Après un excellent Yakuza 5, Sega nous livre enfin le nouvel opus en France avec de longs mois de retard. Ce nouveau volet nommé Yakuza 6 : The Song of Life est autant le dire dès maintenant, une pure merveille. Loin de se reposer sur ses lauriers, les développeurs ont effectué une refonte du gameplay, et il faut l’avouer, cela n’est pas pour nous déplaire.
Japan in motion !
Commençons par le commencement, le scénario. Celui-ci nous ramène trois ans après Yakuza 5. En effet, Kyriu effectue sa sortie de prison quand il apprend l’hospitalisation de Haruka. Ce n’est pas la seule nouvelle puisque celle-ci n’est pas seule, elle a un enfant. Et cet enfant, il faut bien entendu quelqu’un pour s’en occuper. Cela tombe donc dans les bras de notre pauvre Kyriu qui devra s’occuper de Haruto.
L’histoire se veut plus poignante et familiale. Nous avons connus nos personnages depuis l’ère PS2 et nous avons donc vu évoluer Kyriu, Majima et consort durant de nombreuses années désormais. Du moins pour les plus férus d’entre-vous ayant bravés les sous-titres anglais à en faire baver les professeurs d’anglais les plus aguerris.
Contrairement à ce à quoi nous avions l’habitude, il n’y aura pas d’autres personnages jouables que notre Kyryu Kazuma national. C’est un choix des développeurs et il faut s’attendre à comme d’habitude, énormément de cinématiques, parfois longuets pour certaines d’entre elles.
Le scénario reste dans la droite lignée de ses aînés entre histoire de gangs, castagnes et famille. Ce qui n’est pas sans rappeler les grands films japonais des années 70 notamment : »Guerre de gangs à Okinawa » ou encore « Le cimetière de la mort ». Des films poignants, mais aussi intimistes comme l’est ce Yakuza 6.
Les prestations de nos protagonistes sont excellentes. De bout en bout. L’oscar est notamment donné à Takeshi Kitano, un guest de renom prénom dans le jeu, apportant un cachet supplémentaire à une saga désormais culte dans la pop-culture.
En bref, Kiryu devra s’occuper de la triade, de la mafia coréenne et des Yakuza, sans oublier Haruto. Le sujet est sensible notamment avec des sujets comme l’orphelinat et les teen-mom (mères adolescentes). Mais à mon humble avis, cela parlera à tous les joueurs que nous sommes.
Fist of fury !
Remercions le Dragon Engine, le moteur maison de la Team Yakuza. Celui-ci fait des merveilles in-game. Les animations sont bluffantes et plus particulièrement celle des visages. Le réalisme est poussé à l’extrême. Sur ce point-là, la saga ne nous a jamais déçus.
Les joueurs habituels pourront se sentir déroutés au niveau du système de combat. Il n’existe désormais qu’un seul mode de combat, vous ne pourrez plus switcher entre 4 modes différents. Certains pourront se dire que l’on perd tout un pan de gameplay, mais je dois avouer que c’est tout l’inverse. Pas besoin de switcher et le combat se fait de manière plus instinctif avec des coups hybrides.
Vous pourrez bien évidemment vous aider de votre environnement pour envoyer votre ennemi ad patres. Vous aurez aussi le mode heat. Kiryu s’énerve et peut casser des bouches à foison durant un laps de temps très court. Une fois les combats terminés vous gagnez des points d’expérience à attribuer pour des compétences comme la force ou le charme par pur hasard.
Les combats se veulent fluides et rappelant notamment davantage Sleeping Dogs. Vous matraquez la touche carrée jusqu’à sortir des combos de fou-furieux. Ce n’est pas sans rappeler les meilleurs films de Donnie Yen ou encore de la Shaw Brothers pour les plus connaisseurs d’entre vous.
Yakuza 6 est véritablement généreux. Celui-ci est comme à son habitude, un grand monde ouvert. Un grand bac à sable où vous pouvez aller chanter au karaoké, jouer aux jeux vidéo, faire du baseball ou encore gérer des hôtesses. Notons la venue de la « création de clan ». Un jeu dans le jeu, demandant énormément de stratégie. Il vous faudra recruter des soldats à l’aide de vos poings et ainsi gonfler les rangs de votre équipe. Vous irez combattre les gangs adverses et ainsi faire évoluer vos soldats au sein de votre clan en leur donnant des promotions.
Si vous aimez les jeux de stratégie vous serez servis. Autrement, le mode n’est clairement pas obligatoire et vous pourrez passer votre chemin. Yakuza 6 se veut très généreux. C’est une force de la saga. Vous pourrez boucler le scénario en une vingtaine d’heure. Comptez beaucoup plus pour faire tout le reste comme les quêtes annexes notamment. Entre 40 à 60h pour vraiment tout faire et ainsi nettoyer les rues sales de Kamurocho.
Sur PS4 Pro ?
Yakuza 6 a été joué sur PS4 Pro et il faut dire que le titre tourne à merveille. Aucun ralentissement ou problème de framerate à déplorer. Le nouveau moteur Dragon Engine est une véritable bouffée d’air frais. C’est beau et la ville est pleine de vie.
Vous en aurez pour votre argent avec cette nouvelle mouture.
Conclusion ?
La team de Toshihiro Nagoshi a fourni un travail de titan avec Yakuza 6. Un gros effort qui paye et dont nous, fans de la saga pouvons-nous délecter. C’est véritablement titanesque. Vous pouvez entrer dans la plupart des magasins et restaurants. La transition pour les combats se fait sans chargement. Seul petit point noir : il y a encore des murs invisibles qui subsistent.
Les néophytes pourront déplorer un titre n’étant pas traduit dans la langue de molière. Certes, il est en anglais, mais certains mots d’argots peuvent dérouter. Un dictionnaire ou encore une page ouverte vers « wordreference » pourra vous aider dans votre quête.
Mais vous ne regretterez aucunement en prenant Yakuza 6.