Kratos, le dieu de la guerre est de retour après un repos ou plutôt une mort bien méritée à la fin du troisième opus. Notre valeureux anti-héros sort de sa tanière mais cette fois-ci du côté de la mythologie nordique.
Midgard et les neufs royaumes !
Si vous êtes branchés Marvel, alors vous n’êtes probablement pas insensible à cette mythologie par le biais du personnage de Thor. Faye, la femme de Kratos n’est plus. Son dernier vœux ? Voire ses cendres éparpillées au sommet le plus élevé du royaume. Atreus, fils de Kratos n’est pas tout à fait prêt pour ce voyage initiatique à risque. Mais Baldur, demi-frère de Thor vient soudainement attaquer le fantôme de Sparte. Ce dernier sait pertinemment que la vieillesse lui pèse et qu’il lui faudra prendre son fils avec lui. Prêt ou non. Il est difficile d’évoquer davantage le scénario tant celui-ci tient une place cruciale dans ce God of War. C’est la moelle épinière du jeu. Il est cependant possible d’indiquer que cette histoire nous tient en haleine du début à la fin et cela sans se perdre.
Cohérent et droit dans ses bottes de bout en bout, le titre nous fait voyager durant une vingtaine d’heure (Uniquement si vous ne faites que la quête principale). Surtout que durant cette périple, vous serez amené à visiter moult environnements. Différents royaumes. Vous passerez de la verdure à la neige en passant par la mer ou encore dans des cavernes remplies de secrets oubliées.
Évoquons, l’autre grande partie du jeu. Celle de Kratos et Atreus, son fils. Leur relation est plutôt complexe entre les deux. Kratos, comme toujours, ne montre jamais ses émotions contrairement à son jeune fils, ayant soif de reconnaissance et d’amour concernant son père. Davantage plus proche de la mère que du fantôme de sparte, il n’a d’autres choix que de le suivre. Certains diront que cette relation est traitée en surface et est superficiel, mais les équipes de Cory Barlog ont su ficeler une relation à la fois attendrissante mais aussi très dur. Chacun pourra y voir son propre reflet que ce soit relation père fils ou fils père. En bref, du côté du script il n’y a réellement rien à redire. C’est magistral, dantesque et impressionnant.
Les heures passent et ne se ressemblent pas. A chaque « chapitre » qui passe on se dit naïvement : « ça sent la fin tout a été trop fou jusque-là ». Et pourtant le scénario pousse et pousse jusqu’à répondre à nos questions concernant Kratos. Son passé, sa venue et son avenir représenté par son fils. L’être monomaniaque assoiffé de vengeance devient désormais un garant du savoir et souhaite passer le flambeau à son fils.
Teach me master !
Après l’histoire vient le gameplay. Celui-ci n’a plus rien à voir avec ce qui se faisait dans les opus passés. Exit les armes des dieux et les pouvoirs surpuissants. Certes Kratos est fort comme un bœuf mais il a vieilli tout en n’ayant rien perdu de sa superbe. Mais God of War introduit de nouvelles mécaniques de combat. Exit le bourrinage en bonne et due forme. Place ici à la tactique et la parade pour mieux attaquer. Il nous faut donc apprendre les patterns des ennemis pour mieux en jouer. Vous vous protéger pour parer un coup et ensuite contre-attaquer avec des frappes légères ou lourdes avec votre hache Léviathan. D’ailleurs, celle-ci comme pour Mjolnir pour Thor, peut-être lancée et récupérer à distance.
N’ayez crainte, même lancée, Kratos n’est pas dépourvu de puissance. Puisque vous pouvez attaquer avec vos poings et tout aussi faire des combos dévastateurs. En outre, Atreus vous aidera durant les combats. Ce dernier attaquera et si vous en lui en donnez l´ordre, lancera des flèches. Plus vous avancerez dans le jeu et plus il sera possible de débloquer des compétences aux moyens de points d’expériences à dépenser. Vous pourrez alors vous déchaîner durant les affrontements avec des frappes glacées, des frappes tourbillons et consort.
Vous pouvez bien entendu combines frappes légères et lourdes pour plus d’impact. Mais l’important est de jouer avec la parade pour en effectuer un dans le timing attendu pour désarçonner votre opposant. Là roulade est aussi de la partie pour éviter au cas où des coups très lourds. Un bon système de combat est celui où chaque affrontement est lisible. Comme dans Witcher 3 il est possible de cibler un ennemi. Et comme dans le jeu de CD Projekt Red, la lisibilité devient très compliquée dès que le combat inclut plus de trois ennemis.
Cela peut devenir très rapidement confus. Pour palier à cela, les développeurs ont tout de même mis des indicateurs (des flèches) pour vous indiquer si un ennemi et dans votre dos et s’il s’apprête à vous attaquer. Même si des confusions se ressentent notamment lorsque les affrontements regroupent des ennemis de taille très différente, cela n’en reste pas moins jouissif. Ajoutons à cela les incantations dAtreus comme la possibilité d’invoquer un loup ou encore une nuée d’aigles ou de sangliers.
D’ailleurs en évoquant cela, lesdites Incantations peuvent être upgradée via l’utilisation de points d’expérience. Tout comme les attaques par ailleurs. Pour leur donner plus d’impact et ainsi retirer davantage de vie à vos ennemis. Le bestiaire quant à lui est assez varié même si certains pourront critiquer son manque de renouvellement passé la dizaine d’heures de jeu. Troll, géant, loups-garous, « morts-vivants », sorcières. Un bestiaire qui tient tête à notre héros et son fils durant un bon moment. Si on ajoute à cela les combats de boss. Ces derniers très fréquents vous donneront du fil à retordre sans non plus être insurmontable. Si vous comprenez rapidement leurs patterns, alors vous arriverez à en venir à bout sans trop de tracas.
Trêve de mondanité et revenons à nos moutons. Les boss sont variés et vous en rencontrerez un dès le début du jeu pour une entrée en matière… explosive. Vous en aurez même des moins imposants durant vos quêtes secondaires, car oui God of War comporte des quêtes secondaires. Certaines d’entre-elles sont mêmes très corsées car elle vous demanderont d’avoir un niveau avancé. En effet, tout comme Witcher, les ennemis et notre héros ont des niveaux. Attaquer des créatures niveau 6 alors que vous en êtes au quatrième relève du suicide tant cela s’avère très compliqué.
Ces niveaux vous les passerez au fur et à mesure. Votre équipement prendra aussi du galons en l’améliorant ou encore en achetons du matériel vous permettant de mieux vous défendre ou attaquer.
Vous avez plusieurs paramètres à prendre en compte :
– Vitalité
– Force
– Chance
– Défense
– Etc
Et votre équipement influent positivement ou négativement sur votre niveau global. En bref, il faudra être mesuré et augmenter les compétences vous semblant les plus cruciales. Chacun sa façon de jouer bien entendu. L’autre part du gameplay sont les énigmes. Petit point noir car ces derniers ne sont pas compliqués du tout, loin de là. Il ne vous tiendront pas tête très longtemps. Au mieux une dizaine de minutes. Voire largement moins. En bref, ce n’est pas la composante la plus essentielle du gameplay. Pour en finir avec le système de combat, certains y verront une touche Dark Souls / Witcher 3, de par le faite d’être dans l’attente pour attaquer au meilleur moment. Les développeurs ont donc réussi à concevoir un système solide, jouissif et musclé tout comme notre Kratos national.
De l’art à l’état pure !
God of War est beau. Très beau. La direction artistique est magistrale. L’impression d’être plongé dans des concept-arts à chaque instant et dans chaque niveau que l’on découvre. Gros plus à la découverte de la sorcière dès le début du jeu. Le moteur de Santa Monica est solide comme un roc. Il tiendra la route encore longtemps pour les futures suites. Le rendu global est extraordinaire à l’image des dernières productions estampillées Sony : Horizon, Uncharted, Détroit ou encore le futur Spiderman.
PS4 pro ?
Pour cet avis, God of War a été testé sur PS4 Pro. Le titre tourne comme un charme. Sans aucun souci. Vous pouvez d’ailleurs choisir entre le mode performance ou résolution. Le tire est robuste et malgré son capping à 30 fps, le tout reste fluide et sans aucune baisse de framerate.
Conclusion :
God of War est un titre mature, fort et impressionnant. Il marquera aisément cette génération de console. Un titre comme celui-là, on n’en voit quelques uns en cinq ans. Ce sont pour des jeux comme ça que l’on aime notre médium qu’est le jeu vidéo. Cette nouvelle épopée nous réserve encore de nombreuses surprises. Nous voguons et continuerons de voguer avec Kratos, s’il continue à nous délivrer des expériences aussi folle.