- Auteur : TOYAMA Ema
- Genre : Fantastique, Romance
- Editeur : Pika
Synopsis : Orpheline, Mito est à la rue où elle survit, travestie en garçon à l’insu de tous. Alors le jour où elle perd son emploi, son univers s’effondre ! Surgit alors Luka, un vampire distingué, qui lui propose de l’héberger dans son pensionnat contre un don de sang régulier. Problème : comme Mito n’a jamais connu l’amour, son sang est infect… Mais Luka, que les filles dégoûtent, refuse d’abandonner pour si peu et compte bien résoudre le problème de Mito à grand renfort d’affection ! Si Mito veut garder un toit sur la tête, il va donc lui falloir préserver son secret à tout prix…
Toyama n’est plus du tout une inconnue dans nos contrées. Elle se fait doucement connaître avec son premier titre paru chez nous, Love Mission Impossible ? en 2009, Lovely Hair l’année suivante ou encore Love Hotel Princess en 2015, qui a confirmé le succès de la jeune mangaka en France. Cette fois-ci, elle nous revient, toujours chez Pika, avec un titre qui vacille entre crocs et romance : Vampire Dormitory.
A mi-chemin entre un Host Club et un énième shojo tournant autour du mythe des vampires, Vampire Dormitory ne semble pas se démarquer de la concurrence en termes de romance. Malheureusement, c’est loin de n’être qu’une impression. Bien que le pitch de départ impliquant des vampires a été vu et revu, il est toujours possible d’en faire quelque chose d’intéressant. Ce n’est pas le cas de ce titre qui tente (et c’est tout à son honneur) de proposer quelque chose de plus potache. Le côté assez loufoque est plutôt pas mal mais on enchaîne cliché sur cliché qui, au fur et à mesure, deviennent imbuvables. On voit tous les événements arriver gros comme une maison alors qu’on n’a même pas fini le premier chapitre… On se retrouve dans une histoire bateau, menée par des personnages inintéressants et peu attachants. Ils sont à la limite de la caricature tant le traitement est mal exécuté.
On retrouve donc l’héroïne insupportable qui cache son identité, celle d’une jeune fille, en se faisant passer pour un garçon. Et si c’était très bien fait dans Host Club avec Haruhi qui avait tout de même un caractère bien défini et attachant, ici, il est difficile de supporter Mito. Elle représente tout le mauvais côté mielleux des romances dans les mangas destinés aux jeunes filles. Elle tombe sous le charme du premier garçon gentil avec elle au bout de deux chapitres, elle a des réactions disproportionnées, un coup elle est toute mièvre, la page suivante, elle fait sa mijorée, bref vous l’aurez compris, on ne la porte pas dans notre cœur. De l’autre côté, on a Luka, le beau vampire qui se nourrira de Mito et qui ne supporte pas les filles du « vraie monde », préférant côtoyer ses personnages d’animes favoris. Il n’est pas aussi irritant que la protagoniste mais est profondément ennuyeux et souffre quasiment du même traitement qu’elle. On ne parlera même pas du deuxième personnage masculin principal, qui amènera très certainement à un triangle amoureux dans les prochains volumes (quitte à rester dans les bons gros clichés, autant y rester, jusqu’au bout).
L’histoire n’est pas passionnante pour un sou puisque ce sont les personnages qui portent le récit et non l’inverse. On suit donc leur quotidien qui est ennuyant à mourir. Comme dit plus tôt, il y a très peu, voire pas du tout de suspense, ce qui rend la lecture plus que pénible. Effectivement, originalité ne rime pas toujours avec qualité, on peut très bien proposer de bonnes histoires avec des éléments surfaits mais dans Vampire Dormitory, on patauge dans le kitsch et ça fait mal. On y voit quand même un bon point : c’est une oeuvre parfaite pour les jeunes lecteurs. Aux alentours de 13 ans, les plus jeunes y trouveront certainement compte. Au-delà, ça risque d’être beaucoup trop nanardesque, à point que vous allez sans doute rire en lisant, mais rire dans le sens de la « moquerie ».
Pour accompagner le tout, on a un trait typiquement conforme à la tradition des shojo : grands yeux, traits fins, paillettes à tout va, bref toute la panoplie. Toyama possède tout de même un joli trait et sait sublimer ses planches mais malheureusement, ça jette juste plus d’huile sur le feu.
Cessons de tirer sur l’ambulance et disons juste que Vampire Dormitory n’est pas LE titre sur lequel vous devriez vous jeter si vous êtes à la recherche d’une romance. Pour rester sur le catalogue de Pika, orientez-vous plutôt vers des œuvres comme Maid Sama ! ou Yamato Nadeshiko qui sont infiniment plus intéressants et drôles.