- Auteur : FURUYAMA Kan (scénario)/TANIGUCHI Jirô (dessin)
- Genre : Historique
- Éditeur : Panini
Synopsis : Japon, 1649. Les partisans de l’empereur et les partisans du shôgun s’affrontent dans une guerre sans merci autour d’un mystérieux manuscrit, Les Chroniques secrètes des Yagyû. Ce dernier recèle des secrets capables de faire trembler le shôgunat des Tokugawa, qui règne sur le pays depuis plus d’une trente ans. Yagyû Jûbei, escrimeur légendaire, doit mettre la main sur ce manuscrit afin d’empêcher le Japon de sombrer dans la guerre civile. Le livre du vent (titre original : Kaze no shô) est un récit richement documenté, qui suscite la réflexion sur l’un des conflits politiques majeurs de l’histoire du Japon tout en faisant la part belle à l’action.
Lorsque l’on entend parler du regretté Jirô Taniguchi, les œuvres auxquelles on l’identifie instantanément sont « Quartier lointain » ou encore « Le Sommet des Dieux », notamment parce qu’ils ont reçu respectivement un prix au Festival de la bande dessinée d’Angoulême. Toutefois, il serait regrettable de réduire cet auteur qu’à ses deux titres. Jirô Taniguchi avait à son actif de nombreuses œuvres de qualité à ne pas oublier, et les éditions Panini l’ont bien compris en rééditant « Le livre du vent ». Sur une nouvelle couverture, plus épurée et moins tapageuse, (re)découvrez l’histoire de l’école Yagyû.
Il est dit qu’un livre écrit de la main de Ieyasu Tokugawa en personne serait transmis de génération en génération dans le clan Yagyû. Ce livre posséderait des éléments clefs pouvant compromettre la pérennité du bakufu des Tokugawa. Dans un contexte politique où le pouvoir semble être partagé, Yashamaro, au service de l’empereur, s’empare du manuscrit. S’ensuit une course poursuite et d’inévitables confrontations pour récupérer ledit livre. Qui du shôgun ou de l’empereur en sortira vainqueur?
Sur un fond historique se situant à l’époque d’Edo, on s’attend à des combats de bretteur en perspective. Et nous sommes servis. Tous les acteurs de différentes écoles, intervenant dans cette course au pouvoir, ont leur propre technique. Tous ces éléments propres à de véritables arts martiaux ont dû demandé une incroyable documentation. A chacun son école, sa posture, ses codes. Les ninjas ne sont pas négligés non plus. On remarquera le clin d’œil au célèbre poète de haikus, Matsuo Bashô, descendant de clan ninja!
Comme à son habitude, Jirô Taniguchi fait preuve d’un génie graphique, autant dans le dynamisme des affrontements ou dans l’implantation du décor. Lors des combats, les mouvements paraissent tantôt fluides tantôt violents mais sans aplats de noirs ou de traits marqués. Le dessin est lumineux et franc. L’agencement des cases donne un aspect cinématographique au dessin. Un plaisir des yeux. Quant au décor, on fait place à des montagnes luxuriantes, une architecture de sanctuaires et de temples détaillé : les sculptures du panthéon bouddhique est mis en valeur d’une manière remarquable. Tout bonnement magnifique.
Mise à part un nombre important de références historiques pouvant parfois casser le rythme de l’histoire et être un peu complexe pour nous lecteurs français, nous vous recommandons ce manga vivement.