèvent (presque) totalement le niveau ! Les mises en pages des pavés d’image par rapport aux scènes et aux couleurs du film sont absolument attrayants ; et avec une centaine de pages, il y a de quoi être émerveillé par le travail de Miyazaki et du Studio Ghibli ! Si vous voulez en admirer davantage, foncez sur cet artbook. Vous y découvrirez peut-être d’autres trésors de Laputa que le film n’a pas entièrement montré à l’écran !