Ghost Recon est une licence connue et reconnue par tous. Ubisoft l’a fait revenir sur le devant de la scène videoludique avec un nouvel opus sobrement nommé Ghost Recon Wildlands. Que vaut-il ? Mérite-t-il que l’on y dépense des précieux deniers ? La réponse dans ce test.
Pas si sauvage que ça !
Le postulat de départ est simple : le joueur est envoyé en Bolivie avec une escouade pour démanteler un cartel très dangereux commandé par un certain El Sueno. Pour arriver à vos fins vous allez devoir traquer tous les lieutenants et grosses têtes du clan telle une Hydre à laquelle on couperait chacune des têtes pour en terminer avec la dernière. Rien de neuf sous le soleil hormis que le titre propose cette fois-ci un monde ouvert ? Est-ce réellement une bonne nouvelle ? La réponse est non. Malgré le passif d’Ubisoft pour ce type de jeu. Ces dernières maîtrisent totalement les bacs à sable mais force est de constater que c’est loin d’être le cas pour Ghost Recon Wildlands, mais nous reviendrons dessus un peu plus tard.
Tout d’abord il est bon de commencer par la création de personnage qu’offre le titre. Vous pouvez donc créer votre chef d’escouade. Certes, la création n’est pas la plus poussée qui soit. Ne vous attendez pas à du Besthesda, mais ça a le mérite d’être présent et ne pas proposer un personnage générique. Une fois votre personnage créé à vous les immensités de la Bolivie. Et c’est là que le bât blesse, le monde a beau être grand il n’en reste pas moins… vide et même très vite. Les missions principales se choisissent depuis le menu du jeu. Vous aurez le droit à des briefings vous expliquant les tenants et aboutissants.
Il vous faudra venir à bout de chacun des lieutenants d’El Sueno qui d’ailleurs n’hésitent pas à faire du commerce dans son dos. Vous devrez entre chaque mission récupérer des informations sur le lieutenant que vous traquez. Mais force est de constater que le jeu est très vite répétitif, la plupart des missions étant soit de la prise d’informations en infiltration totale ou bien aller abattre sur cible. Vous passerez la majeure partie de votre temps à interroger des ennemis bien défini. La variété n’est pas le point fort de Ghosts Recon Wildlands. Certes, on vous laisse le choix de vous y prendre de la manière dont vous le souhaitez tel Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Mais le jeu de Kojima proposait des missions prenantes et non générique comme c’est le cas pour le jeu d’Ubisoft.
Pour en revenir au scénario, celui-ci n’a rien de transcendant, celui-ci servant de prétexte pour offrir un monde ouvert dépaysant en Amérique latine. Si vous cherchez un jeu de guerre avec un réel message poignant et les ravage de la guerre, mieux vaut toujours autant se tourner du côté de Spec Ops The Line. Malgré ses quelques rides, le message est toujours autant d’actualité en ses heures quelques peu trouble.
Quant au gameplay…
C’est là que le bât blesse de nouveau. Pour mieux vous expliquer, je vais très légèrement évoquer une notion de game-design en utilisant une image provenant d’un psychologiste Mihaly Csikszentmihalyi. Pour qu’un jeu soit un tant soit peu intéressant, il faut que sa courbe de difficulté soit proportionnelle aux capacités du joueur. Si le challenge proposé par le jeu est beaucoup trop élevé voir totalement écrasante alors le joueur éprouvera de l’anxiété, dans l’autre extrême, si le challenge proposé est en deçà des capacités du joueur, celui-ci éprouvera de l’ennui. Le but étant de trouver le bon équilibre comme le font certains jeux.
En outre, les game designers peuvent proposer une courbe de Flow pour les hardcores mais aussi pour les néophytes. Mais cela tient volontiers du monde idéal. Je ne vais pas pousser l’idée davantage mais je pense que vous avez compris. Pour en revenir à Ghosts Recon : Wildlands, celui-ci n’arrive quasiment jamais à proposer une courbe de Flow intéressante, oscillant constamment entre l’ennui et l’anxiété.
Le titre est loin d’être permissif, l’infiltration se veut très poussive et mal gérée, la faute à une IA totalement à la ramasse. Celle-ci est des plus frustrantes car lors des phases d’infiltration elle pourra parfois entendre le bruit de vos balles alors que vous avez un suppresseur. Le plus frustrant étant le fait de recommencer une mission dans son intégralité dès lors que vous vous êtes fait repérer, tout cela en difficulté normale. Et cela ne s’arrange pas lorsque l’on décide de se lancer en matchmaking pour faire intervenir des joueurs humains dans notre équipe. Le fun est uniquement présent dès lors que vous y jouez avec des proches pour y établir des tactiques ou faire les fous sur les routes sinueuses de Bolivie. Mais avec des joueurs random, la difficulté s’en retrouve décuplée car il est très difficile de se coordonner ou de mener à bien une mission d’infiltration. Cependant Ghosts Recon Wildlands laisse moult véhicules à disposition entre avions, hélicoptères, tanks, véhicules blindés et humvees.
De plus, il faudra aussi augmenter vos compétences dans le jeu dont par exemple : la portée du drone pour marquer les ennemis, la possibilité d’avoir un parachute, encaisser davantage de balles, faire plus de dégâts en vie basse et j’en passe. Ce n’est pas tout, car vous pourrez aussi customiser vos armes jusqu’au plus petits des détails comme la culasse, l’ajout d’un silencieux, poignée, meilleur chargeur. Vous pourrez vous amusez un petit moment pour tenter de vous faire l’arme de vos rêves.
Mérite-t-il un achat ?
Pour notre part, nous allons très claire, la réponse est : non. Le jeu donne le sentiment d’inachevé. Du clipping à foison, une IA lamentable, des missions peu intéressantes, une histoire de série Z digne d’un téléfilm de John Cena. Le monde ouvert est malheureusement très vide. Les missions secondaires proposées sont pour le moins inintéressantes, si ce n’est pour obtenir l’aide des factions rebelles qui vous aideront durant vos assaut tout en faisant attention à ne pas éveiller les soupçons de l’armée ou plutôt de l’Unidad. Certes, vous pouvez commencer une mission de la manière que vous désirez mais force est de constater que les rares points positifs ne permettent pas de le sauver. Cependant, le fun réside dans le coop’ mais avec ses amis, avec des joueurs aléatoires, c’est une tout autre paire de manche. Si vous souhaitez réellement l’acquérir, attendez au moins une baisse de prix ou la version Goty, elle aussi à moindre frais si possible. C’est probablement le meilleur conseil que je puisse vous donner.
Ghost Recons Wildlands n’arrive malheureusement pas à être à la hauteur. Ce n’est pas faute de tenter de nouvelles choses avec un monde ouvert, propre aux dernières productions de la société française. Le titre ne parvient pas à redonner les lettres de noblesses qui faisant jadis la renommée de la licence. Certes, il n’est pas à éviter comme la peste, mais le jeu est très loin d’être bon, dû à des problèmes de finitions et d’intérêts. Sa difficulté est inégale, son scénario n’est pas à la hauteur, son multijoueur lui fait défaut si l’on n’est pas entre amis, les missions sont peu intéressantes. Bref, mieux vaut attendre avant de le prendre.