- Auteur : Yasuko
- Genre : Romance, Comédie, Tranche de vie
- Editeur : Pika
Synopsis : Kayo est cool, Kayo est jeune, Kayo est populaire ! Elle n’est pas très douée pour les études, mais ce n’est peut-être pas si grave. Car après tout, son plan de « carrière », il est tout tracé : trouver l’homme de sa vie à l’université et l’épouser pour ne plus faire grand-chose d’autre ensuite. En attendant, elle compte bien profiter de sa jeunesse. Oui, mais voilà… un beau matin débarque dans son quotidien une lugubre jeune femme qui prétend venir du futur, et même être la version plus âgée d’elle-même. Kayo refuse d’y croire, mais quand cette dernière lui annonce qu’à trente ans, elle sera célibataire, déprimée, et loin d’être heureuse, la lycéenne commence à se poser des questions… Et s’il était temps d’admettre l’amour qu’elle éprouve pour son ami d’enfance, et d’enfin lui mettre le grappin dessus ?
Premier manga publié en France pour la jeune femme, Yasuko nous offre aujourd’hui SOS Love, shojo défiant les normes du genre. On y retrouve Kayo, une lycéenne cool et branché, adulée de tous et qui n’a qu’une chose en tête : se marier à une homme riche pour être pénarde le restant de ses jours. Cependant, quand une version plus âgée d’elle-même, provenant tout droit du futur, lui annonce qu’elle est toujours célibataire à trente ans, Kayo n’y croit pas. Comment faire pour éviter un tel destin ?!
Comme dit précédemment, la mangaka n’a pas pour objectif de construire une histoire classique et mielleuse à souhait. Rien que par son pitch de départ, on peut dire que c’est réussi. L’utilisation de la temporalité comme pièce maîtresse du récit a su faire ses preuves comme filon de l’histoire comme dans Orange. Contrairement à ce dernier qui tournait autour du drame, SOS Love s’en empare pour le tourner en comédie et ça marche ! Les échanges entre les deux Kayo sont comiques et les situations deviennent de plus en plus cocasses. On doit ce côté très déjanté bien entendu, grâce à ses deux héroïnes à savoir les deux Kayo. Elles sont décalées et ne ressemblent en aucun point : d’un côté la lycéenne, belle et pleine de vie et de l’autre, la trentenaire, déprimée et sans ambition. On prend vite plaisir à découvrir comment la lycéenne va changer chaque aspect de son futur et les répercussions que cela aura.
Les personnages les plus percutants sont donc, vous l’aurez compris, les deux Kayo mais les autres ne sont pas à retirer. Bien qu’ils peuvent être clichés par moments, ils apportent leur lot de drôleries et gravitent bien autour de notre héroïne sans pour autant l’étouffer. Shinnosuke ne joue pas bêtement le rôle de l’ami d’enfance ultra populaire. Il apporte quelque chose et permet à Kayo d’évoluer et de se comprendre elle-même.
Cela amène d’ailleurs au thème de la jeunesse qui ne sait pas quoi faire de sa vie ce qui est très intéressant. On ne parle pas souvent de cet aspect des jeunes dans les mangas sauf par moment lors des classiques scènes où les élèves doivent rendre un papier avec leur projet d’orientation. Yasuko approche donc cet problématique à travers la Kayo trentenaire, qui, n’ayant pas eu de projet dans sa jeunesse, se retrouve donc déprimé et seule.
Graphiquement, il n’y a rien de bien fou. On retrouve un style très proche d’Aida Natsumi, mangaka de Switch Girl. Le style reste malgré tout très joli. Les traits de Yasuko sont assez épais et pas aussi fin que les shojo classiques, se prêtant bien au côté comique de l’oeuvre.
SOS Love est donc un manga plus que sympathique, ne se prenant pas beaucoup au sérieux mais approchant quand même des thématiques justes. On s’attache vite au duo de Kayo et on prend plaisir à les voir collaborer pour changer le futur. Finie en six volumes au Japon, la série ne devrait pas nous lasser de si tôt et promet un enchaînement rapide des événements à venir, tout ce qu’on demandait !