- Auteur : RYÛ Keiichirô (story), HARA Tetsuo (art), ASÔ Mio (story)
- Genre : Action, Arts martiaux, historique
- Editeur : Mangetsu
Synopsis : Nous sommes en 1582 et le Japon connaît une période de guerre civile suite à la mort du seigneur Oda Nobunaga qui tenta de réunir le pays. En marge des seigneurs et autres samourai, il existe ce que l’on appelle les “Kabuki-mono”, guerriers appréciant particulièrement les accoutrements voyants et les plaisirs de la vie tout en étant des combattants aguerris se battant au rythme de nombreuses batailles. Le héros de cette histoire se prénomme Keiji Maeda et se trouve être l’un de ces Kabuki-mono…
Manga prépublié dans le très célèbre Weekly Shônen Jump au début des années 90, Keiji se voit revenir en France grâce aux éditions Mangetsu, consacrant même une collection de leur catalogue au géant Tetsuo Hara, que nous connaissons tous pour son manga Ken le survivant (Hokuto no Ken). Ce manga adapte le roman Ichi mu an fūryūki de Keiichirô Ryû (son travail pour Keiji est par ailleurs son dernier avant de mourir).
Keiji est un manga qui impressionne déjà par ses dessins qui sont vraiment très très beaux. Nous retrouvons bien la patte de Tesuo Hara (Keiji est clairement un Ken aux cheveux longs), et rien ne laisse douter de son talent de dessinateur au fur et à mesure de la lecture. Nous pouvons aussi retrouver le côté rétro des années 90, mais dans l’ensemble, ce titre pourrait être publié de nos jours, tout a très bien vieilli ! Une chose peut cependant décevoir : le fait que le manga soit en noir et blanc. En effet, les kabuki-mono étant des personnages portant des tenues colorées et extravagantes, cela serait un réel plaisir de pouvoir admirer cela en tournant les pages. Nous nous contenterons des couvertures pour admirer le côté très coloré de Keiji.
Quant à l’histoire, tout se lit simplement et assez facilement, même si posséder une certaine connaissance de l’histoire du Japon apportera un plus pour apprécier et ne pas se perdre avec tous ces noms de clans présents lors de l’ère Sengoku. Car oui, nous rencontrons bon nombre de figures historiques de l’histoire japonaise, dont Keiji fait lui-même partie. Nous suivrons de nombreux combats où la violence est exagérée à son maximum, un titre à ne pas mettre entre les mains des plus sensibles, donc. L’humour assez graveleux par moment peut faire soupirer -cela fait très années 90 aussi- mais cela est tellement grotesque par moment que nous finissons par en rire. Keiji est un personnage très sympathique, très droit, nous suivons ses aventures avec plaisir, même si son trop plein d’énergie en rebutera sûrement quelques uns. Autour de lui, d’autres personnages hauts en couleurs feront leur apparition, même si Keiji reste le personnage central et le plus intéressant à suivre dans ces tomes.
Un autre point intéressant avec ce titre, est tout simplement le fait d’aborder le sujet des kabuki-mono, des guerriers qui ne sont pas des plus connus chez nous, nous pouvons donc souligner cette caractéristique. Nous pouvons espérer voir cela être plus développé par la suite, et ne pas être juste un élément pour caractériser Keiji. Par ailleurs, nous rencontrons aussi un personnage dans le tome 2 qui s’avère être une kunoichi, là encore, ces femmes ninja ne sont forcément des plus connues chez nous. Et en suivant l’actualité des éditions Mangetsu, il est marrant de pouvoir mettre cela en parallèle avec leur titre Butterfly Beast, ayant pour personnage principal une femme ayant ce statut.
Pour finir, Keiji est un titre farfelu, allant dans tous les sens, qui risque de ne pas plaire à tous. Cependant, si vous aimiez déjà Ken, si l’histoire japonaise vous plaît, ou tout simplement l’action, Keiji peut vous intéresser. Ces deux premiers tomes n’ont pas une histoire précise à suivre, ce sont des petits récits qui s’enchaînent, la lecture est donc simple. Mais pas de panique, la série fait 18 tomes, la trame principale viendra forcément à se mettre en place. Le tome 3 sortira le 6 octobre prochain, en même temps qu’un autre manga de Tetsuo Hara chez Mangetsu : Sôten no Ken, nous n’avons donc pas fini d’avoir notre dose d’action !