- Auteur : Hiroshi Hirata
- Genre : Historique, Drame
- Editeur : Akata
Synopsis : Japon, période féodale. Le champ de bataille, où le samouraï peut pleinement vivre la voie du bushido, viens de connaitre une souillure moins pure que celle du sang… Avec l’augmentation des coûts de la guerre et la dégradation du comportement guerrier des combattants sur le champ de bataille, un samouraï vaincu pouvait ne plus être forcément tué par son adversaire. Il pouvait en effet sauver sa vie, en échange d’une somme d’argent. Signant alors un contrat de son propre sang, le guerrier contractait une dette pécuniaire auprès de son ennemi, qui pouvait, dès que bon lui semblait, venir exiger son dû. Mais parfois, le samouraï créancier envoyait à sa place un récupérateur de dettes. Hanshirô Kubidai est un de ceux-là, un de ces guerriers dont la lourde tâche est de recouvrer des dettes non honorées… Au fil de ses pérégrinations, il devra faire face à des situations sans cesse différentes, qui l’amèneront systématiquement à se poser des questions, pour prendre la décision la plus juste… quitte à être cruel et sans pitié ! Parfois héros, parfois démon, parfois bourreau ou homme de cœur, Hanshirô Kubidai est en tous cas un personnage complexe et multi-facettes, qui nous invite à réfléchir sur notre société autant que sur notre propre comportement.
Hiroshi Hirata reviens enfin en France après des années d’absence, l’expert du bushido et du japon féodal revient sur le devant de la scène en partenariat avec les éditions Akata pour un nouvel ouvrage parlant des ravages de l’argent pendant la guerre mais surtout de la relation malsaine et souvent fatale entre l’homme et l’argent.
L’histoire se passe pendant les périodes de troubles du Japon féodale, peu après la bataille de Sekigahara on voit donc certaines batailles continuer et avec elles une nouvelle pratique arriver, celles de troquer sa vie en échange d’une somme d’argent, conséquente ou non, en signant un papier de son nom et avec son propre sang et surtout de jurer sur l’honneur. A travers plusieurs récit différents, l’auteur va nous faire voir de fond en comble les effets que l’argent peut provoquer chez l’homme, entre traîtrise, mensonge, avidité et orgueil ces récits nous plongerons parfois au plus bas de l’âme humaine dans un réalisme à couper le souffle. Malgré ces différentes histoires, nous suivrons un personnage à travers toutes les histoires, il s’agit du recouvreur de dettes Hanshiro Kubidai, qui est chargé par ses clients de récupérer les sommes dues par ceux qui ont posés un « billet » en échange de leurs vies. C’est souvent à travers les yeux de cet homme que l’on verra comment la société de l’époque fonctionnait et combien l’honneur et les codes du bushido étaient important et parfois même vital à certains samurais qui n’avaient parfois plus rien d’autre dans la vie. Le récit nous emportera aussi dans les méandres de la personnalité de Hanshiro Kubidai, personnage assez complexe se plaçant entre bourreau et défenseur, parfois prêt à tout pour exécuter sa tache mais on verra qu’il reste quand même un homme comme les autres notamment dans le « recouvrement a Hida » ou il constatera lui-même les aspects négatifs de son travail et de sa vocation.
Hiroshi Hirata nous montre dans cet ouvrage une vraie critique de la société pas seulement celle du Japon du XVIIéme siècle mais aussi de la société actuelle, un monde régis par l’argent et soumis a la loi du plus fort ou à celui qui paie le plus. Cette pratique de billet en échange de sa vie se repends comme une épidémie et va jusqu’à manger les gens de l’intérieur car cette dette les suis pendant toutes leurs vies et ils doivent vivre avec cette culpabilité et avec la peur de voir un jour le recouvreur arriver car sa venue est souvent signe de déshonneur et parfois de mort. La honte est un des sentiments que l’on voit le plus dans ce one shot, car à cette époque les noms et l’image qu’on donne est très importante et peut parfois complètement changer le destin d’une personne. On voit parfois que dans certaines histoires cette émotion est décrite a son paroxysme comme dans « Pleine Lune du huitième mois lunaire » ou une famille entière décide de se donner la mort plutôt que de vivre dans la honte car il n’y a rien de pire pour une famille de guerriers. L’argent joue le rôle de fléau pouvant anéantir quiconque cédera a son emprise quelque soit son statut. Même ceux qu’on ne soupçonne pas sont parfois victime de cet engrenage notamment dans « vivre pour le faux et mourir pour le vrai » où un père avait caché sa dette à son fils pendant des années et avait adopter à ses yeux l’image d’un homme respectable. L’auteur veut vraiment nous faire passer par toutes les émotions comme la pitié, la colère et d’autres encore.
Par ces récits pleins de réalisme, Hiroshi Hirata veut vraiment nous mettre aussi face à notre propre rapport avec l’argent. Beaucoup de comportements trouvés dans le livre s’avèrent être encore présents et plus accentués dans notre société actuelle bâtie sur l’argent et ses méfaits. La violence physique pure est un des aspects omniprésent dans cet ouvrage montrant que certains hommes avides sont prêts à tout même a sacrifier leurs famille pour leur propre intérêts comme dans les « onze salopards », ce qui peut toujours arriver de nos jours, car notre société actuelle découle de l’histoire des ces anciens modes de vies et gardent toujours certaines mœurs qui perdurent dans le temps. Ce réalisme poussé à l’extrême est une marque de l’auteur qui s’en sert pour passer un vrai message à propos de nous et de la valeur qu’on attache à l’argent.