- Auteurs : WATANABE Shizumu (art), Okujou (story)
- Genre : Drame, Psychologique
- Editeur : Kurokawa
Synopsis : Au-delà d’Internet, il y a Real Account, aka ReA. Le Japon entier ne jure plus que par ce réseau social qui rythme l’existence de chaque habitant de l’archipel. Ataru Kashiwagi n’échappe pas à la règle, et ReA lui a permis de s’inventer une vie en ligne sans rapport avec la réalité. Une double identité qu’il gère sans problème jusqu’à ce qu’il se retrouve pris en otage par le réseau. Il n’est pas le seul : 10 000 personnes sont ainsi prisonnières de ReA et de sa mascotte. Et cette dernière a mis au point un jeu qui laisse peu de chances de survie aux participants. Que le massacre commence…
Depuis plusieurs années, les réseaux sociaux sont entrés en force dans nos vie, faisant maintenant partie de notre quotidien. Facebook, Twitter ou encore Instagram ont le monopole de notre consommation d’internet sans que l’on s’en rende vraiment compte.
A cheval entre un Sword Art Online et un Battle Royale, le tout saupoudré de Deadtube, Real Account ne marque donc pas son entrée avec un concept transcendant. En effet, l’histoire est très banale au vue des nombreuses œuvres qui ont repris le concept de survival game. C’est donc le thème principal abordé qui fait « briller » le manga, du moins, le fait se démarquer. Reprenant l’idée des réseaux sociaux, Okujou s’appuie sur un élément qui touche un maximum de personnes afin de cibler bon nombre de lecteurs. De nos jours, très peu de personnes ne sont pas en contact avec des réseaux sociaux, ou n’en ont pas entendu parler, et de ce fait l’idée est très bonne. Le public est facilement touché par le sujet et peut se mettre aisément à la place des personnages. L’oeuvre marque également un point dans les propos avancés. L’auteur mise sur l’utilisation excessive des réseaux sociaux, ou plutôt sur les mauvais aspects de ces derniers. Entre mensonges, utilisations à but égocentrique, humiliation et autres méchancetés en tous genres, il démontre que ces outils qui nous servent au quotidien n’en demeurent pas moins des endroits dangereux. En cela, le côté gore du manga ne dérange pas tant que cela bien que les scènes du genre soient plutôt « faciles » et utilisés sans véritable fondement.
Malheureusement, les personnages ne sont pas du tout un des points forts de Real Account. Ataru est un personnage très typique et cliché, le genre à ne pas avoir confiance en lui et n’avoir aucun ami, mais qui se révèle finalement être aimé sur le réseau social. En soit, rien de bien folichon. Accompagné d’autres protagonistes tout aussi inintéressants en ce début de série, Real Account rame au niveau du développement dans ce premier volume. L’antagoniste, Marble, fait grandement penser à Monokuma, ennemi principal de la série de jeux vidéo Danganronpa. Mystérieux organisateur du jeu, il en demeure l’un des grands mystères du manga.
Les graphismes ne sont pas incroyables mais pas non plus horribles pour autant. Le design des personnages est simple et ne se démarque pas forcément d’autres auteurs. En revanche, le domaine ou Watanabe excelle est sans aucun doute les effets et les décors qui sont plutôt bien réalisés. Ses aplats de noir sont très beaux et le découpage des cases est bien réfléchi : ni trop rapide, ni trop lent, de sorte à ce que le rythme soit fluide et la lecture agréable.
En somme, ce premier tome de Real Account s’avère être une bonne surprise. Malgré un énième survival game, les auteurs arrivent tout de même à renouveler le genre tout en proposant un concept actuel qui concerne bon nombre de personnages, bien plus que ce que Swort Art Online avait fait avec les jeux vidéo étant donné que tout le monde n’y joue pas. Avec une bonne dose de mystère et un cliffhanger très intéressant, on attend la suite dans le deuxième volume qui sortira le 12 janvier prochain !