- Auteur : DIXEN Victor (story), FRANCISCO Eduardo (art)
- Genre : Thriller, Science-fiction, romance
- Editeur : Glénat
Synopsis : “Six filles. Six garçons. Six minutes pour se rencontrer. L’éternité pour s’aimer. Ils veulent marquer l’histoire avec un grand H. Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars. Elle veut trouver l’amour avec un grand A. Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l’une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l’amour. Elle a signé pour un aller sans retour… Même si le rêve tourne au cauchemar, il est trop tard pour regretter.”
Adaptation en BD de la saga romanesque du même nom de Victor Dixen, Phobos est une œuvre jeunesse de science-fiction composées de 5 tomes (4 principaux et un prequel) qui a connu un certain succès, remportant notamment le prix Imaginales pour son premier tome. Nous sommes donc là face à un titre possédant déjà un large public qui aimera certainement se replonger dans l’univers qu’a créé Dixen.
Niveau histoire, nous nous retrouvons dans un sympathique mélange de science-fiction et de télé-réalité. La bd prend le temps de nous présenter les enjeux de l’émission, mais aussi de nous montrer que quelque chose de beaucoup plus sombre se trame derrière tout ça… Le choix de nos héros n’est pas dû au hasard, le fait qu’ils n’aient aucune attache arrange bien les personnes à la tête de Genesis. Tous nos jeunes personnages ont leur propre personnalité, assez typique voire clichée des oeuvres jeunesse : la jeune chinoise très intelligente et terre à terre, la jeune génie, la cuistot… le peu que nous voyons des garçons suit le même schéma : le beau blond aux allures de prince charmant, le jeune japonais timide, le brun mystérieux… Mais cela ne gêne pour autant pas outre mesure à la lecture de la bd. Léonore, l’héroïne principale, est agréable à suivre, et nous cache encore pas mal de choses… Quant à ceux qui semblent être les antagonistes de l’histoire, bien des choses restent encore à découvrir quant à leurs objectifs.
Le sujet de départ de l’œuvre permet de nous interpeller sur la télé-réalité, les réseaux sociaux… Tout cela se passe dans un récit de science-fiction, effectivement, nous ne pouvons pas aller sur mars, mais une émission pour trouver l’amour, nous en avons vu plus d’une, le côté voyeuriste de la chose est à la base même de la télé-réalité ou des réseaux. Au final, cela est très parlant et offre une critique sur ces différents sujets qui font souvent couler l’encre dans nos actualités ou dans les magazines à potins.
Côté dessins, tout est très soigné, dans un style très comics. Pas étonnant quand nous voyons que le dessinateur brésilien, Eduardo Francisco, est un habitué du genre -il a travaillé pour DC Comics ou Marvel pour ne citer qu’eux-. Phobos permet donc de profiter des très belles planches que ce dernier peut nous offrir. En fin de tome, nous pouvons retrouver Francisco dans une interview croisée avec Dixen, ainsi que des illustrations des charas-designs ou encore les différentes étapes de création d’une planche, de son crayonné au lettrage. Des bonus forts sympathiques qui permettent de plonger un peu plus dans l’univers spatial de la bd.
Un premier tome introductif qui fait très bien son travail, même si le côté un peu cliché peut parfois faire sourire, nul doute que cette adaptation saura satisfaire les fans des romans d’origine mais aussi intéresser de nouveaux lecteurs.