- Auteur : Fuyumi Soryo
- Genre : Seinen/Historique
- Éditeur : Glénat
Synopsis : Vienne, 1770. La jeune « Antonia », archiduchesse d’Autriche et fille de l’impératrice Marie-Thérèse, entreprends un voyage en France pour vivre auprès de son époux, Louis Auguste, dauphin de France. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, et pourtant ils se sont jurés amour et fidélité afin de réconcilier leurs nations respectives. Après une rapide présentation à celui dont elle devra partager sa vie, Antoinette se retrouve propulsée dans un nouveau monde: la cour de Versailles. C’est là, dans cet environnement aux codes si déroutants, qu’elle va apprendre à découvrir la personnalité d’un homme quelque peu mystérieux : le futur Louis XVI, roi de France… L’amour pourra-t-il naître d’un mariage arrangé?
Antonia devenue Marie-Antoinette. Archiduchesse devenue dauphine. Autrichienne devenue française. Jeune fille devenue épouse. C’est tout un bouleversement qu’elle vit, arrachée de sa famille tant adorée. Les us et coutumes de la France et de la cour de Versailles lui sont étrangers mais elle doit se montrer digne d’être plus tard, reine de France. Mais surtout, elle doit par son mariage, entretenir l’alliance entre Autriche et France; comme assurer l’avenir de la famille royale en donnant naissance à un héritier. Chose complexe, lorsque celle-ci est âgée de 14 ans. Le dauphin, lui-même jeune, est plus occupé à faire des travaux manuels que de consommer son mariage.
A la différence de « La rose de Versailles » de Riyoko Ikeda ou du film « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola, le tome traite des premières années de la dauphine. On y voit un peu plus en profondeur les peurs et inquiétudes de la jeune fille, face à cette nouvelle vie. Le lecteur ressent de l’empathie pour ce bout de femme. En apparence fragile et docile, Marie – Antoinette dans toute sa candeur, sait tout de même ce qu’elle veut et n’adhère pas aux diktats instauré par le roi Soleil.
D’une lecture facile, inutile de ressortir les manuels d’histoire d’antan, pour comprendre le contexte historique. Le trait fin du dessin de Fuyumi Soryo rend encore plus délicat les personnages. Vêtements et décors sont d’une minutie extrême. On a le droit à une double page majestueuse lors de l’union du dauphin et de la dauphine. Les planches sont plus somptueuses les unes que les autres. La galerie des glaces est à l’image de l’authentique. Tout est construit comme si nous étions au temps des rois. L’auteur n’est pas à son premier essai dans le récit historique, avec son autre œuvre « Cesare » tout aussi magnifique.
Le point fort appréciable de ce manga est la présence de 8 pages de notes contenant ; tableaux, photographies et bibliographie. Cela offre, à tout lecteur curieux, un lien réel avec l’Histoire. D’autant plus que l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles à participé à l’élaboration de ce titre. Que demander de plus? A lire au plus vite.