Saga immortelle, Final Fantasy parvient toujours à conquérir le cœur des fans et ce depuis plus de trente ans. La licence phare de l’éditeur japonais, Square Enix n’a cessé de s’agrandir pour touché divers médias comme les animes, les films, les romans ou encore les mangas. Ces derniers sont nombreux et c’est dans le cadre du dix-neuvième impact de la Japan Expo que nous avons eu le plaisir de rencontrer Kameya Itsuki, dessinatrice sur Final Fantasy – Lost Stranger.
Vous êtes la dessinatrice du manga mais il y a également le scénariste, Minase Hazuki qui travaille avec vous. Comment se passe la réalisation de l’oeuvre entre le scénario et le dessin ?
Monsieur Minase Hazuki m’envoie son scénario par le biais de mon responsable éditorial puis je crée le story-board tout en rajoutant des éléments « mangas » en faisant des mises en scènes particulières pour que le script prenne vie en dessin. Après cela, je montre le storyboard au scénariste, toujours via mon responsable éditorial. Si Hazuki est d’accord, il y a ensuite un processus de validation par l’équipe de Square Enix dont Yoshida Naoki qui est le producteur de la licence et enfin, je commence l’encrage et la finalisation des planches.
Le manga est un dérivé de la célèbre saga Final Fantasy mais comment s’est passé la création de l’oeuvre ? Est-ce Square Enix qui l’a commandé ou vous qui avez approché le développeur ?
Mon précédent responsable éditorial m’a parlé d’un concours à propos du projet Final Fantasy : Lost Stranger parce qu’à l’époque j’étais auteur du manga Big Noise et il avait pensé à moi puisque je lui avais dis que j’aimais beaucoup Final Fantasy.
En parlant de Final Fantasy, les protagonistes de l’histoire sont de grands fans de la licence tout comme vous. Quels sont donc vos épisodes et personnages favoris ?
C’est compliqué. (rires) Mais je dirais que les épisodes 5, 7 et 10 sont mes favoris et dans chacun Faris, Aerith et Yuna sont mes personnages préférés.
Vous avez également été la dessinatrice du manga Kaidan Tochuu no Big Noise. Comptez-vous un jour vous mettre au scénario ou souhaitez-vous rester concentrée sur le dessin ?
Oui, la prochaine fois, j’aimerais bien créer moi-même mon oeuvre originale comme une oeuvre de fantasy, par exemple.
L’univers de Final Fantasy est tellement riche qu’il peut être compliqué de retranscrire toute la magie qui s’en dégage. Est-ce que c’est difficile de créer une oeuvre qui est un dérivé d’une saga aussi célèbre ?
C’est vrai que ça n’est pas quelque chose d’évident et quand j’ai commencé, je n’étais pas vraiment rassuré parce qu’il y a énormément de fans de la saga et je ne savais pas s’ils m’accepteraient en tant que dessinatrice de ce manga. Mais en venant ici, à la Japan Expo, j’ai rencontré beaucoup de fans qui m’ont rassuré et qui m’ont dit que mon travail était très bien, ça m’a donc fait beaucoup plaisir.
Collaborez-vous directement avec des personnalités qui ont travaillé sur la saga comme Nomura Tetsuya par exemple ?
Monsieur Nomura n’est pas directement concerné par ce projet de manga mais quand il m’est arrivé de créer des goodies, il y a des gens qui valident mes travaux parce qu’il y a des spécialistes chez Square Enix. Par exemple, quand je dessine des chocobos, des experts des visuels vérifient ce que je fais.
En tant que dessinatrice, vous devez créer tout cet univers et ces personnages. Est-ce vous qui décidez du chara-design ou était-ce déjà formulé dès le départ ?
Je m’occupe du chara-design donc je suis assez libre pour créer mes personnages. Par contre pour Shogo, l’éditeur précédent m’avait demandé à ce qu’il soit plus « beau gosse », j’ai dû donc changer plusieurs fois avant de trouver son design actuel.
Du coup, les personnages sont inspirés de certains Final Fantasy ?
Pour que les professions de chaque personnage soit clair, je me réfère surtout à Final Fantasy XIV, que ce soit les items, les armes ou armures. J’y joue actuellement d’ailleurs (rires), je suis une invocatrice.
Vous êtes forcément influencés par beaucoup de choses en tant qu’artiste comme Final Fantasy pour cette oeuvre mais y a-t-il d’autres choses qui vous inspirent que ce soit dans les mangas, jeux vidéos, etc… ?
Pour ce qui est du style, Fullmetal Alchemist est une grande influence, surtout pour le fait qu’il y a un ton assez comique mais on peut vite passer à un ton beaucoup plus sérieux. Je citerais aussi Alfons Mucha. J’aime beaucoup la nature et les paysages également qui m’inspirent beaucoup tout comme les villes européennes et le fait de venir en France me permet de développer cette inspiration.
Trouvez-vous qu’aujourd’hui, au Japon, avec le nombre incroyable d’oeuvre qui débarque chaque jour, il est encore plus difficile de devenir mangaka ?
Je pense plutôt que ça fait beaucoup d’occasions proposées pour les jeunes. Même sur le net, on peut publier des mangas avec tous les nouveaux médias.
Merci aux éditions Mana Books ainsi qu’à l’ensemble des médias présents durant cette conférence.