- Auteur : Shuzo Oshimi
- Genre : Seinen, Thriller
- Editeur : Ki-oon
Synopsis : Une ville de province banale, un collège banal, un quotidien banal. Takao, élève moyen et timide, se sent enfermé dans ce monde étroit. Il n’a qu’une échappatoire : la lecture. Il est surtout fasciné par l’étrangeté des Fleurs du mal de Baudelaire. Ce recueil est devenu son livre de chevet, tout autant que son moyen de se différencier dans un monde gris où tout le monde se ressemble. Mais Takao préfère se concentrer sur la populaire Nanako. Il ne lui a jamais parlé et se contente de la regarder de loin. Alors quand il trouve abandonnés dans la salle de classe les vêtements de sport de l’objet de ses fantasmes, il ne peut s’empêcher de les ramasser… et de s’enfuir en les emportant, sur un coup de tête !
Le tome 2 se concluait sur un gros pétage de câble de Takao orchestré par notre charmante, mais tout autant flippante, Sawa. Comment notre héros allait pouvoir s’en sortir ? Maintenant qu’il a avoué son méfait, dans ce tome, vous prendrez encore plus en pitié Takao qui ne peut affronter ses bêtes noires. Par contre, la belle surprise c’est Nanako qui est vraiment bien exploitée et mise en avant dans ce tome. Sawa reste fidèle à elle-même, le personnage poursuit sa voie ambiguë.
Ce tome 3 est placé sous le signe des vérités. Takao amorce cela à la fin du tome 2, tandis que Nanako et Sawa vont décharger leur ressenti et ce qu’elles gardent au fond d’elles. Vous pensiez que Takao avait assez souffert du harcèlement de Sawa ? Cette fois c’est pire, les pensées et secrets de chacune sont dévoilés au grand jour, ce qui rend la situation de notre héros encore plus étouffante, stressante et invivable. Dans ce tome l’action est moins étalée dans le temps. On se concentrera sur une virée précipitée qui va dégénérer. Comme les événements s’accélèrent, l’atmosphère pesante de l’œuvre suit son cours et c’est Shuzo Oshimi qui développe cela avec brio. Il nous offre encore une fois, un découpage calculé jouant avec la frénésie des cases et donnant une impression de calme dans ces dernières. Plus que jamais, l’expressivité des visages servira un récit ou les personnages font tomber leurs masques. L’auteur par sa mise en scène, nous entraîne une nouvelle fois dans les tréfonds des tourments de l’adolescence.
Encore une fois, un très bon tome ou l’on respire très peu. Il se conclut sur une cliffhanger très frustrant pour nous autres lecteurs. Le récit est bien géré et suit son court. Le trait de l’auteur s’améliore et nous transporte. C’est une suite pleine d’émotions et de révélations et j’ai véritablement hâte de lire la suite.