Dans l’histoire moderne, Cinéma et jeux-vidéo se sont souvent rencontrés. Cette rencontre a très souvent fait grand bruit, on pourra même allant plus loin en parlant de cataclysme dans certains cas. Ce cataclysme, dont l’origine est la volonté de se faire quelques centaines de millions de dollars supplémentaires sur un autre média que de celui d’origine, a connu presque autant de succès que d’échec.
Des échecs justement, il y en a eu plein, et pas des moindres : Super Mario Bros sorti au cinéma en 1993, considéré comme le pire film de l’humanité. On a aussi eu des Street-Fighter, Final Fantasy, Tekken, … Vous serez surement d’accord avec moi pour dire que ce sont de vrais échecs… Certains l’auront remarqué, je n’ai parlé que des jeux-vidéo adaptés en film. Pour ce qui est du sens inverse, on a eu des échecs encore plus cuisants. Véritables bouses vidéoludiques, je vais pouvoir vous citer une longue liste de film très mal adaptés : Asterix, Les Tortues Ninjas, Xmen, Les Quatre Fantastiques, … On rajoutera même à la liste E.T. l’Extraterrestre dont la légende nous disait que ce jeu fut tellement mauvais qu’on a enterré dans le désert des milliers d’exemplaires invendus. Légende qui s’avère visiblement véridique puisqu’on a retrouvé des centaines d’exemplaires en plein désert dans le Nouveau Mexique .
Cette liste d’échec, on peut la contre-balancer avec une liste de succès parmi lesquels Hitman, même si là, on a pris quelques libertés scénaristiques. Tomb Raider, Need For Speed, Resident Evil lui aussi a eu droit à ses adaptations. Dans le sens films vers jeux-vidéo on s’en sort avec quelques très bonnes œuvres parmi lesquelles Star Wars, James Bond avec le cultissime GoldenEye qui aura surement marqué votre enfance comme la mienne l’a été.
A cette liste de succès, on pouvait jusqu’à présent ajouter « Alien ». Jusqu’à présent parce qu’avec la sortie du nouvel opus « Alien Isolation » (sur consoles de salon et sur PC), on est en droit de se demander si Alien a sa place dans la petite liste que je vous ai donné.
Pour commencer, on va restituer un peu les choses : L’histoire se déroule entre les deux premiers films, une quinzaine d’année après les évènements du premier film pour être plus précis. Notre personnage est envoyée sur la station Sébastopol pour enquêter sur les évènements passés (envoyée avec un « e » à la fin, parce que vous incarnez la fille d’une des héroïnes du premier film). Des évènements feront que vous serez isolée sur le Sébastopol complétement à l’abandon et dans un milieu chaotique et témoin des évènements vécu dans le film.
Notre histoire commence donc à bord de Sébastopol, dans une petite aile de la station où vous allez devoir trouver une solution pour vous sortir de là. Très vite votre chemin sera bloqué par une fuite de gaz qui aura croisé le chemin d’une étincelle (donc un mur de flamme se dresse devant vous). Il va donc falloir trouver une autre route pour sortir d’où vous êtes. Très vite, vous serez confrontée à des secteurs privés d’électricité et il va falloir trouver un moyen de rétablir le courant sinon les portes ne s’ouvriront pas.
Une grosse partie du temps, vous devrez trouver un chemin, un objet ou accomplir une action pour progresser. Je ne sais pas ce qu’il va en être pour vous, mais pour ma part, j’ai trouvé ça incroyablement agaçant. D’autant qu’on mettra longtemps à trouver au début du jeu le côté « Survival-Horror » que nous a toujours vendu la saga Alien. On aura plutôt l’impression d’être dans un jeu d’aventure ou dans un survival des années 90 en point-and-click. Il va bien falloir à un moment que cette classification de Survival Horror se mérite. C’est là que notre méchant entre en scène : l’Alien.
A la différence de beaucoup de jeu du genre, notre méchant est seul, c’est à lui que vous devrez survivre (vous aurez bien sûr d’autres menaces mais rien d’aussi dangereux que l’Alien). Il est invulnérable, intelligent et doté de sens (vue, ouïe et odorat) incroyablement développés. Cela va être vous, contre lui. Il va falloir trouver un moyen de le combattre, du moins, un moyen de lui survivre. Vous vous baladerez à bord du Sébastopol à la recherche de plan d’armes, puis différents éléments de cette arme qui vous permettrez de repousser une des incessantes attaques de l’Alien. Le problème est que si vous partez à la recherche de ces armes, l’Alien vous entendra, vous verra ou vous sentira et partira à votre recherche.
Le fait qu’on n’affronte qu’un seul « véritable » ennemi à la différence des autres jeux, donne un nouveau sens au Survival Horror. Cela donne une tournure plus psychologique au jeu puisque vous vous demandez constamment si vous devez partir à la recherche de quoi parfaire votre armement au risque de vous faire repérer ou au contraire progresser tel un lâche dans l’exploration de la station.
Un dernier point que je n’ai pas encore évoqué ici et auquel j’accorde d’habitude peu d’importance, c’est l’aspect graphique. J’accorde peu d’importance à ce détail, mais là je dois avouer que j’ai plutôt été bluffé par la qualité des graphismes et surtout la texture des éléments décoratifs qui est vraiment bien travaillé. Même si on remarquera assez vite que ces éléments décoratifs sont très souvent répétitifs, un exemple m’est très vite apparu, celui des banquettes. Au début du jeu, vous êtes à bord du vaisseau qui vous conduira au Sébastopol. Vous remarquerez des banquettes en cuirs jaunes. La couleur jaune, c’est surement ce qui a retenu mon attention. Et bien ces banquettes, vous reverrez les mêmes à plusieurs reprises à bord du Sébastopol.
Pour résumer tout ça, on peut retenir un aspect positif : une ambiance de peur digne des films dont l’intrigue est tirée. Un aspect négatif qui risque de nuire à cette ambiance justement, c’est le fait de devoir accomplir ces petits objectifs pour progresser dans l’intrigue qui sont longs, inutiles et ennuyants. Cependant, le positif prime sur le négatif et on tend à oublier tous ces petits objectifs. Alien Isolation est bien évidemment un bon titre et il fait, selon moi, parti des meilleurs jeux du moment …