- Auteur : Moriyama Ena / Alexandre Dumas
- Genre : Aventure
- Editeur : Kurokawa
Synopsis: L’histoire débute en 1814 et nous entraîne dans la ville de Marseille. C’est le grand jour pour Edmond Dantès notre héros, il est de retour de voyage et va enfin épouser l’élue de son cœur. Cependant un événement imprévu vient perturber le bonheur de ce jeune Capitaine de Navire. Il est arrêté et enfermé dans les cachots du Château d’IF. Un lieu lugubre ou sont emmenés les prisonniers politiques. Plongez dans la France du 19e et suivez une dramatique vengeance et une histoire pleine de tragédies, avec à la clé, une précieuse morale.
On se retrouve donc à suivre l’aventure du comte de Monte Cristo, un comte qui a tout perdu, son amour, sa carrière pleine de promesses, sa famille et ses amis. Durant sa longue incarcération il va plonger dans un profond désespoir. Mais c’est lorsqu’il comprend qu’il est victime d’une infâme trahison, qu’il décidera de tout mettre en œuvre, avec toute l’étendue de ses capacités et les moyens à sa disposition, pour se venger. Avant de commencer, j’aimerais avancer que je n’ai pas lu le roman d’Alexandre Dumas dont ce manga est l’adaptation (raccourcie).
A travers ce manga, c’est un voyage qui s’opère dans le temps mais aussi dans l’espace. Nous restons en France, ou l’on retrouvera l’image fantasmée de la haute société très raffinée que les Japonais adulent. C’est dans ce contexte historique, spatial et culturel que nous allons suivre la déchéance, la résignation, la renaissance, la quête de vengeance, l’échiquier, et la ruse d’un seul Homme. Edmond Dantès. C’est un personnage qui acquiert des facultés et ayant des ressources hors du commun pour servir son but. Il est déterminé à mort mais sera confronté à des choix et des dilemmes (même si ces points n’ont pu être exploitées en profondeur).
Malgré que l’histoire originale ce soit retrouvée extrêmement réduite de par les conditions imposées à l’auteur. Le rythme de l’œuvre est bon, c’est facile à suivre et ça garde un dynamisme tout au long du récit. Le triste sort du héros et son aventure vengeresse nous tient en haleine de bout en bout, il ne faut cependant ne pas être allergique aux ellipses. Le style graphique de l’auteur semble standard aux premiers abords, mais s’avère riche et empreint d’une identité forte. Il sert constamment le récit, des cases ou l’on voit le visage en gros plan très chargé en traits pour montrer la perte d’espoir ou son désir de vengeance qui le ronge.
D’autres sont aussi de très belles cases pleines de détails, qui nous font voyager dans l’architecture, la mode, le luxe et la coquetterie de haute société du 19e. Les personnages sont dessinés de manière très expressive au niveau du visage, mais aussi de l’anatomie. Il y a un nombre important de personnages qui entre en jeu dans cette œuvre. Attention à lire en restant concentrer pour ne pas perdre le fil de la vengeance ou se tromper de parti. Ena Moriyama, malgré l’entrave de faire court, a su synthétiser la personnalité de chacun pour nous la retranscrire au niveau de l’histoire, mais aussi au niveau graphique. C’est un One Shot qui remplit amplement sa mission. L’histoire semble fidèle au matériel de base, elle apporte une dimension physique au récit qui immerge dans l’ambiance de l’œuvre. Le style de dessin sert la narration, qui est contraint d’être effréné sans pour autant nous perdre en chemin.
Le héros ainsi que différents intervenants susciteront de l’émotion et de l’attachement une fois l’histoire lancée, et une fois arrivé à la fin, la morale de l’histoire ne vous laissera pas indifférent. Ce manga m’a sérieusement plu et m’a donné envie de lire l’œuvre originale. Je ne peux que vous conseillez de vous laisser tenter.