- Auteur : FUJIMOTO Tatsuki
- Genre : Fantastique, Action
- Editeur : Kaze
Synopsis : Pour rembourser ses dettes, Denji, jeune homme dans la dèche la plus totale, est exploité en tant que Devil Hunter avec son chien-démon-tronçonneuse, “Pochita”. Mais suite à une cruelle trahison, il voit enfin une possibilité de se tirer des bas-fonds où il croupit ! Devenu surpuissant après sa fusion avec Pochita, Denji est recruté par une organisation et part à la chasse aux démons…
Nous retrouvons les éditions Kaze avec un des titres les plus originaux et surprenant de ces dernières années, Chainsaw Man, qui n’arrête pas de nous impressionner au fil des volumes et ce cinquième numéro ne fera sûrement pas exception.
Après la mort de certains de leurs camarades de division dans l’attaque du train, en particulier celle de son mentor Himeno, Aki prends une décision drastique et décide de conclure un pacte avec un nouveau démon qui lui permettra de venger son équipière. Pendant ce temps la section 4 décide aussi de passer à l’action en dévoilant son équipe composée principalement de démons et de possédés qui iront faire le ménage dans un hangar complétement infesté de zombies. De son côté, Denji sera confronté à un adversaire ayant un lien avec son passé, son ennemi n’est autre que le petit-fils de son ancien employeur désirant arracher le cœur de l’homme tronçonneuse afin d’accomplir sa vengeance et montrera l’étendue de ses pouvoirs par la même occasion. Après ce combat acharné, on verra Denji et Makima se rapprocher autour d’une sortie au cinéma et alors que notre héros commence à réfléchir sur ses sentiments envers sa patronne, il va rencontrer Reze, une jeune lycéenne qui pourrait bien remettre en doute tout ce qu’il a appris jusqu’à maintenant.
La structure de ce nouveau volume de Chainsaw Man va permettre au récit et aux personnages de progresser. En effet, on avance dans la trame de l’histoire avec les explications de Makima après l’attaque et on doit dire que cela fait du bien puisque c’est une des choses que l’on pourrait reprocher au titre qui se perd parfois dans ses exubérances et délaisse l’avancée du récit. D’un autre côté, on a l’impression que les personnages eux, évoluent à chaque tome. Ici, on voit Aki en plein deuil après la mort d’Himeno qui représentait bien plus qu’une collègue à ses yeux comme on le voit dans le flashback dans le restaurant. On le voit passer par certaines étapes qui accompagnent la mort d’un proche en particulier la rage quand il découvrir que l’ennemi a conclu un pacte avec qui était autrefois lié à Himeno mais ironiquement, on le voit s’apaiser lors de la séance de torture qu’il inflige avec Denji à l’ennemi qu’ils ont capturé. C’est justement cet aspect rempli d’humanité qui nous accroche toujours plus dans cette œuvre, les personnages ont des défauts et passent par des états d’esprits que nous ne connaissons que trop bien ce qui permet une solide identification. Et en parlant de s’identifier aux personnages, Denji représente un des héros les plus réalistes que l’on ait pu voir dans un manga. On voit notre protagoniste se poser des questions sur Makima et sur les sentiments qu’il a pour elle durant les séances de cinéma et au contraire ne presque pas réfléchir du tout quand Reze l’invite dans son café. Denji représente très bien tous les garçons un peu penauds de son âge, complètement obsédés par des choses assez futiles et surtout par les filles quand elles leur montrent un peu d’attention, ce qui le rend beaucoup plus humain et très proche des lecteurs. Mais avec tout ça le fait qu’il commence à se poser des questions nous montre qu’il progresse à sa manière, lui qui n’a jamais connu de famille et qui n’a même jamais eu d’ami autre que Pochita commence à comprendre l’empathie et comment fonctionnent les relations ce qui est un grand pas vers l’avant pour lui.
Au niveau graphique, Fujimoto Tatsuki ne s’arrête jamais de surprendre avec son style si particulier mais si efficace spécialement dans les scènes de combats hallucinantes qu’il nous offre notamment pendant le raid de l’immeuble infesté de zombie et surtout quand Denji affronte le partenaire du démon des katanas. Le rendu est ultra dynamique et permet une totale immersion dans l’œuvre en complémentarité avec le contenu du récit.
En conclusion, ce nouveau tome de Chainsaw Man est une réussite mêlant des combats spectaculaires, des personnages qui progressent autant humainement qu’au niveau de leurs capacités et une histoire qui avance doucement mais sûrement, on peut dire que cette œuvre si originale réussit a nous combler.