Synopsis : Le jeune Masatomo aurait pu avoir une vie normale : jusqu’à son entrée à l’école primaire, il était en effet un petit garçon plutôt jovial. Mais hélas, en première année, sa trop colérique professeur lui donne un gifle particulièrement violente et pas du tout justifiée. Dès lors, la spirale infernale commence pour Masatomo, qui n’ose plus retourner à l’école : peur du regard d’autrui et des rumeurs, incapacité à sortir de chez lui, difficultés à s’intégrer et à se comporter naturellement avec les autres… Tous les ans, malgré les efforts de ses parents, mais aussi de nombreux professeurs et pédagogues, il n’arrivera jamais à suivre une scolarité ordinaire. Préférant passer ses journées chez lui, à copier des dessins de Dragon Ball… Et si, au fil des pages, une vocation salvatrice était en train de naître ?
Tout le monde le sait, le parcours de mangaka est semé d’embuches. Des œuvres comme l’excellent Bakuman ou encore Rin abordent ce sujet de manière très détaillée mais sans montrer l’envers du décor. C’est ce que fait le touchant et émouvant Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka avec l’histoire vraie d’un petit garçon sans ambition.
L’un des points forts de l’œuvre est son authenticité. En effet, il s’agit d’une autobiographie de Tanazono qui raconte son enfance, jonglant entre les différents établissements scolaires où il n’y trouve pas sa place. Thématique très chere aux auteurs japonais, la phobie scolaire ainsi que la persécution sont au centre de l’intrigue. Et pour cause, il s’agit encore d’un problème qui persiste dans la société japonaise de nos jours.
Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka conte alors l’histoire d’un petit garçon qui se trouve véritablement terrorisé par le fait d’aller en cours et de ne pas être « normal » aux yeux de ses camarades. Cette peur du regard des autres sera le principal combat que mènera Tanahashi tout au long de son enfance. Enchainant les différents professeurs, qu’ils soient à l’école ou à domicile, il ne parviendra jamais à se défaire de cette angoisse. C’est ainsi que plusieurs évènements subviendront dans sa vie et le feront grandir, évoluer dans le bon comme dans le mauvais.
C’est un fait, l’œuvre a avant tout fait parler d’elle et attirer l’attention du public grâce à l’auteur qui l’a recommandé, comme Akata a voulu bien le montrer lors de sa sortie. Certes, Toriyama Akira, auteur de Dragon Ball, a grandement apprécié le manga mais résumer ce dernier uniquement à cela, reviendrait à bafouer le travail de Tanazono.
Néanmoins, Toriyama a une importante place au sein de l’œuvre. Le petit Tanahashi parvient à oublier sa phobie et ses problèmes lorsqu’il parle de son manga favori qui n’est nul autre que Dragon Ball, bien évidemment. Il suit les sorties quotidiennes des chapitres comme tout bon fan qui se respecte.
L’ironie est que l’intrigue, qui relate la vie de l’auteur, se veut très personnelle mais qui parvient toutefois à toucher bon nombre des lecteurs. Ces derniers pourront se reconnaitre à travers le protagoniste qui passe son temps à dessiner ses personnages favoris ou à rejouer les scènes qui l’ont marqué.
Ce n’est que lorsqu’il se rendra à une exposition et verra une illustration officielle de Dragon Ball que le jeune Tanahashi redoublera d’effort pour s’améliorer et se mit à dessiner des mangas dans sa chambre. Tout cela réunit se traduit, aujourd’hui, par le premier volume relié que l’auteur publie.
C’est donc dans un ouvrage de près de trois-cent pages que Tanazono nous dévoile son enfance ainsi que les difficultés qu’il a traversé. Emouvant et unique, le style de Tanazono est simple mais appliqué, à l’instar de son idole, Toriyama, qui, à la fin, revient sur cette rencontre entre lui et le jeune garçon.