Il aura fallu 5 longues années ans pour retrouver les aventures de Big Boss, depuis Peace Walker. Bon certes, on avait eu l’année dernière la savoureuse mais un peu courte mise en bouche Ground Zeroes, qui augurait un sacré changement pour la série, mais il faut bien l’avouer, tenir entre ses mains Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, encore emballé de son film plastique, ça fait son petit effet. Le temps de déballer proprement le boitier (un grand jeu, ça se respecte.), de l’enfourner dans la console, et c’est reparti pour une dose de ce bon vieux « Tactical Espionnage Action ». Sauf qu’attention, les règles ont quelque peu changé !
En effet, pas besoin d’aller bien loin dans le jeu pour se rendre compte que de façon paradoxal, MGSV est l’épisode le moins MGS de la série. Certes, la séquence d’intro comporte son quota de cinématiques, de dialogues, et pose les bases d’une histoire abracadabrante dont seule Hideo Kojima a le secret, mais très vite, on va se détacher du modèle habituel des précédents épisodes de la saga. La narration passe en filigrane des missions principales, que l’on peut mâtiner de missions anexes, le tout en devant gérer sa base.
Pour autant pas d’Open World comme on aurait pu le penser, puisqu’on a plus l’occasion d’explorer des zones fermées, et finalement, Ground Zeroes était une parfaite mise en jambe de ce qui nous attendait dans Phantom Pain. L’aspect bien plus port infiltration est d’ailleurs un gros point positif du titre, avec des possibilités intéressantes à ce niveau, faisant de MGS V un jeu d’infiltration de première qualité. On aime aussi beaucoup le système de la Mother Base évolutive, tous les bonus à débloquer, les armes, tenus et autres. MGS V s’annonce dense et on ne va pas s’en plaindre.
Pour le reste, on va tout à faire reprendre ses bonnes vieilles habitude, retrouver le plaisir de s’infiltrer derrière les lignes ennemies, étrangler du soldat pour l’endormir, se promener en cartons. Mention spéciale au système de capture, qui permet d’envoyer tout et n’importe quoi à la base par ballon. Animaux, véhicules ou soldats, on peut tout capturer et cela permet de faire avancer la Mother Base, grossir ses rangs, débloquer des upgrades.
Maintenant, soyons francs, en tant que fan de la série, on aura forcément eu quelques déceptions. Cet épisode s’avère en effet un peu moins fou niveau cinématiques, les personnages secondaires parfois moins mis en avant également. Il manque un peu cette petite touche décalée qui faisait la marque des épisodes précédentes, mais pourtant, le jeu est une véritable lettre d’amour aux années 80, entre son lecteur cassette, ses soldats de la guerre froide et autres ghettoblaster qui diffusent de la musique d’époque, un changement surprenant mais terriblement efficace. Reste que les thématiques restent d’un autre côté suffisamment graves pour ne pas forcément prêter à rire. Et si envoyer une chèvre à la base via un ballon gonflable est toujours un grand moment de rire, délivrer des enfants soldats pour grossir les rangs de son armée s’avère un peu moins bonne ambiance dans le délire.
Au final, Metal Gear Solid V est clairement un titre abouti et travaillé, il s’avère prenant et bouscule avec brio les canons de la série pour donner un épisode certes en décalage, mais sans renier ses ancêtres. On prendra énormément de plaisir à errer en Afrique et en Aghanistan, d’autant que la réalisation technique sur PlayStation 4 est vraiment bluffante. Entre le soucis du détail et la modélisation, le tout servi par une animation parfaitement fluide, Konami et Kojima livrent un titre de qualité sur tous les plans.
By Illuminito….keskya