- Auteur : IWASHITA Keiko
- Genre : Romance, tranche de vie
- Editeur : Pika
Synopsis : “Aya, une jeune lycéenne passionnée de dessin, est soupçonnée d’avoir eu une aventure avec son professeur d’arts plastiques et a perdu l’estime de ses camarades. Afin d’éviter toute confrontation avec eux, elle n’a d’autre choix que de les fuir et mène sa scolarité dans une grande solitude. Jusqu’au jour où son lycée accueille un nouvel élève, Aimu. Ce beau métisse, blond aux yeux bleus, repère tout de suite la jeune fille terne et cherche d’emblée à créer une relation intime avec elle. Méfiante et peu sûre d’elle, Aya ne semble pourtant pas prête à ouvrir son cœur meurtri…”
Pika nous fait le plaisir de sortir un nouveau manga inédit en France d’Iwashita Keiko: Une si belle couleur, une petite série en deux tomes. Cette histoire a été publiée en 2014, juste avant le titre plus connu de la mangaka Mon coloc d’enfer (qui vient de se terminer fin février dernier chez le même éditeur).
Sous le trait très agréable d’Iwashita, nous pourrions nous attendre à une histoire d’amour lycéenne banale comme nous en retrouvons souvent, et pourtant le manga arrive à se démarquer de par ses thèmes abordés. En effet, le manga commence avec une ambiance plutôt pesante, ce que subit Aya peut atteindre le lecteur, le harcèlement est une chose malheureusement universelle, donc bien des personnes peuvent se retrouver en elle… et c’est là que ça marche ! Suite aux rumeurs qui courent sur elle, Aya se renferme sur elle-même, ne parle plus à personne, abandonne sa passion pour le dessin, tout ça dans le but d’être la plus invisible et discrète possible pour se protéger des autres. Mais cela n’est pas la solution et nous voyons clairement qu’elle n’est pas heureuse. C’est alors qu’arrive Aimu, ce beau garçon blond aux yeux bleus. C’est la discrétion et l’inaccessibilité d’Aya qui la rend voyante pour lui, c’est ainsi qu’il se rapprochera d’elle. Il lui redonnera des « couleurs » et donc, le goût de vivre. Mais ce qui est aussi plaisant, c’est que ce couple se fait du bien mutuellement. Aimu, sous ses airs de garçon parfait, cache aussi des traumatismes vécus durant son enfance, lui aussi a perdu ses couleurs. Ainsi, nous suivons deux jeunes ados en proie aux doutes de tous les adolescents de leur âge : quel avenir choisir ? Comment communiquer avec les autres ? Comment se faire accepter et avoir des amis ? et c’est au travers de leur relation qu’ils s’aideront tous les deux à avancer. C’est une relation très saine, qui fait plaisir à lire, les personnages sont attachants et cela est assez remarquable d’avoir réussi à créer un petit cocon agréable en seulement deux tomes.
Bien sûr, le titre souffre également de quelques problèmes, essentiellement dû au fait qu’il est très court, les événements se passent donc relativement vite. Aya et Aimu se mettent en couple très rapidement, et la petite scène de baiser volé, bien que très mignonne, peut aussi se faire s’interroger sur le consentement, mais rien de bien méchant ici car tout ce que font les personnages n’ont qu’un but : aider l’autre à s’accepter, à suivre ses rêves, à s’aimer et avancer. La fin de la série est aussi assez rapide et simple, un peu clichée dans son genre, mais il faut admettre qu’elle permet de fermer le dernier tome le sourire aux lèvres.
Ainsi donc, si vous recherchez une petite romance courte avec de beaux messages et qui fait plaisir à lire, Une si belle couleur est clairement pour vous. Rempli de bonne volonté, c’est un manga qui ne marquera certainement pas le genre mais qui mérite d’avoir ses lecteurs et qui sait, peut-être qu’il rendra les couleurs de certaines personnes qui se sentiront concernés par certains sujets abordés.