C’est la tradition, chaque grand shonen se doit d’avoir son jeu de combat tout comme Dragon Ball et sa série des Budokai, Naruto et ses Storm ou encore Saint Seiya avec Soldiers’ Soul. C’est donc ainsi que One Piece, le manga numéro un mondial bénéficie enfin de son propre fightning game sur console nouvelle génération. Premier jet d’une (future ?) nouvelle série de jeu vidéo, Bandai Namco se doit de conquérir le cœur des fans. Alors… défi relevé ?
Une arrivée douteuse
Certes, les fans attendaient grandement un jeu où l’on pourrait se battre les uns contre les autres, se doter de son personnage préféré et user de ses techniques fétiches pour mettre à mal l’adversaire. Après la trilogie des Kaizoku Musou (ou Pirate Warriors pour l’occident), la joie est bien vite retombée malgré que les titres aient été plutôt bon pour leur genre. Et voilà le problème justement, le genre, les musou n’étant pas très populaires hors des frontières du pays du Soleil Levant, les trois jeux tirés de la licence One Piece ont eu énormément de mal à satisfaire les joueurs. Dans le même temps, ce sont les jeux de la saga des Storm qui faisaient frémir les fans de manga, quoi de plus normal lorsque l’on voit la qualité des titres proposées par CyberConnect2. L’annonce de Burning Blood a bien sûr fait lever les foules mais qu’en est-il une fois la manette en main ?
Marineford, encore et encore
Le mode histoire, à la différence d’un Budokai Tenkaichi ou d’un Storm ne narre pas la totalité de l’intrigue de l’œuvre mais se concentre sur un seul arc : Marineford. Bien qu’il soit la pièce maitresse de la première partie du manga, il ne constitue cependant pas le seul intérêt de l’histoire. Peut-être aurait-il fallu procéder comme un Storm et parsemer l’histoire de Luffy et son équipage à travers plusieurs jeux ou bien nous offrir la possibilité de redécouvrir les autres arcs qui ont marqué l’œuvre comme Alabasta, Skypiea, Enies Lobby ou plus récemment Dressrosa. Ce dernier aurait été plus logique étant donné que la jaquette du jeu nous montre les protagonistes de cet arc. C’est donc la Guerre au Sommet que nous revivons à travers quatre routes qui sont celles de Luffy, Akainu, Shirohige (Barbe Blanche) et Ace. Quelques défis vous seront proposés mais rien de bien compliqué en soit. Une quinzaine de combats vous attend dans chacune des routes mais ne constitue que quelques heures de jeu, celui de Luffy ne relevant que du simple didacticiel.
Haki vs Logia ?
Vous l’aurez donc compris, le jeu ne brille pas grâce à son mode histoire. En revanche, là où il est efficace c’est dans son gameplay. La prise en main est simple, chaque touche donne accès à une action. Additionnées les unes aux autres vous pourrez alors dévaster votre adversaire avec des combos propres à votre personnage. Là où le jeu propose une touche d’originalité est la possibilité de contrer une attaque avec l’aide de vos partenaires qui se feront un plaisir de venir vous aider mais faites tout de même attention à ce que l’adversaire n’appelle pas également son allié ou votre barre de vie diminuera drastiquement. Le titre mise sur un système de jeu qui se veut équilibré. En effet à la manière d’un Tekken, vos personnages monteront de niveau en niveau ce qui accroîtra votre puissance et votre vitesse permettant ainsi de progresser de manière à ce que vous contrôliez de mieux en mieux vos personnages préférés. Les développeurs ont également grandement insisté sur un point du jeu : le 3 vs 3. Cet aspect est bien mis en place et propose de passer du 1 vs 1 au 9 vs 9, ce qui ajoute du fun et de l’intensité durant les périodes de jeu. Sachez également qu’en fonction des personnages que vous associerez, des scènes d’intro exclusives apparaîtront, tentez l’expérience en mettant dans la même équipe le trio ASL composé des frères Ace, Sabo et Luffy ou encore des rivaux Sanji et Zoro. Cela reste un détail mais pour tout bon fan qui se respecte, ça fait toujours plaisir.
Une sélection décevante
Bien que le jeu nous offre la possibilité de jouer avec quarante personnages différents, bon nombre ont été passé à la trappe en les envoyant en simple support. Parmi ceux-ci, Lucci, Magellan Garp ou encore Caesar, qui pourtant étaient jouables dans les Kaizoku Musou et qui sont très appréciés du public. Parmi les soutiens, des noms comme Vergo, Rayleigh, Kyros, Kinemon, Killer, Bepo et bien d’autres nous rebutent car il y avait moyen de les ajouter au roster principal. Qui dit personnage dit tenue et bien que ce soit un détail, peu de choix nous sont proposés. Evidemment, les DLC offrent la possibilité de changer les vêtements de certains personnages mais on aurait bien aimé pouvoir jouer avec les Mugiwara avant l’ellipse, juste pour le style. Du côté des maps disponibles, seulement dix ont été sélectionné ce qui est vraiment dommage pour une œuvre où les lieux sont si riches qu’une dizaine de plus n’aurait pas été de refus.
One Piece a beau connaître un succès sans précédent malgré les années qui passent, en jeu vidéo, c’est une tout autre histoire. Malgré quelques bons titres, la grande majorité a toujours déçu le public. Burning Blood est probablement l’ultime espoir des fans à travers le monde et même s’il a quelques défauts, il relève le défi haut la main. N’oublions pas qu’il s’agit sans doute du premier opus d’une nouvelle licence pour l’œuvre d’Oda Eiichiro, et que les prochaines seront plus abouties, plus complètes. C’est donc un Burning Blood premier du nom, très bon qui nous est offert, bien que la VF tue parfois littéralement le tout, comme lorsqu’Ace crie « Hiken » et que « Pyro-punch » soit écrit en bas… très énervant quand on a joué au jeu en japonais jusqu’ici. Mais passons, ce n’est qu’un défaut propre à l’éditeur français et qui ne nous retire en rien le plaisir de jouer.