Soul Sacrifice est un de ces jeux qui intrigue de par son esthétique sombre aux relents désespérés de pulsions de vie ou de mort, plus proche de la dark fantasy d’un Berserk, un univers où il n’y aucune place pour l’espoir, où chaque victoire s’envisage sous l’axe du sacrifice et de la douleur générée par celui-ci, tout cela, bien sûr, se répercutant sur le gameplay.
Les parties de son corps, que l’on peut sacrifier en échange d’un sort surpuissant, nous confère un avantage contre un handicap: Si l’on sacrifie sa peau, on se retrouve plus vulnérable au feu par exemple, et cela continue de nous affecter pendant les missions suivantes jusqu’à ce que nous rétablissions notre précieux épiderme. Pour cela il faudra collecter les larmes du livre (inspiré par le Necronomicon d’Evil dead) qui nous conte l’histoire, elles constituent une sorte de monnaie d’échange.
Face à des boss pénibles, lorsque l’on joue en multi, sacrifier un de ses coéquipiers peut être décisif et c’est ce qui fait la particularité de ce jeu. Quelques fois il est plus judicieux, en vue d’obtenir la victoire, de sacrifier un collègue plutôt que de le ressusciter, ce dernier peut aussi choisir de se donner la mort, ce qui lui permettra de hanter le champ de bataille en renforçant les sorts de ses alliés…
J’étais plutôt dubitatif quant à cette notion de « sacrifice » au centre du gameplay et je dois avouer que cela donne un caractère très particulier à ce titre appuyé par une direction artistique de toute « beauté ».
Dans la pratique ce jeu, que l’on compare à tort à un Monster Hunter, se révèle être une sorte de Beat them all/Rpg au gameplay vif et réactif mais il faut un petit temps d’adaptation pour en saisir les subtilités, au niveau des timings il faut invoquer une arme avant de l’utiliser, cela donne un petit côté tactique aux joutes, surtout que les éléments affiliées à chaque sort ont une incidence réelle, il est évident que frapper un ennemi de feu avec une arme de glace est plus efficace …
En ce qui concerne les mécaniques de jeu, on affilie les sorts aux touches carré, triangle et rond, la croix servant à courir ou esquiver. La gâchette R permet de changer de palettes de sorts à la volée. On dispose aussi d’une sorte de troisième oeil qui nous permet de statuer sur l’état de santé de l’ennemi, de voir ses points faibles et de repérer des éclats d’âmes à collecter, des spots qui confèrent des capacités spéciales ou rechargent tout simplement nos sorts.
Effectivement il faudra veiller à utiliser ses sorts avec parcimonie, ces derniers ont un usage limité, il faut donc veiller à les recharger sous peine de les perdre définitivement (et de devoir se retaper des niveaux, histoire de se les re-confectionner).
Il y a une partie « customisation » des sorts (et de notre avatar) sans que cela ne soit rébarbatif, au contraire se préparer et sélectionner les bons sorts avant un affrontement est primordial.
Concernant la technique le frame rate est très fluide y compris lorsque l’on joue en multi, le character-design est somptueux, les monstres rappellent clairement les chimères de Berserk et le fait que l’on puisse consulter des infos personnelles les concernant ajoute un peu de piment lorsque l’on doit décider de les sacrifier ou de les épargner, en optant pour la seconde solution on peut les utiliser comme partenaires pour les joutes à suivre.
Le jeu est parfaitement adapté à une utilisation portable grâce à des cessions de jeux bien pensées pour le support. La durée de vie paraît immense mais c’est en multi que le jeu devient réellement jouissif, ne serait-ce que par la possibilité de sacrifier ou ressusciter ses équipiers.
Pour conclure Soul Sacrifice est une bonne surprise pour peu que l’on soit séduit par son univers, il a ce côté addictif des jeux au plaisir immédiat tout en étant profond, fun et nerveux. A signaler que la musique est somptueuse…