- Auteur : TABATA Yûki
- Genre : Shônen
- Editeur : Kaze
Synopsis : Yuno et Asta sont deux jeunes héros ayant le même rêve : celui de devenir le prochain Empereur Mage du royaume de Clover, grâce à la puissance te omniprésence de la magie. Meilleurs amis et élevés côte à côte depuis leur plus tendre enfance, nos deux héros sont pourtant radicalement différent, puisque si Yuno est naturellement surdoué pour la magie, Asta est lui a priori incapable de la manipuler. C’est ainsi que lors de la cérémonie d’attribution de leur grimoire à l’école des mages, Yuno reçoit le légendaire grimoire au trèfle à quatre feuilles tandis qu’Asta, lui, repart bredouille de son examen. Mais très vite, un ancien et mystérieux ouvrage noir décoré à cinq feuilles surgit devant lui! Un grimoire d’anti-magie qui pourrait bien réserver un avenir plein d’aventures à notre jeune héros, qui va vite devoir composer avec son destin hors du commun.
En l’espace de deux ans, le célèbre magazine de prépublication Weekly Shonen Jump a vu plusieurs de ses titres phares se terminer. Parmi eux, deux piliers du nekketsu, Naruto en 2014 et Bleach cette année ont tiré leur révérence après plusieurs années de divertissement. Le trio composé de ces deux titres ainsi que du numéro un mondial, One Piece se retrouve seul à poursuivre l’aventure. Cependant, on parle dorénavant de futurs pionniers qui sont les meilleurs candidats pour prendre la relève de ce trio avec My Hero Academia et plus récemment Black Clover qui s’invite dans le catalogue de Kaze.
Un très grand engouement s’est créé autour de l’œuvre notamment à cause de sa grande ressemblance avec le légendaire Naruto qui s’était fini quelques mois avant le début de Black Clover. Croulant sous les critiques comme étant un simple copié/collé ou un shonen trop cliché, le manga a eu beaucoup de mal à se faire une place au sein du cœur des lecteurs. La thématique est propre aux nekketsu et non pas à un seul. Le protagoniste, ici Asta, souhaite devenir l’empereur-mage mais ne possède aucun pouvoir magique ce qui réduit drastiquement ses chances à 0. Toutefois, celui-ci se découvre une capacité incroyable qui marquera le début de son périple. Le nekketsu est un genre qui perdure depuis bien longtemps et évolue au fil du temps grâce à des oeuvres majeures tout comme Dragon Ball qui a révolutionné le genre et des mangas plus récent comme Naruto ou Bleach qui ont pu le façonner. Black Clover n’est alors que le résultat de ces changements, la nouvelle génération étant marquée par la précédente.
L’intrigue n’est pas la plus originale qui soit, c’est vrai mais originalité ne rime pas avec qualité. C’est parfois dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures et Black Clover en est la preuve. Dans un univers médiéval à l’image d’un Seven Deadly Sins, les personnages vont évoluer au sein d’instituts bien définis qui sont l’un des points forts de l’œuvre. Bien que faisant grandement penser à Fairy Tail et son système de guildes dans un premier temps, n’oublions pas que tout cela provient avant tout des jeux de types RPG. D’ailleurs, ce côté « MMO » est un peu ressenti durant les premiers tomes avec les missions qu’effectuent Asta et ses compagnons. Toujours dans l’esprit nekketsu, le héros évolue doucement avec de petites missions au début comme Natsu ou Naruto mais l’histoire se tisse au fur et à mesure.
Les personnages sont le deuxième point important. Certes, ils sont très clichés avec un protagoniste dont la volonté ne cesse d’augmenter malgré les obstacles, le brun ténébreux qui réussit tout ce qu’il entreprend ou encore la jeune fille avec des allures de tsundere. Malgré cela, les personnages restent forts car ils marquent et ça marche. Les réactions et la fougue d’Asta contribuent à l’humour et le rendent très attachant dès les premiers chapitres. Combiné à la folie des Taureaux Noirs, le groupe qu’il a rejoint, l’ambiance est toujours festive. Leur personnalité très distincte crée une atmosphère familiale que l’on adopte très vite.
Tabata, qui a travaillé sur Hungry Joker, possède un style très beau. Les personnages sont tous différents tout en étant très charismatiques et uniques. Rien de bien impressionnant, ça reste un standard classique du shonen. Les tenues restent dans l’ambiance médiévale et vont parfaitement bien à chacun. Les scènes d’action sont également bien faites, le découpage est dynamique, permettant d’avoir une lecture agréable.
Black Clover se révèle donc être une bonne surprise. Malgré les similarités avec d’autres œuvres plus connues, c’est un manga qui mérite que l’on passe outre afin de pouvoir profiter pleinement de ce qu’il apporte. Depuis toujours, les auteurs s’inspirent directement ou indirectement de leurs lectures afin de créer leur univers, leurs œuvres et Tabata n’en est qu’un exemple de plus.