Après des opus orientés actions, la série se la joue retour aux sources avec cette fois-ci une vue à la première personne. Ce vent de fraîcheur est une bonne initiative mais est-il celui escompté ? Vaut-il le coup de se lancer dans l’aventure après des opus à bout de souffle ? La réponse dans notre modeste avis.
Twilight Zone
Ethan est un jeune homme fringuant n’ayant malheureusement plus aucune nouvelles de sa femme Mia depuis maintenant trois ans. Qu’est-elle devenue ? Où est-elle passée ? La question demeure jusqu’au jour où notre héros reçoit une VHS où il voit sa femme le supplier de la sauver. Sans y réfléchir, Ethan se jette dans la gueule de ce qui va s’avérer être un très gros loup. Direction la Louisiane et le bayou humide. Plus précisément, le rendez-vous est donné dans une maison hantée, abandonnée, délabrée (rayez la mention inutile). L’histoire du jeu s’ouvre là-dessus. Ethan doit donc à la fois trouver sa femme, comprendre ce qui a pu lui arriver, mais aussi, une fois entré dans le manoir, tenter de s’en sortir indemne. En plus de cela, l’intrigue nous emmène à la rencontre de la famille Bakers. Ces derniers ne sont pas… »normaux ».
Mention spéciale au père totalement tordu et n’hésitant pas à tuer ceux pouvant lui barrer la route comme un pauvre policier venu voir ce qui clochait dans la maison. On ne va pas évoquer le scénario dans son intégralité, mais celui-ci tient en haleine à peu près jusqu’à la fin. En effet, il a tendance à perdre en saveur et intensité dans son dernier sprint. Mais l’ensemble est si savoureux qu’on peut lui passer cette petite erreur de parcours.
Gameplay horrifiant
Le cœur de ce Resident Evil 7 réside dans son gameplay. Exit la troisième personne, des personnages survoltés et de l’action à tire-larigot. Place désormais à une vue à la première personne, un personnage humain et des phases terrifiantes. Le bayou oppressant donne l’impression d’être dans les derniers épisodes de la première saison d’un True Detective. Les joueurs cherchant de l’action pure et dure seront très vite déçus contrairement aux puristes de la série. En effet, le titre se veut davantage dans l’horreur et le jumpscare. On sent très clairement l’influence de Silent Hills P.T. de plus, les innombrables énigmes rappelant les premiers opus donnent clairement le ton. Il vous faudra fouiller tous les recoins de la grande maison ou plutôt le grand manoir. Celui-ci est un véritable labyrinthe.
Nombreux seront les allers retours d’une pièce à l’autre de la maison pour trouver la bonne clé ou les bons objets à combiner pour ensuite avancer dans l’histoire. Sans compter sur le père Baker surgissant de n’importe où rappelant sans mal le Némesis de Resident Evil 3. C’est véritablement un tournant bienvenu qu’a entrepris Capcom. Ethan est un personnage intéressant à jouer, ce dernier est des plus téméraires et il en faut du courage pour traverser tout ce qu’il doit subir. Perdre une main, se la voir « raccrocher », tenter de fuir au péril de sa vie, comprendre ce qui arrive dans cette famille… autant de choses qui font que l’aventure est folle. Malgré tout ça, des armes sont disponibles pour se battre contre la famille ou les différents ennemis que vous rencontrerez. Vous pourrez utiliser une hache, un glock, un fusil à pompe ou encore un très utile : lance-flamme.
Des VHS sont disséminés un peu partout au fil de votre aventure. Ces derniers sont des flashbacks jouables et permettent de comprendre des événements antérieurs et ainsi découvrir ce qui a pu se passer pour les différents personnages présents dans le jeu. C’est une bonne chose de pouvoir être acteur de ces scènes surtout que beaucoup d’entre elles sont stressantes et vous demanderont de vous cacher et non de dézinguer à tout va. Sans compter que vous trouverez tout de même des munitions assez souvent tout comme l’herbe ou encore les bouteilles de soin. Vous en trouverez tout de même pas mal au long de l’aventure. Resident Evil 7 a tout de même des points négatifs. L’IA n’est pas folichonne et facile à berner durant les phases d’infiltration. Les patterns des ennemis étant faciles à mémoriser. En plus de cela, le jeu ne permet pas de débuter le périple en mode survie. Seulement les modes facile et normale sont proposées. Il vous faut terminer le jeu une première fois pour avoir le droit d’y accéder. C’est assez dommageable dans le sens où la difficulté n’est pas très élevée dès le départ. Il aurait été préférable de se jeter dans la gueule du lion avec la difficulté au max.
Outre tous ces aspect, Resident Evil VII vous tiendra en haleine une dizaine d’heure et vous fera vivre une belle descente aux enfers à la manière d’un Outlast ou encore Penumbra. Petit clin d’œil à la série avec des pièces spécifiques pour sauvegarder sa progression. Pas besoin d’encre mais tout de même, il y a des endroits fait pour souffler un peu en se sentant en sécurité tout en sauvegardant.
Et la VR dans tout ça ?
La VR apporte un gros plus dans l’immersion avec le PlayStation VR. Encore faut-il le supporter, ce qui n’est pas mon cas. Ayant appelé deux amis à tester la bête, ces derniers ont été happés par les sirènes du motion-sickness. Outre cela, ils étaient agréablement surpris et ont eu très peur dans les nombreux jumpscares présents dans Resident Evil 7. C’est une bonne chose que le titre soit totalement adapté pour ce genre d’expérience. En ayant déjà peur de base seulement devant mon écran, les diverses phases au casque, même malade, font leur effet. C’est une expérience à faire bien entendu si vous en avez les moyens. Autrement, vous ne passerez à côté de rien sachant que l’expérience reste la même dans les deux cas. A voir si vous souhaitez pousser l’expérience à fond. Attention quand même, pour les personnes cardiaques.
Un jeu à faire ?
Resident Evil 7 est-il une expérience à faire ? La réponse est : oui. Il apporte un vent frais dans la licence et augure du bon pour les prochains volets. Nous perdons le côté action au détriment d’un véritable survival. La peur est à tous les recoins, les énigmes sont vraiment sympathiques et stressantes et le Némésis incarné par le père Baker est des plus angoissants. Bref, si vous aimez la série et les survival horror alors oui, Resident Evil 7 est un jeu à faire.
Resident Evil 7 souhaite renouer avec ses racines en changeant la recette. La première personne est à l’honneur tout comme le côté survival rappelant l’ambiance sombre d’un Condemned ou d’un Amnesia. L’action n’est pas omniprésente, il vous faudra réfléchir aux différentes énigmes et tenter de survivre dans ce manoir hostile. Ethan est un personnage doté d’un humour parfois cynique. Juste petit bémol : il avance très lentement, même en sprint. Les munitions sont abondantes tout comme les soins.
Le mode survie n’est pas présent dans le départ. Malgré tout cela, l’expérience et l’histoire sont véritablement intéressante, malgré une fin un peu en deça. Si la série vous tente et si vous n’avez encore jamais touché un opus, ne vous inquiétez pas, car il ne reprend rien de ses prédécesseurs. Il se cache sous des airs de reboot et ce n’est pas plus mal pour prendre un nouveau départ.