Quand on m’a demandé de tester le dernier Call of Duty, j’ai pris un coup de vieux. Mais un de ces coups de vieux, je ne vous raconte pas. Pour moi, Call of Duty, c’est le jeu qu’on nous sort chaque année au même mois. S’en est même devenu une règle :
- Novembre 2014 : Call of Duty Advance Warfare
- Novembre 2013 : Call of Duty Ghost,
- Novembre 2012 : Call of Duty Black Ops 2,
- Novembre 2011 : Call of Duty Modern Warfare 3,
- Novembre 2010 : Call of Duty Black Ops
Cette liste, on aurait pu la continuer jusqu’à 2007 et Call of Duty Modern Warfare premier du nom, même si les plus tatillons viendront nous dire que le 3 est aussi sorti en novembre 2006 aux USA (et en mars 2007 chez nous) tout comme le 2 en 2005.
Face à cette liste plutôt longue qui m’a foutu un coup de vieux puisqu’elle m’a ramené en 2005 (9 ans en arrière, c’est pas rien), on est obligé de constater que Call of Duty fait partie des franchises de jeu qui pensent qu’en sortant un jeu par an, on arrivera à faire du fric en satisfaisant ses joueurs.
Je vous rassure, il y a plusieurs noms dans cette liste. Chaque année vers le mois de mai, on a le droit à un jeu de Tennis, parce que forcément Rolland Garros à la TV, ça vous donne envie de joueur au tennis mais pas pour de vrai (ça serait trop fascinant). S’en suit quelques mois plus tard à la rentrée Fifa et NBA 2K, puis un mois plus tard PES et NBA Live, et quelques jours après Football Manager et Call of Duty.
Pourquoi cette longue digression me demanderez-vous ? C’est simple, on paie chaque année 70€ pour acheter un de ces jeux. 70€ pour un jeu qui est à peu près le même que celui de l’année précédente. Pour certains dont je fais partie, c’est de l’arnaque. J’ai même un exemple pour le prouver : FIFA. Ce jeu que vous payez 70€, c’est à 2-3 détails près le même que celui de la version précédente. Ces 2-3 détails, je peux vous les donner là : le comportement du gardien de but, la prise en compte du mercato, et enfin l’évolution des caractéristiques des joueurs. A part ça, on n’a aucune différence. L’aspect graphique est tout juste retravailler par rapport à la version précédente. Bref rien qui ne justifie de payer 70€ tous les ans puisqu’une mise à jour de l’effectif pourrait se faire par une mise à jour gratuite, voire même une DLC, mais rien ne justifiant un tel prix. Vous pourriez acheter Fifa 13 puis Fifa 15 que vous ne verrez même pas la différence.
C’est aussi vrai pour Football Manager, NBA Live… A la différence de ces jeux, on voit qu’avec Call of Duty, on a chaque année des différences au niveau des cartes, des armes… par rapport à la version précédente. Ce détail mis à part, Call of Duty Advance Warfare vaut-il que vous l’achetiez ou non ?
De prime abord, oui. On nous vend ce jeu depuis plusieurs mois, comme le Call of Duty ultime. On sent qu’on a mis les moyens sur le jeu. Des trailers qui tournent en boucle depuis plusieurs mois sur internet, dans les émissions de jeux-vidéo (on vous invite d’ailleurs à découvrir la nouvelle émission de notre ami Illuminati Sébastien-Abdelhamid « BienOuej »), des informations qui fuitent au compte-goutte, … On a même appris que Kevin Spacey, alias Frank Underwood (pour les intimes), allait avoir un rôle important dans ce nouveau Call of Duty. Si je précise Frank Underwood, c’est parce que Kevin Spacey est principalement connu pour incarner ce personnage dans la série désormais mythique « House of Cards ». Tout du moins, c’est la raison pour laquelle les moins de 25 ans le connaissent. Les autres vont le connaître grâce à des chefs d’œuvre parmi lesquels Seven, Usual Suspects ou même pour les plus psychopathes d’entre vous Superman Returns où il a incarné le rôle de Lex Luthor.
Sauf que voilà, ça veut dire quoi avoir un rôle important dans un jeu-vidéo ? A l’inverse d’un film ou d’une série, où un acteur interprète un personnage, dans un jeu-vidéo, l’acteur ne peut que prêter sa voix et éventuellement faire une numérisation de son visage, alors à quoi va nous servir Spacey ?
Il va nous servir à deux choses : faire vendre des jeux aux fans de l’acteur et mettre en avant la campagne du jeu. La mettre en avant parce que c’était devenu nécessaire. Les campagnes des jeux précédents étaient bonnes, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. C’est donc que la campagne d’Advance Warfare a été soignée dans les moindres détails et on doit donc s’attendre à quelque chose de bien…
Quelque chose de bien, c’est ce que j’ai trouvé justement. Une campagne travaillée dans les moindres détails où l’on retrouve le meilleur de Call of Duty. Un mélange d’infiltration, d’exfiltration, de l’élimination, bref tout ce que Call of Duty nous a offert pendant une dizaine d’année.
Je ne vais pas m’étendre sur la campagne du jeu, parce que comme 83% des joueurs, je n’ai acheté ce jeu que pour le multijoueur (bon ok, j’ai inventé les 83%, mais on ne doit pas être loin de la vérité, non ?). Alors on va plutôt parler du mode multi. Pour définir ce mode, je dois vous avouer que je suis plutôt resté perplexe. Je le suis car malgré les cartes qui sont plutôt bien travaillées, graphiquement plaisantes et laissant peu de place aux « campeurs », elles sont faîtes pour offrir un gameplay dynamique avec des joueurs toujours en mouvement. Certaines cartes vont même se modifier au cours du jeu, je pense notamment à une carte ravagée en milieu de partie par un tsunami obligeant les joueurs à changer leur style de jeu. Système emprunté à Battlefield 4. Ça c’était pour les bonnes choses.
Maintenant les mauvaises choses : ça vous paraît crédible de soldats munis d’exosquelettes ? C’est une version du futur qu’on avait il y a 20 ans. Bien avant qu’on comprenne que la guerre dans le futur se passera avec des drones et des robots pilotés par des soldats à 10 000KM de champs du bataille. A moins que le scénariste soit un fan d’Iron Man, dans ce cas-là, on l’excuse. Mais on joue le rôle d’un soldat, capable notamment de faire des doubles sauts. Vous-y croyez ? Je ne vous ai pas encore tout dit. Vous ne lancez plus des grenades, vous les éjectez de votre armure. Tout un tas de petit détail, mais je préfère garder le meilleur pour la fin. Vous pouvez vous rendre invisible. C’est quoi ce délire ?!?
Ayant particulièrement adoré Destiny, j’ai eu l’impression à certains moments de me retrouver dedans parce que pour Destiny, vous incarnez un soldat équipé d’un exosquelette, vous faîtes des doubles sauts, vous lancez un peu de la même façon vos grenades… Tout un tas de petit détail qui m’a laissé un goût de déception parce que j’ai accepté que Destiny soit comme ça, mais pas Call Of Duty, ce jeu que je connais depuis plus de 10 ans et qui avait l’air tantôt d’un jeu de guerre urbain, tantôt l’air d’un jeu de guerre classique.
Test réalisé par « Mentor ».