Synopsis : 20XX, un été dans le quartier de Ginza en plein cœur de Tokyo, une mystérieuse porte donnant sur un monde parallèle apparaît brusquement. De celle-ci surgissent des monstres et des soldats d’un autre temps. Les Forces japonaises d’autodéfense, les FJA, interviennent et s’installent ensuite dans cet autre monde pour y entreprendre une mission d’exploration…
Fraîchement diffusé en anime l’année dernière, Gate est l’adaptation du roman éponyme de Yanai Takumi. Fort de son succès, il a alors connu divers spin-off qui ont d’autant plus conquis les fans japonais ainsi qu’une deuxième saison diffusé durant le début de l’année. Cependant, qu’en est-il du manga ?
Les premières pages nous plongent directement dans l’ambiance avec une attaque provenant de l’autre monde. Certes, l’action ne se fait pas attendre mais l’ampleur de la situation n’est pas comprise. Bien que le monde dans lequel vit Itami soit le nôtre et que l’on peut omettre une présentation de ce que l’on connait déjà, on se sent tout de même perdu. Beaucoup d’informations s’accumulent, nous démontrant la vie quotidienne des habitants du monde qui se trouve derrière la porte mais tout étant très confus. L’auteur a probablement voulu nous mettre dans la peau du protagoniste qui, tout comme nous, découvre cette civilisation inconnue mais cela est mal amené.
En effet, durant tout le premier tome au moins, on se sent obligé de se rendre à la première page du manga où sont répertoriés les personnages principaux afin de se rappeler les identités et statuts de chacun. Arrivé au deuxième tome, voire-même la moitié, on comprend un peu mieux les mécanismes de l’autre monde ainsi que des objectifs des différents partis que l’on rencontre.
Cela nous amène au point scénaristique. Malgré une grande confusion pendant une bonne partie des deux premiers tomes, des enjeux intéressants émergent. L’histoire ne se base pas sur un pseudo monde féerique où des elfes et autres créatures fantastiques vivent. Elle repose sur des questions plus grandes, des problèmes politiques actuels et qui reflètent bien notre société ainsi que celle de l’autre monde.
C’est ainsi que le point fort de la série repose donc sur ces deux univers qui s’opposent. D’un côté, le monde actuel, au XXIe siècle avec son avancé technologique et de l’autre, l’autre monde, qui semble être resté bloqué au Moyen-Age. C’est donc deux visions différentes que l’auteur nous présente avec les problèmes de chaque société mais qui peuvent paraitre similaires sur certains points. Nos héros vont apprendre à se connaitre et à apprendre les cultures de chacun, allant au-delà de la peur de l’autre.
De son côté, Sao Satoru nous offre un graphisme simple, rien d’impressionnant mais qui passe. Ses assistants, en revanche, produisent un travail honorable pour ce qui est des arrière-plans, notamment lors des scènes de guerre ou des doubles pages. La violence se fait clairement ressentir au travers d’un fond sombre et ensanglanté.
Dernière chose, on notera qu’Ototo utilise une police Comic Sans MS, rendant la lecture très déplaisante, du moins au commencement, le temps de s’y habituer.
C’est donc deux tomes que nous proposent ces éditions. L’histoire n’est pas très original est un peu fourre-tout (elfes, militaires, ogres, gothic lolita, romains…) mais à la grande surprise, le mélange fonctionne plutôt bien. En somme, un manga à lire sur le chemin, sans prise de tête.