L’été est arrivé depuis maintenant plus d’un mois et on le sent bien, il fait beau, il fait chaud, les peaux bronzes et les touristes envahissent les métros. Pas de doute, on est bien au mois de juillet mais il manque quelque chose pour que cet été en soit véritablement un…
Synopsis : Un ancien geek devenu agent d’élite à la CIA, revient chez lui à l’occasion de la réunion des anciens du lycée dont il était à l’époque le souffre-douleur. Se vantant d’être sur une affaire top secrète, il recrute alors pour le seconder le gars le plus populaire de sa promo d’alors, aujourd’hui comptable désabusé. Avant même que notre col blanc ne réalise ce dans quoi il s’est embarqué, il est trop tard pour faire marche arrière. Le voilà propulsé sans autre cérémonie par son nouveau « meilleur ami » dans le monde du contre-espionnage où, sous le feu croisé des balles et des trahisons, les statistiques de leur survie deviennent bien difficile à chiffrer… même pour un comptable.
Certes le pitch de départ ne fait pas énormément saliver, mais là est le but du réalisateur, Rawson Marshall Thurber. En effet, le film se veut parodique des films d’agents spéciaux, voire-même des parodies de films policiers comme les incontournables FBI : Fausses Blondes Infiltrées ou encore Very Bad Cops. Bien qu’il soit une comédie, le film démarre sur une scène remontant à vingt-ans avant le début des évènements et qui va donner l’accent sur le message que veut faire passer Thurber : le harcèlement. Alors que le film se veut très drôle, les scènes où le harcèlement qu’a subi Bob dans sa jeunesse font surface, il prend une teinte très dramatique et en viennent même à casser le rythme. Ce qui est dommage avec cela, c’est que ces moments plutôt sérieux, où Bob se sent de nouveau mal à repenser à son passé, sont bien vite balayés par un gag juste derrière ce qui atténue le tout. L’ambition dramatique passe donc en second plan et on pourrait se demander ce que vient faire le passé de Bob dans cette histoire. Le problème est là, on nous balance encore et encore les brimades qu’a subi le jeune homme mais sans réel but. Il se sent bien aujourd’hui et n’est plus tourmenté par ces démons, ce n’est pas comme s’il ruminait dans son coin ou avait quoi que ce soit à prouver à quiconque.
Puisqu’il s’agit d’une parodie de long-métrages d’espions, il faut bien entendu de l’action et on en a ! Contrairement à la plupart des films du genre où l’on nous propose une ou deux voitures qui explosent, Agent Presque Secrets en offre le quadruple. Avec l’ancien catcheur connu sous le nom de The Rock dans son casting, le film ne pouvait qu’être bourrin. Les scènes de combats ne sont pas tonitruantes mais remplissent leurs rôles. Entre les bagarres de bar, les virés en avion de chasse ou encore les affrontements avec la CIA, on est servi !
L’intrigue se construit donc autour des deux protagonistes, Calvin « Golden Jet » Joyner et Bob Stone, connu auparavant sous le nom de Robbie Wheirdicht et c’est eux qui sont la force première du titre. L’association Kevin Hart/Dwayne Johnson marche et ça se voit de par leur alchimie durant les deux heures de film. Là où Kevin Hart a malheureusement échoué c’est de nous offrir un personnage unique et ça n’a pas été le cas. En regardant Calvin Joyner tout au long du film, on ne voit que l’acteur, Kevin Hart. Son humour, ses mimiques, ses grimaces, tout y est. Fort heureusement, le film ne tourne pas en un Kevin Hart’s One Man Show grâce à Dwayne Johnson est son immense talent. Cantonné à un rôle qui est l’opposé même de ce qu’il représente aujourd’hui, il rayonne dans la peau de cet ancien geek malmené. L’humour et les éclats de rire proviennent grandement de sa part grâce au décalage qu’il cause entre lui et son acolyte.
Vous l’aurez donc compris, Agents Presque Secrets est la comédie de l’été ! Bien que le film ne marque pas tant que ça, il reste bon et léger. Un petit plaisir à regarder entre amis, sans prise de tête.